La voix de Graine
Pour changer, du gris au sud, et du soleil au nord.
C’est l’anniversaire de mon fils aujourd’hui. Nous l’appelons à la mi-journée. Il sort du lit. C’est normal, il travaille la nuit. Nous avons du mal à nous faire à son rythme, mais c’est le sien. Son petit est reparti à la crèche. La vie semble reprendre son cours quasi-normal, après ce 3ème confinement. Mais quand je regarde les chiffres ou j’écoute les actualités, j’ai peur. La situation ne s’améliore pas, pas du tout, malgré l’accélération du rythme des vaccinations, malgré ce 3ème confinement. 180 jours que nous vivons sous cloche en continu. Combien de temps cela va-t’il durer encore?
Ma fille a perdu son chat. Il est mort dans la nuit. Il était cardiaque, souffrait des reins et avait vraisemblablement une tumeur cancéreuse. Ce n’est qu’un chat, certes. Je me souviens de la mort de mon chat, mon premier et mon dernier chat. Il s’appelait Alfred. Les derniers six mois, nous le piquions deux fois par jour pour l’hydrater. Ses reins ne fonctionnaient plus. Le jour où il n’a plus pu bouger, je l’ai amené chez le vétérinaire, sans rien dire à personne, pour qu’il le pique. J’ai pleuré ce jour là, mes enfants aussi, comme ma fille et sa petite aujourd’hui.
Pour moi, aujourd’hui, c’était peinture, la suite. Et il me faudra continuer demain, pour en terminer, j’espère. En milieu de journée, j’ai dû faire la pause. A force d’avoir la tête en l’air, j’avais des migraines et des étourdissements.
C’est mon mari qui a fait la cuisine ce midi, et ce soir, il est allé faire les courses tandis que je faisais ma séance de yoga. En compensation, j’ai préparé le repas.
Une journée campagne. Du temps gris. Dehors une petite pluie par intermittence. Ce n’est pas elle qui va sauver les récoltes, mais ça rafraîchit la maison.
Ce soir, j’ai fait du feu dans la cheminée. J’en avais trop envie. Et du bois, on en a suffisamment puisqu’on en a commandé en février.
La voix de Lilie
C’est vrai qu’il fait beau ici. Frais quand même. Je fais ma séance de step sur la terrasse, et il me faut bien 15mn avant de me réchauffer. Ensuite je ne profite pas beaucoup du beau temps puisque nous sommes mardi et qu’une grande partie de ma journée se passe en télétravail à l’intérieur.
Entre midi et deux, je fais le repas pour ce soir car nous aurons les 2 petits et donc peu de temps à nous.
C’est vrai Graine, c’est difficile de perdre son animal. Il fait partie de la famille, il fait un long bout de chemin avec nous, il nous écoute, nous console souvent. Sa présence tout en douceur nous apaise. Mais il vit moins longtemps que nous et nous quitte toujours trop tôt. Même si on le sait, la tristesse est immense. Je me souviens de ton Afred que nous avions gardé avec ma Mélanie qui était une vraie furie pour tout le monde sauf pour moi. J’étais sa mère, elle m’adorais. Hélas j’étais trop jeune et je l’ai souvent trimballée au gré de mes déménagements et fait passer après mes enfants. Je l’ai un peu négligée au niveau des vaccins et je le regrette. Elle a vécue 13 ans, je pense qu’elle était malade mais je ne voulais pas le voir. Elle est partie d’un coup un jour où je travaillais. J’étais la seule à la pleurer, les enfants ne pouvaient pas l’approcher et ne s’y étaient pas attaché.
Depuis Abby est venue agrandir la famille. Elle a maintenant presque 16 ans et je sais déjà quel drame ce sera quand elle partira. Elle est toujours près de moi, quelque fois même trop près, un vrai pot de colle. Ses ronronnements m’apaisent.
Le soir, mes 2 petits loups arrivent et avec eux un tourbillon d’énergie. Jouer, repas, histoire, coucher, l’un puis l’autre. Il est déjà 22h. Je me pose un peu pour me détendre avant d’aller me coucher. La petite dort dans notre chambre pour ne pas réveiller son frère, la nuit risque d’être animée et dans tous les cas un peu courte. Je monte vers minuit et je me glisse sans bruit dans mon lit.