La voix de Graine
Des jours qui se suivent, sur fond de pandémie.
Ce matin, pas de voix de Lilie, je m’inquiète!
Une journée qui démarre sous le gris.
J’entreprends quelques reprises de peinture, puis la lessive, l’école, la préparation des lasagnes…
Le repas se prend dehors au soleil. Allongée sur mon transat, j’essaie de terminer mon roman mais c’est difficile. La petite monte sur mes genoux, déniche une minuscule coccinelle jaune. Je m’accroche. Il ne me reste que 10 pages, et j’ai acheté à la librairie du village le dernier livre de Nancy Huston…Les petits, ça occupe, c’est le moins qu’on puisse dire!
Dehors, les fourmis, mais dedans aussi, il faut faire quelque chose avant qu’elles nous envahissent. Je me lance dans le nettoyage, balayage. La petite m’aide! J’appelle l’ancienne secrétaire de mon association jacquaire. C’est elle qui a recruté les prestataires pour la création du site, dont sa fille, et forcément, ça couine un peu …Heureusement, je suis à la campagne, ça m’évite d’avoir à participer à des débats stériles. Je me fais représenter!
J’essaie d’arracher le figuier qui s’est installé dans ma cour pour le déplacer. Je n’y arrive pas.
A 18 h 30, ma séance de yoga. Ma fille est partie faire des courses. Je lui ai confiée ma liste. Mon mari est parti courir. En fond sonore de mon cours de yoga, les jeux de rôle de ma petite fille et les déambulations des animaux. Heureusement que le son est désactivé!
A la fin de mon cours de yoga, la cuisine est pleine. Ma fille prépare des mousses au chocolat et mon mari fait cuire les lentilles. Ils n’ont pas besoin de moi. J’ai le temps de t’appeler, Lilie, de te déranger, de te questionner.
Ce soir, nous ouvrons une bouteille de vin, du Gaillac, que nous finissons, à 3. La petite fait le pitre. Des semaines de télétravail qui ressemblent des vacances. S’il n’y avait pas ces foutus chiffres qui nous foutent la trouille…
Demain, je m’échappe, je vais chercher mon frère, et l’amener…chez ma soeur.
La voix de Lilie
Que c’est difficile de se lever ce matin. Une grande fatigue s’abat sur moi comme si je n’avais presque pas dormi. Je me traîne hors du lit. Un bon café et deux tartines plus tard et je suis d’attaque pour une séance de step. Je recommence la séance d’hier. Les mouvements étaient compliqués et je n’avais pas pu finir dans le temps imparti. Cette révision est bénéfique, je réussi toute la choregraphie. Je suis contente de moi, c’est le principal.
Après ça, au travail. Un de mes collègues est parti une semaine en Croatie. On ne lui a rien demandé à l’aéroport, pas de motif de déplacement, rien au retour non plus. Finalement on doit pouvoir rentrer facilement du Brésil en passant par la Croatie ! Là bas, exception faite de la capitale où bar et restaurants sont fermés, tout est ouvert. Partout. Et pas de masques. Pas beaucoup de covid non plus. C’est curieux…. Comment font ils ? En tout cas il semble plus facile d’aller en Croatie qu’à Nice. Là il faut un motif impérieux. Ma fille est partie. Mon fils fait une escapade pour 2 jours au bord de la mer. Pas de contrôle. Ils ne sont pas des cas isolés. Curieux confinement….
Cet après-midi, je repars garder le chat en télétravaillant. Puis je rentre et nous partons, mon mari et moi, faire des photos d’identité. 15 ans ont passé depuis les dernières. Le photomaton est semble-t-il le dernier bastion de l’utilisation du monnayeur, pas de carte bleue possible. Incroyable depuis toutes ces années. Une relique de l’ancien temps. Inutile de dire que nous devons faire de la monnaie avant d’entrer dans la cabine. Comme d’habitude, ces photos sans sourire sont effrayantes, même moi je me jetterai en prison si je me croisais dans la rue !
Graine m’appelle. Elle s’inquiète de mon silence sur le blog. Cette fois ci heureusement rien de grave. Juste une habitude perdue en une ou deux soirées la semaine dernière que j’ai bizarrement du mal à reprendre. Les rituels sont volatiles certainement. En tout cas une habitude est plus facile à perdre qu’à prendre. Il parait qu’il faut 3 semaines pour enraciner une nouvelle habitude. Je dirais donc 2 jours d’oubli pour la perdre.