La voix de Lilie
Chaque soir elle grossit, chaque soir je la regarde traverser la fenêtre. Elle met moins d’une heure à passer d’un côté à l’autre. Je ne pensais pas qu’elle voyageait ausdi vite. Ici on peut dormir fenêtre grande ouverte et j’adore cette sensation de respirer dehors lorsque je m’endors. C’est le dernier soir où je peux en profiter, demain nous repartons vers le nord avec une escale à Lyon. Je connais l’hôtel, on ne dort pas le nez au vent.
Le mistral s’est levé depuis 2 jours, et aujourd’hui il est particulièrement fort. La piscine à perdu 5 degrés et personne n’a envie de s’y baigner, les cigales ont arrêté de chanter. On sent que l’été fait une pause et qu’il est temps de rentrer. J’angoisse un peu de laisser la maison car elle a toujours été habitée, puis je pense à ta maison Graine, et je me rassure en sachant que tu la retrouves toujours en bon état. Mon neveu n’est pas loin, ma sœur pas trop non plus. Ainsi va la vie. Son créateur, son père, mon père est parti.
Ce midi nous avons déjeuné mon frère, mon mari, ma mère et moi dans une brasserie de la ville. Puis nous sommes allés prendre le café à la maison. C’est la première fois que ma mère y revient depuis son déménagement il y a 20 ans. C’est émouvant pour elle de revoir ces lieux, de découvrir des endroits qui n’ont pas changé, d’autres aménagés différemment, du mobilier inconnu. Nous ne voulions pas repartir avant de l’avoir amenée.
Ce soir, dernier repas chez ma cousine avec son fils et sa femme, mon frère, mon neveu, mon mari. Une belle brochette familiale pour une plancha party. Le temps s’écoule vite. Je sais qu’il faut rentrer. Je n’ai juste pas envie.
Côté bb, les choses bougent un peu. Ils ont intégré la maternité suite à la perte des eaux. Mais toujours aucune contraction 2 jours après le terme.
Le temps de cet article, la lune est à mi parcours de la fenêtre. Il me reste encore du temps pour l’admirer.
La voix de Graine
Ce matin, je me lève sur un jour gris, une journée vide. Des choses à faire, j’en ai plein, mais il n’est pas question de remplir la journée de choses insignifiantes et sans intérêt. Mon moral n’y survivrait pas. Je sors pour m’aérer, j’achète le pain. Je me fixe comme objectif de ma journée de préparer mon sac pour partir. C’est une tâche concrète, une manière pour moi de me mettre dans les starting block du départ .
Un coup de fil de ma copine, et je prends mon vélo pour aller faire une balade avec elle autour du Port de l’Arsenal. Nous parlons de nous, de l’été, de nos activités estivales. Elle revient d’un séjour sur l’île de Batz avec des adolescents. Un séjour fatigant, mais riche.
Je rentre tard, déjeune sur le pouce. Et je me mets à la préparation de mon sac. Je veux partir légère, éviter d’emporter « je ne sais quoi » pour « le cas où ». Je pèse mon sac, il fait 6,5 kg. Je suis contente de moi, mais je dois rajouter tout de même de la crème pour les pieds notamment et quelques autres choses incontournables. Mais c’est comme quand je peins, je dois apprendre à m’arrêter, ne pas me perdre dans une multiplicité d’objets hétéroclites qui pourraient s’avérer utiles si …Le coupe-vent, la doudoune, la couverture de survie font d’ores et déjà partie des objets exclus.
Ce soir, j’ai rendez-vous avec deux graines. Nous allons dîner dehors, avec les conjoints. Ici, pas de lune à observer. Depuis ce matin, le ciel reste obstinément gris. Cependant, il ne fait pas froid. Nous mangeons dehors, Cour St Emilion, côté jardin. C’est bon et les serveurs sont sympathiques. Un désagrément cependant, proche de nous, il y a une plaque de métal mobile qui résonne et bouge en faisant un bruit épouvantable dès qu’un vélo ou une voiture passe dessus. La ville c’est comme ça, même côté jardin, il faut faire avec le bruit.