La voix de Graine
Une chaleur de plein été proche de la canicule. Aujourd’hui, c’est le jour des enfants. Marcher sur les trottoirs en plein soleil avec la petite est une épreuve. Elle a chaud. Moi aussi. Nous avançons à la vitesse d’escargots prêts à passer à la marmite.
Aller la chercher à l’école, l’amener à la danse, aller goûter au square. Elle est contente de venir chez Papy, Mamie le mercredi. Nous avons nos habitudes, nos repères. Une petite glace le midi. La lecture d’un livre par Papy après le repas. Trois petits dessins animés à suivre. Après, c’est selon son envie, soit on joue ensemble, soit elle joue seule, soit on dessine. Son nouveau hobbie, c’est de ramasser des insectes ou autres petits animaux: fourmis, moucherons, mouches, escargots. Ce matin, elle est sortie de l’école avec une fourmi blessée sur une feuille. Nous avons regardé un couple de chiens sur une terrasse, la fourmi a glissé de la feuille, pas moyen de la retrouver. C’est petit, une fourmi. Je suis confrontée à des questions difficiles: la durée de vie d’un moucheron. Un oeuf de mouche met combien de temps pour éclore…
J’apprends en fin d’après-midi que le port du masque ne sera plus obligatoire à compter de demain et que le couvre-feu sera supprimé à compter du 20 juin. Je suis contente que l’épidémie régresse. La situation est meilleure en France, mais qu’en est-il dans le reste du monde?
Ce soir avec ma fille, nous calons les vacances d’été. Il nous manque encore des billes du côté du fiston. Il est prévu que nous gardions le petit quelques jours. Je ne tiens pas à le garder à la campagne, sutout seule. Il est trop petit. Et la maison à la campagne est trop grande et trop peu sécure.
La voix de Lilie
Il fait excessivement chaud aujourd’hui. On se croirait en plein été caniculaire. Il y a 2 semaines nous avions froid, maintenant trop chaud. Le thermomètre est complètement déréglé…
La matinée est consacrée à emmener mon père pour une consultation à l’hôpital. Rien n’est fait pour les personnes malades. Elles attendent comme les autres dans la salle d’attente sur des fauteuils inconfortables. Je suppose que si elles souffrent trop, on pourrait demander un brancard, mais rien n’est moins sûr. Le médecin a déjà du retard, il est 10h30. Qu’est-ce que ce sera ce soir…
Pendant que nous attendons, nous voyons arriver mon cousin qui accompagne un vieil ami de la famille. Ils ont rendez-vous avec le même médecin juste après nous. Même jour. Même heure. Même lieu. Incroyable. La salle devient une réunion de famille improvisée. Le temps passe plus vite comme ça. Après notre consultation, nous allons voir un anesthésiste dans une autre aile de l’hôpital, puis nous regagnons les ascenseurs pour ressortir. Devant l’ascenseur, mon cousin et notre ami qui ont suivi un autre parcours qui s’achève comme le notre au même moment devant le même ascenseur. Si nous avions voulu le faire, nous n’aurions peut-être pas réussi !
La matinée a été longue, nous rentrons vers 14h. Un déjeuner rapide et nous passons au temps calme comme disent les jeunes parents. La chaleur est étouffante, heureusement nous avons les piscines pour nous raffraichir.
Le soir, nous partons manger dans un guinguette au bord de l’Ardèche avec ma mère. Pas de jaloux. Nous portons les masques pour la dernière fois en extérieur. Un sentiment de libération m’envahit. Le masque restera dans le sac pour les intérieurs mais nous pourrons à nouveau marcher le nez au vent et croiser des visages. Fin du couvre feu dimanche. La vie d’avant. Nous n’avions pas conscience de notre liberté de mouvement. Maintenant nous savons. Et j’espère que nous sauront apprécier et protéger cette nouvelle vie.