La voix de Graine
Un soleil de plus en plus généreux…aujourd’hui. Nous avons prévu une sortie nature. Mon mari s’est chargé d’en trouver le lieu.
Le petit déjeuner pris, je prépare le pique-nique, fonce acheter des légumes et du pain. En préalable, nous faisons un petit détour par le vide-grenier d’un village voisin où nous achetons trois babioles dont un pied de lampe. Puis nous nous dirigeons vers le Sidobre au sud est du département pour notre randonnée pique-nique. Le Sidobre est un massif granitique. Ici, nous sommes en terre protestante. La randonnée est bien agréable. Elle nous emmène d’un hameau à l’autre. Quelques chaos granitiques, des cabanes de bergers, des abreuvoirs, des sentiers dallés. Nous traversons des forêts de hêtres, de chênes, de chataîgniers, et de grandes étendues herbeuses. Du dénivelé bien sûr, mais raisonnablement.
En fin d’après-midi, nous rentrons en passant par le salon des minéraux qui se tient jusqu’à ce soir dans une petite ville proche…
Une journée bien remplie qui me réconcilie avec la vie et l’envie. Ce matin, j’en voulais à la terre entière et plus particulièrement à ceux qui étaient à proximité.
Pour bien clore la journée, après une bière bien méritée, je repars glaner de l’ail dans le champ tout proche tandis que mon mari prépare le repas. Chacun son tour. Quant à ma fille, elle passe souvent son tour.
La voix de Lilie
Une journée toute en contraste.
C’est l’anniversaire de ma mère aujourd’hui. Il y eu des années où nous étions une grande famille réunie autour d’elle ce jour là. Puis les petits enfants ont grandi, puis les pièces rapportées se sont désolidarisées. Aujourd’hui nous ne sommes que 4, plus deux adolescents et un bébé. Le bébé occupe les conversations, les ados s’ennuient comme tous les ados.
Il fait très chaud avec un peu de vent, la journée s’étire. Dans l’après-midi nous profitons de la piscine pour nous raffraichir un peu. Enfin une ambiance d’été.
Nous repartons et vers 19h je passe voir mon père. Son état est catastrophique. Méconnaissable. Maigre. Il peine à respirer, ne peut plus parler. L’infirmière me conseille d’appeler le samu, et avec l’aval de mon père, je le fais. Ma sœur et ma nièce nous rejoignent. L’ambulance arrive une heure plus tard et mon père part seul car nous n’avons pas le droit de le suivre.
Nous restons là, les bras ballants, un peu choquées.
Ce soir, nous étions invitées au restaurant et à regarder un spectacle en extérieur. Nous avions annulé. Finalement, le timing nous permet d’y aller. Ce sera bon pour notre moral, et nous ne devons appeler l’hôpital que dans 3 heures. Alors nous dinons toutes les trois ensemble et nous profitons du spectacle. Je l’ai déjà vu il y a quelques années en salle et j’avais adoré. En extérieur, avec le vent et la distance, le son est mauvais et gâche la prestation. Dommage pour ceux qui ne connaissent pas.
L’hôpital ne donne aucun renseignement dans la, soirée. Ma nièce obtiendra quelques informations dans la nuit. Ce qui est certain c’est que le maintien à domicile n’est plus possible. Les semaines qui viennent vont être cruciales. En bon ou en mauvais.
Nous nous couchons ma sœur et moi dans la petite chambre chez ma mère. Impossible de dormir. On repasse des souvenirs d’enfance. La maison. Mon rêve: dormir dans ma chambre d’enfant et me lever en étant à nouveau chez moi dans la maison, comme lorsque j’étais petite.