La voix de Graine
Un dimanche sous le signe des petits-enfants. Nous avons petit-fils jusqu’au déjeuner et petite fille à partir de 17 h.
Entre les deux, nous déjeunons et nous faisons la pause.
Je me traîne. Je n’ai toujours pas résolu mes problèmes de démangeaisons. Je pense que j’ai rajouté une allergie au problème initial. Comment un problème mineur peut entraîner un mal être et une gêne à ce point, c’est difficile à concevoir. Mais c’est un fait. Cela me pourrit le jour et la nuit.
Petif fils est câlin et mignon. Je fais la grasse matinée avec lui jusqu’à 9 h 30. Je n’ai pas le courage de le sortir au square. Nous restons jouer à l’intérieur. Et comme ses parents ne sont toujours pas là en fin de matinée, je lui prépare le repas de midi. Je me remémore nos départs en vacances avec les deux petits. C’était le bon temps, nous étions jeunes et plein d’entrain, mais quel boulot pour réussir à lever le camp, tout préparer, laisser la maison propre.
Ma petite fille était avec son Papa aujourd’hui, elle réclamait sa Mamie. Demain, c’est son anniversaire. Six ans, déjà. C’est avec moi qu’elle veut faire son gâteau d’anniversaire. Par contre, c’est ma fille qui fera le repas. J’ai besoin de me ménager.
Je n’aime pas ces jours où je manque d’entrain. Avoir mes petits enfants m’oblige à m’activer malgré tout, mais c’est dur! Ce soir, c’est la pleine lune, pour de vrai cette fois. Je voudrais bien qu’elle m’amène un peu de répit rapport à mes bobos.
La voix de Lilie
Je nous trouve tristes chacune. Mal à avancer. Qu’est-ce qui nous ronge ? Qu’est-ce qui nous manque ? Un petit coup de fil nous fait du bien.
Je m’inquiète. Je ne suis pas sereine. Tellement de tristesse cette année. Comme le temps, la vie est grise. J’attends mon fils, j’ai besoin de le sentir près de moi pour lui redonner confiance. C’est dur de ne pas pouvoir les accompagner dans cette naissance. Dur de l’écouter de loin, dur d’attendre des nouvelles, dur de détecter son ressenti dans ses messages. Dur de le sentir angoissé sans pouvoir rien faire.
La tristesse que tu évoques m’interpelle. Une tristesse qui ne peut pas se maitrîser. Tant de choses qu’on aimerait différentes sur lesquelles nous ne pouvons pas agir. Ce sentiment d’impuissance quasi permanent. Parfois, j’essaie de me raisonner. J’ai mes enfants, mes petits enfants auxquels je suis attachée, et réciproquement… Je suis chanceuse…Malgré cela, la grisaille, la tristesse prennent le dessus, le désir et l’envie de vivre s’amenuisent…C’est une des raisons qui me poussent sur le chemin, Je ressens le besoin de retrouver l’envie, de retrouver la curiosité et le désir de l’ailleurs, de l’autre, de la vie.