Entre un projet et sa réalisation, il y a toujours un monde. Le vocabulaire employé dans les projets ressemble au suivi d’un chemin. Démarrer, conduire, avancer, suivre, semé d’embuches, droit devant, pas à pas, aventureux, voir la ligne d’arrivée. Encore mieux, lorsque le projet est de partir sur un chemin.
L’idée est venue il y a déjà quelques années lors d’un voyage au Puy en Velay. Cette ville est fantastique, animée, agréable, vivante, envoutante. Au détour d’un village, j’ai croisé le chemin. Tout de suite, l’envie de randonner dans ces paysages magnifiques s’est imposée à moi. Je le ferai un jour avec Graine.
Ce jour, on le prévoit, on le fait émerger, on le cale. Ça y est, ce jour ce sera le 8 mai 2020. Il reste 2 mois pour s’entrainer, rassembler les informations et le matériel. Graine a l’expérience de Saint Jacques, elle est de bon conseil.
On parle d’un nouveau virus aux informations.
J’ai acheté une carte topographique et le livre de Stevenson.
Une ville en chine est entièrement confinée.
Espérons que la météo sera avec nous.
Je suis au chapitre 2 du livre. Le confinement est décrété en France. Il reste 6 semaines avant le départ, ça devrait aller.
Stevenson avance avec son âne, ou plutôt l’ânesse décide du chemin pour Stevenson. J’avance avec eux dans les chapitres.
Des règles strictes de sortie avec autorisation sont édictées.
Je suis plongée dans une randonnée au siècle dernier. Plus j’avance dans le livre, plus je sens le chemin s’éloigner. C’est l’anesse Modestine qui décide.
Nous pourrons sortir le 11 mai, pas plus de 100km.
J’ai fini le livre, rangé la carte. On recalera une date. Décidément Modestine ne veut pas démarrer.
Aujourd’hui, premier jour de sortie, nous sommes à Monastier. Prêtes à partir.
Le 8 mai, 2021 ?
Il est des voyages comme des projets. Ils germent, ils mûrissent, ils prennent corps, se réalisent ou pas.