La voix de Graine
Un jour férié en pleine semaine! Cela fait longtemps que ce n’était pas arrivé.
Mon mari fait la pause télétravail. Il envisage de refaire le joint de la baignoire qui en a bien besoin. Pendant ce temps, je traite les mises à jour courantes de mon site jacquaire, puis en fin de matinée, je pars faire mon jogging.
Ce midi, repas traiteur tout fait que nous avons ramené de la campagne.
Cet après-midi, nous prenons le vélo pour une balade parisienne. Notre objectif est la visite de deux expositions en plein air: Les Totems à ciel ouvert de Julien Marinetti et les sculptures de visages d’Alexandre Monteiro. Nous posons nos vélos face à la Comédie française et nous partons faire notre tour à pied. Beaucoup de gens sont partis pour ce grand week-end, mais beaucoup de gens sont encore là. Il y a du monde. La plupart avec masque, d’autres sans…Les quais de Seine sont bien pleins également. Un orchestre s’est installé place du Palais Royal. Cela fait tout drôle de retrouver Paris. Cela fait si longtemps que nous vivons cloîtrés, ou ailleurs. C’est un Paris étrange, sans touristes étrangers, un Paris sans bars, sans restaurants. Mais c’est Paris tout de même.
Une partie des façades du Louvre a été nettoyée. C’est magnifique.
Ce soir, je démarre mon stage de méditation. Une tranche de 2 h. Il y en aura 4, une par jour.
Profite bien de ta pause, Lilie. Tu l’as bien méritée.
La voix de Lilie
Enfin le jour tant attendu. Se lever avec devant soi 2 semaines sans contraintes. Quel plaisir. Je revis. Je soigne le chat une dernière fois avant de partir. J’espère que ça ira. Les enfants vont s’en occuper pendant notre absence. Puis je prépare le pique nique pour notre déjeuner sur la route. Les valises sont bouclées, il n’y a plus qu’à.
En voiture. Nous ne sommes pas seuls sur la route. Cette année entre le confinement qui nous limitait à 10km et les 2 jours fériés qui tombaient un samedi, les gens ne sont pas partis. Du coup, tout le monde se retrouve sur la route aujourd’hui au lieu d’être répartis sur plusieurs week-ends. Nous roulons tranquillement, nous ne sommes pas pressés. Privilège de l’âge et de n’avoir plus d’enfants derrière qui demandent à arriver. Nous nous arrêtons plusieurs fois, pour un café, pour déjeuner, pour un….Il pleut beaucoup sur le trajet, quelques fois même très proche de la grêle. Un mois de mai automnal. En fin de parcours, de gros bouchons nous contraignent à modifier notre parcours. Nous dévions vers grenoble puis nous longeons le vercors. Cela fait un peu plus de kilomètres mais la route est dégagée et nous gagnons du temps. En plus de ça le paysage est magnifique avec les alpes enneigées au fond, puis le vercors avec quelques cascades qui descendent des parois rocheuses. Cela nous change de l’autoroute du sud.
Nous arrivons chez ma soeur en fin d’après-midi. Plaisir de se retrouver, et ce qui ne gâche rien, un rayon de soleil nous permet de rester dehors jusqu’au soir. Le jardin sort à peine de l’hiver, et même s’il est plus avancé que chez nous, on est loin d’un printemps habituel. Les cerises ont totalement gelé sur les arbres. C’est la première fois que je vois ça. A la maison, le gel est arrivé sur les fleurs et n’a pas empêcher les cerises de pousser. Ici les fruits étaient déjà sortis, le gel a tout détruit. Les cerises séchées pendent sur l’arbre. Aucune n’a résisté.
Nous prenons l’apéritif sur la terrasse, et nous rentrons pour le repas lorsque la fraîcheur tombe.
Ma sœur est encore très fatiguée, elle se remet difficilement de plusieurs années de surmenage professionnel. Et d’un covid l’an dernier qui n’a fait qu’aggraver les choses. Ou les provoquer et lui permettre de mettre un terme à ce poste avant qu’ il ne soit trop tard. Elle souffre encore très souvent de maux de tête, et ce soir elle part se coucher tôt pour essayer d’être en forme demain. Il faut travailler pour vivre sauf si le travail tue ? J’ai l’impression qu’on arrive au bout d’un système qui va détruire l’humain pour que quelques-uns absorbent toute la richesse. Richesse pécuniaire comme richesse humaine.