La voix de Graine
Aujourd’hui, c’est l’annonce du plan de déconfinement. Ce déconfinement va s’étaler du 3 mai au 30 juin. Il va s’accompagner d’une montée progressive des vaccinations et de la mise en place d’un pass sanitaire. Le masque et les gestes barrières restent d’actualité bien sûr. Le combat est loin d’être gagné. Fin du confinement ne veut pas dire fin de la pandémie.
Soyons positifs, ce sera super de sortir, de se voir, de manger en terrasse, d’aller voir un film au cinéma, de visiter une exposition… et d’écrire enfin la dernière page de ce blog.
Ici, une journée grise, sans pluie, avec l’apparition d’un soleil timide en milieu d’après-midi. Mais la maison s’est refroidie. Je remets le chauffage, je fais du feu dans la cheminée. J’ai besoin d’avoir chaud. D’autant plus que c’est une journée d’entre deux pour moi, de changement d’activité. Je prépare mon point de demain sur le site de mon association jacquaire. C’est moi qui l’organise, qui met en place la visio. J’ai le stress de ne pas y arriver.
Heureusement, j’ai une Graine au téléphone dans l’après-midi. Nous papotons et ça me détend, ça me fait du bien. Vous me manquez, les graines! Le froid et le manque de soleil réduisent un peu plus les contacts et les sorties. L’ennui pointe le bout de son nez. Profite bien de tes petits Lilie. Quand ils sont là, ils nous épuisent. Quand ils ne sont plus là, il y a du vide!
Je voudrais me mettre au dessin et/ou à la peinture … mais le passage à l’acte est difficile. Je suis molle, incapable de me mettre en mouvement quand il s’agit d’entamer une nouvelle activité.
Nous devons aussi créer sur le site une nouvelle catégorie d’articles pour nos souvenirs…
La voix de Lilie
Il y a des jours comme aujourd’hui où l’entourage se ligue pour vous happer et phagocyter toute votre journée. Et ça commence au petit matin. En se levant une heure plus tôt que d’habitude pour aller télétravailler chez mon fils. Il faut garder la chienne qui vient d’être opérée pendant qu’il va à l’hôpital pour des examens et en même temps mon mari doit superviser la coupe du sapin chez nous.
Pendant que je télétravaille, la chienne couchée à mes pieds, ma cousine m’appelle pour me prévenir que mon père ne va pas bien du tout. Elle l’accompagne chez le médecin. Je rappelle plus tard pour avoir des nouvelles, moyennement rassurantes.
Mon fils rentre vers 13h. Tout va bien de son côté, les examens sont bons dans l’ensemble. Je me rassure peu à peu. Il nous prépare un repas rapide et nous déjeunons tous les deux. Nous parlons de ces projets, de ce petit bonhomme qui va arriver. De son grand-père qui va mal, de mon amie partie.
Enfin mon mari revient du kiné et nous rentrons, en retard pour ma réunion de 14h…Qu’à cela ne tienne je travaille, c’est plus productif que les réunions. D’ailleurs la suivante m’épuise moralement, tellement je ne supporte plus ces personnes qui tournent en rond dans leur bocal pour expliquer comment ils ne feront rien. Je suis prête à exploser. D’autant plus que ma tête est ailleurs avec tous les problèmes qui m’entourent. Je pense sans arrêt à mon amie et à notre jeunesse. Je touche du doigt, je ressens mes jeunes années. C’est troublant ce bon en arrière.
Après avoir fermé mon ordi, je rappelle mon père pour savoir s’il va mieux. Les médicaments agissent, il n’a plus de douleurs. Je rassure ma cousine. Puis j’appelle une collègue qui a eu des soucis de santé en début de semaine.
Je cale le programme pour demain, achat des fleurs, heure de départ. Les enfants seront là aussi, pour tous les souvenirs. Je me demande si je dois, peux, écrire quelque chose.
Après tout ça, je prépare le gratin pour ce soir. Et je m’octroie un petit bain détente après le repas. La pointe du sapin ne s’élève plus au dessus du toit de la maison, avec son nid de pie. Mon mari a récupéré le nid, magnifique, de brindilles entrelacées délicatement. Le sapin est très moche en revanche. Coupé à la moitié, carré au lieu de triangulaire. Plus de pointe. Il va certainement continuer à mourir, nous nous habituerons peu à peu pour l’enlever complètement l’an prochain.
Ouf, quelle journée. Avec tout ça je n’ai rien entendu des annonces. Heureusement que tu me fais un résumé Graine. Vivement qu’on se retrouve autour d’un verre en terrasse.