La voix de Graine
La pluie sans discontinuer aujourd’hui, une pluie fine dans un Paris vide. Pas de quoi remonter le moral qui descend au fur et à mesure que les mauvais chiffres grimpent. Le marché est quasi vide. S’il y a la queue devant les petits magasins, c’est juste parce que leur taille ne leur permet d’accueillir que deux, voire une, personnes. Les parisiens sont partis ou bien ils sont confinés chez eux. Reconfinement chez les allemands, chez les autrichiens, chez les italiens…Vivre au ralenti sans voir grand monde un mois, c’est supportable, mais à plus long terme, ce n’est pas vivable. On a déja suppimé les embrassades, les poignées de main, les cinémas, les théatres, les activités sportives, il faudrait aussi supprimer les réunions de famille, les anniversaires, les rencontres entre copines…Ce n’est pas pensable.
Aujourd’hui, journée d’intérieur consacrée à petit fils. La Maman traumatisée parce qu’il s’est cogné à la machine à laver ce matin, chez lui. Il gesticule, découvre, touche à tout. C’est l’âge. Il est souriant, content d’être chez nous. Il joue à « je te donne » mais tout de suite, il veut récupérer.
Demain, nous allons manger des litchis grâce à la copine de la Réunion. Noël en avance. De quoi booster un peu le moral qui en a bien besoin.
La voix de Lilie
L’arrivée des litchis ce matin dans un gros colis me comble de joie. J’ai déposé le colis sur la table et je l’admire. L’adresse écrite par Graine du bout du monde m’émeut. Je l’imagine remplir ce paquet pour nous et inscrire notre adresse avec application. Pour nous offrir un souvenir de l’an dernier. J’ouvre enfin le colis, comme une petite fille qui ouvre son cadeau. Dedans, 5 gros sacs, un pour chaque Graine. Et 3 ananas. Je dévore quelques litchis et me revoilà à la Réunion, avec elles, l’an dernier, presque à la même date. Un pur délice. Ce soir j’irai apporter leur part aux Graines qui partent en vacances pour qu’elles en profitent en famille.
En attendant, je prépare le repas de famille. Tout le monde est là ce midi pour l’anniversaire de la doyenne de la famille. 88 ans. Autant dire que l’on fait attention. Mais pas tant que ça. Toujours ce doute, cette impossible certitude d’être sains. Les Graines ont fait un test avant de partir voir leurs mamans. Moi non. J’y suis allée la semaine dernière et heureusement pas de problème. Cette semaine c’est ma belle mère et j’essaie d’être certaine que tout ira bien. Le pompier de la famille ne fait plus de patient covid en ce moment, c’est bon signe.
Notre président avoue que malgré les gestes barrières il a attrapé la maladie. Un instant de relâchement peut-être. On ne fait pas mieux pas pire que lui, va-t-on arriver à y échapper ? Un ennemi invisible, c’est compliqué.
La journée se termine par la première tournée distribution de litchis et un apéro à 3 chez une des graines. Un de ces bons moments qui nous manquent et que l’on a toujours l’impression de voler.