La voix de Lilie
Voilà la dernière étape de notre chemin. Il fait frais ce matin. Un vent glacial nous gèle les os. Le soleil brille, le ciel est bleu, il fait chaud à l’abri du vent, froid contre le vent. Je n’ai pris ni mon polaire ni mon coupe vent, habituée que je suis à la chaleur de ces derniers jours. Au départ d’Aljezur, le chemin descend à l’ombre, puis il remonte sérieusement en plein soleil. Tout va bien. Mais lorsqu’on attaque la route, le vent en pleine face nous sommes frigorifiés. Après 3km de chemin et 3km de route, en longeant un fleuve, nous atteignons le bord de mer. Tout en bas, au dessous du chemin, la plage. Il y a des surfeurs et déjà du monde au bord de l’eau. Pourtant le vent froid souffle ici aussi. Nous remontons sur la falaise pour continuer, encore dans un chemin sablonneux le long de la côte jusqu’au village d’après. On s’y arrête pour déjeuner dans un restaurant de bord de mer, qui domine la plage. Le drapeau est rouge. Les vagues énormes déferlent sur la plage. Quelques surfeurs tentent de les prendre avec plus ou moins de succès.
Après le déjeuner, on repart sur la falaise et ses sentiers sablonneux. Graine m’a prêté son coupe vent car j’avais vraiment froid. Elle marche en pantalon, paréo sur les épaules, ça lui suffit. On commence tous à en avoir marre de marcher dans le sable. C’est épuisant et la fatigue accumulée se fait sentir. On fait une grande pause dans l’après-midi, sous les arbres, assis et même allongée pour Graine, sur un tapis d’aiguille de pins. Il fait moins froid maintenant, le soleil a gagné la partie.
On termine le chemin en descendant sur la plage d’Arrifana. La mer est déchaînée, des rouleaux se fracassent sur le sable et elle est toujours aussi glaciale. Pourtant ici un monde fou pour bronzer et des baigneurs fous ! Drapeau jaune. Je trempe juste les pieds, j’ai les chevilles tétanisées par le froid. Graine arrive à se baigner 1 minute ou 2 !
C’est ici que s’arrête notre chemin. La moitié de la rota vicentina. Fera-t-on un jour la deuxième ? qui le sait ?
On termine notre chemin dans un village qui n’existe pas, on a vu la plage d’arrifana mais pas arrifana elle même…mystère. On dort ce soir à 3km de la plage, à Vale da thela. Et pour y aller, ce sont 3km qui se rajoutent aux 17 de la journée !








La voix de Graine
Aljezur, hôtel Foral sur la rue du 25 avril , nous avons très bien dormi. Le petit déjeuner n’est pas compris dans le descriptif de la chambre, mais il y a de quoi se préparer le petit déjeuner dans la salle à manger. Nous prenons cette option avec mon homme car je ne trouve pas d’autre bar ou patisserie ouvert. Lilie prend l’option de déjeuner à l’extérieur.
Nous nous retouvons à 9 h pour le départ. Nous sortons d’Aljezur à l’opposé d’où nous sommes rentrés hier. Nous commençons par une grande descente qui est suivie d’une grande montée.
Ensuite, c’est la route pendant quelques kilomètres. Nous passons devant des immeubles et des villas neufs. C’est beau, mais c’est loin de tout. Nous arrivons à la plage d’Armoreira, ou du moins en face de la plage d’Armoreira. Entre nous et la plage, il y a une rivière. Un restaurant face à la mer…il n’est pas ouvert. Il nous faudrait encore attendre plus d’une heure si nous voulions nous y arrêter.
En grimpant à gauche, nous retrouvons les falaises qui surplombent la mer, les dunes de sables, les chemins de sables et les vues sur la mer, toujours aussi époustouflantes. Un vent froid s’est levé. Nous sommes gelés. Nous marchons la plupart du temps en file indienne.
Je photographie les plantes pour essayer de les identifier. Je fais chou blanc. Le résultat ne me donne rien que je connaisse.La vegétation est méditerranéenne: des arbustes de petite taille, des pettes fleurs, de la ciste toujours et de la bruyère. Aujourd’hui nous voyons aussi des mini palmiers qui poussent dans le maquis.
Nous arrivons en vue de la plage de Monte Clerigo. Nous traversons la plage, nous trempons nos pieds. L’eau est bien fraîche et le drapeau est rouge. La baignade est interdite. A part un groupe de surfers encadré, personne ne se baigne.
Nous déjeunons en terrasse face à la plage. C’est un mauvais choix sans doute car le froid est glacial, même au soleil. Le coût du repas s’en ressent. Pour ma part, je mange une omelette au fromage qui va me peser sur l’estomac toute l’après-midi.
Après le repas, nous remontons sur la falaise suivante pour terminer notre parcours. Au bout d’un long tronçon sablonneux, nous arrivons au Ribat d’Arrifana au Ponta da Atalaya. Le lieu et le cap sont sont très impressionnants. Par contre, les ruines ne sont absolument pas documentées. Il s’agit d’un complexe religieux et militaire de la période musulmane dont la construction aurait débuté en 1130. Son utilisation aurait duré plusieurs siècles.
Quelques kilomètres plus loin, une pause au pied des pins nous permet de vider nos chaussures et de nous reposer. La marche dans le sable, y’en a marre, c’est trop difficile.L’arrivée est proche, mais il faudra encore descendre, monter, descendre.
Pour mon homme, il n’y a qu’un seul objectif, la plage pour se précipiter dans l’eau. Le drapeau est jaune. La baignade est autorisée. Lilie et son homme l’accompagnent tandis que je me précipite au bar de la plage pour me poser. Je prends un thé roïbos pour me réchauffer et me détendre. Je me baigne en décalé. Les vagues sont énormes. C’est froid et vivifiant.
Nous sommes arrivés au terme de notre « Rota Vicentina ». Nous sommes fiers et contents. Pour autant, nous ne sommes pas à l’hébergement. Pour rejoindre l’hébergement, taxi or not? La réponse est « not ». Bien mal nous en prend, 3,5 km de route entre des maisons et des no-man’s land, la balade n’est pas intéressante et nous sommes fatigués.
A 19 h, ouf, nous voici à l’hébergement, nous allons pouvoir nous poser. Demain, nous prendrons un taxi pour bouger.