La voix de Graine
Aujourd’hui, c’est le départ. Tristesse de se quitter, envie de se retrouver chez soi, fatigue d’un séjour dense et chaleureux, dans tous les sens du terme, tout se mêle dans nos têtes et nos corps.
Après le petit déjeuner, nous décrochons nos œuvres, nous nous disons au revoir, nous bouclons les valises, rendons les clés. Chacune part de son côté. Quelques unes d’entre nous restons déjeuner au centre, histoire de se simplifier la vie. Je ne prends l’avion qu’à 20h. Jusqu’à Nice, nous faisons voyage à deux. Après avoir déposé nos bagages à la consigne, nous allons boire un verre avenue Jean Medecin. Nous devons montrer le passé sanitaire. C’est une première pour moi. Nous croisons une manifestation contre le passe sanitaire. C’est gentillet et tranquille, une promenade bruyante sous le soleil qui brûle aujourd’hui. A Paris, les manifs me font peur, il y a trop de monde. Ici, l’ambiance est bon enfant. Nous ne nous sentons pas en danger. Nous remontons la manifestation à contre courant jusqu’à la place Massena sans aucune difficulté. Puis Nice oblige, nous nous dirigeons vers la promenade des Anglais, histoire de voir la mer…
Remonter à la gare pour prendre la valise, laisser la copine attendre son train et me voici seule avec mon bagage, je marche vers la plage. Je vais dire au revoir à la mer.
j’achète un pain bagnat pour ce soir, et retourne me poser sur la promenade des Anglais. Je retrouve la manifestation dans mon dos face à la promenade. La plage est bondée. Non, je ne vais pas me baigner. C’est trop compliqué aujourd’hui. Pour bien faire, nous aurions pu y aller ce matin. je suis assise à l’ombre en surplomb de la mer, arrosée régulièrement par une brume rafraîchissante. J’attends tout en rêvassant. C’est bien de n’avoir rien à faire. Sur la mer, des voiles de parachute ascensionnel tirées par des bateaux colorent le ciel de rouge, de bleu, de jaune…
La voix de Lilie
Rentre bien Graine, fait bon voyage. Lapsus révélateur que de montrer son passé sanitaire ! Notre passé était bien plus sain que notre présent. Pas de douleurs dans notre jeunesse, pas de pandémie non plus.
Ce matin je suis allée à la poste faire le transfert du courrier de mon père vers mon adresse. Un miracle, j’avais tous les papiers nécessaires avec moi. Je crois que je commence à avoir de bons reflexes ! Dans cette poste, c’est le conseiller qui vient vers vous pour vous demander ce dont vous avez besoin. Il ne reste pas derrière son comptoir, il (en l’occurrence elle) vous accompagne pour remplir ou signer les documents. Je trouve cette approche très agréable. En espérant pour les conseillers qu’il n’y ait pas trop de clients mécontents ou violents. J’ai posté mes 5 premières lettres, il m’en reste 6 ou 7 dont je n’ai pas pu imprimer les justificatifs à joindre.
Après ce travail du matin, place à la détente. La baignade est indispensable, chaleur oblige, il fait 37 degrés, puis nous partons en voiture (toujours chaleur oblige) pour le mont ventoux. 1910 mètres, 10 degrés de moins au thermomètre, voilà qui fait du bien. De la haut, le paysage est grandiose. La chaleur rend l’atmosphère presque brumeuse. Je repère tout en bas les villages que nous avons traversés dans notre randonnée il y a 3 jours.
Au retour nous nous lançons dans la recherche d’un endroit oublié depuis très longtemps. Nous mettons notre persévérance à l’épreuve. Notre couple fonctionne mal dans cet exercice. Je ne veux pas lâcher, mon mari s’agace parce qu’il ne trouve pas assez vite. Enfin après avoir tourné une bonne demie heure, l’endroit est retrouvé. Nous sommes heureux et mon mari est très fier d’y être arrivé. La persévérance paie. J’aimerais que cet expérience nous serve pour retrouver l’envie de faire des choses ensemble malgré les embûches que l’on peut rencontrer. Aujourd’hui, la moindre anicroche nous fait renoncer et ça me désole.