La voix de Lilie
Au sens propre. Un sac à dos qui n’est pas sorti depuis plus de 35 ans. Du temps lointain des semaines de randonnées en montagne avec un club de Lyon. Tellement d’années ont passé, certaines marquantes, certaines oubliées.
Pour cette veille de départ, j’ai partagé mon temps entre la garde de ma petite fille et le télétravail. A 18h, les vacances sonnent enfin. Une grande respiration, le bonheur de me sentir enfin libre pour quelques jours.
J’ai téléchargé les billets de train et la location de demain soir. Tout semble être sur les rails. Et puis soudain, l’angoisse de ne rien oublier. Une seule méthode, tout vider, tout cocher et tout remettre ! Je pense que c’est bon. Et puis il faut l’avouer, nous partons en France, nous croiserons des villages, quoi qu’il manque ne manquera pas longtemps. Je suis certaine qu’il y aura plutôt trop que pas assez.
Le poids ? 9kg, sans la gourde et le pique nique, mais avec les 2 batons et les chaussures de marche car demain je pars en basket. Comme une fin de grossesse, mais derrière ! 🥴
La pression monte, c’est la première fois que nous partons marcher sur plusieurs jours avec un sac sur le dos. C’était mon envie; j’y ai entraîné Graine, nos conjoints et finalement il ne reste plus que nous deux. C’est sûr, ce n’est pas le même chemin. L’expérience de Graine va nous manquer. On va découvrir par nous même. Sans papotage à l’arrière.
Je n’ai pas marché depuis 10 jours. Par choix. Pour me reposer avant de partir. Est-ce une bonne idée ? L’avenir proche me le dira. Bizarrement, je n’ai pas marché depuis que j’ai vu Graine à l’hôpital. Curieux non ?
Demain, nous prenons le train pour rejoindre le Puy en Velay.
La voix de Graine
9 kg, Lilie, cest beaucoup! Je dirais même trop, mais je comprends. Mon 1er sac pour Compostelle pesait 14 kg! Nous sommes tellement habitués à tout avoir sous la main que c’est difficile de lâcher, difficile de faire un sac avec presque rien.
J’ai grande confiance en vous. Vous êtes solides. Vous saurez lâcher ce qu’il faut si c’est nécessaire. Comme tu dis, Lilie, vous ne partez pas en plein désert.
Ceci dit, c’est normal que la pression monte. Mais l’adrénaline aussi. Tu es comme moi, Lilie, la nouveauté te fait peur, mais elle t’excite, te stimule, te motive…
Tout se passera bien. J’ai confiance.