La voix de Graine

L’escapade est terminée. La grisaille est de retour. En temps de pandémie surtout, Paris rime avec gris.
Ce matin, je commence la journée par un créneau à ma coop. Je suis distraite. Je suis ailleurs. En fin de créneau, je fais quelques courses pour remplir le frigo.
C’est notre anniversaire de mariage aujourd’hui. 36 ans que nous vivons ensemble, mon mari et moi. Sans compter le temps d’avant! Un bouquet de fleurs: du mimosa et des roses, pour l’occasion. Une belle attention. Il n’y aura pas de restaurant ce soir, ni de spectacle. Nous nous contenterons d’un apéritif.
Dans l’après-midi, je sors faire quelques courses complémentaires. Ici, il n’y a ni la mer, ni le vent du large, mais ça me fait du bien de prendre l’air. Il pleut. Une petite pluie fine. Le ciel est gris.
J’envoie des cartes postales numériques de la mer à mes enfants, à mes soeurs. Une réponse de ma soeur. Pas de mes enfants. Ils travaillent, eux. Quand je téléphone à ma fille pour caler le planning de demain, elle me demande si les photos sont les miennes. Mais de qui seraient-elles sinon?
En fin d’après-midi, après mon cours de yoga, je reprends mon site jacquaire, je dois préparer notre réunion de vendredi où il s’agira de se mettre d’accord sur les mises à jour à effectuer.
Désolée, Lilie, hier soir, j’ai fait des bêtises, en voulant modifier la mise en page de l’article du 11 mars, incorrecte sur ta voix. Je n’étais pas fière de ma bévue que j’étais incapable de gommer. Tu n’avais plus de voix! Désolée. Il faudra que tu m’expliques…

La voix de Lilie

J’ai eu du mal à retrouver ma voix. Mais, ça y est. Limite des blocs réutilisables, les mises à jour sur le bloc s’appliquent partout où il est utilisé. J’y ai reposé ma voix comme disent les chanteurs.

Ce matin, après ma séance de sport, j’ai repris le télétravail. Sans conviction. Trop de réunions, trop de désaccords entre les personnes ou les directions. Insupportable. Cette semaine sera courte et je suis sous l’eau tellement j’ai à faire. Sauf que je devrais y passer plus de temps..et là, non. Ma vie est ailleurs. En plus, une mauvaise nouvelle me perturbe. Comme si cette retraite que j’attends n’arrivera jamais. Ou comme si moi je n’y arriverai pas… Jusque là. Je dois effacer ces idées noires, mais le ciel gris et cette bruine incessante ne m’aident pas vraiment. J’ai pris à peine l’air ce midi pour sortir le chien. Le reste du temps, je suis restée à la maison.

Voilà un an jour pour jour, que le confinement démarrait. Au début, c’était presque amusant. Plus de long trajet en métro, découvrir le travail de chez soi. On pensait qu’en un mois ou deux ce serait terminé. Hélas. Un an après, nous en sommes au même niveau. Les soignants ont capitalisé sur l’expérience, il y a peut-être un peu plus de lits de réanimation. Mais toujours aucun traitement des cas graves. Et surtout une vaccination qui tarde à venir. Demain peut-être nous serons reconfinés totalement à nouveau. Qui peut le dire. Nous attendons tous ce vaccin, et en même temps, il nous fait, nous font car il y en a plusieurs, nous font peur. Qui est vacciné, qui peut l’être, quand ? Impossible d’avoir une information fiable. Patience. Il n’y a qu’à attendre.

J’espère que j’aurai un peu de temps cette semaine pour rediger le blog de notre escapade. J’ai encore le vent sur mon visage masqué, la sensation du sable sous mes pas, la lumière du ciel et la chaleur d’être toutes ensembles.