La voix de Lilie
Aujourd’hui direction la vallée du paradis. Ce sont les hippies qui lui ont donné ce nom dans les années 70, sinon elle s’appelle la vallée du miel.
C’est une gorge au fond de laquelle coule un oued qui fait des cascades et des vasques naturelles où l’on peut prendre un verre les pieds dans l’eau. Ça c’est pour la carte postale.
La réalité d’aujourd’hui c’est qu’il n’a pas plu depuis 5 ans et l’oued est quasi à sec dès le mois de mars… Donc partons à la découverte de cette vallée.
1er arrêt sur la route pour découvrir la fabrication de l’huile d’argan. Derrière la porte encore une fois un jardin magnifique bordé de haies de romarin. Une jeune femme présente les différents miels produits ici, miel d’oranger, de thym, d’euphorbe puis nous fait goûter l’huile d’argan alimentaire. Tout fait envie jusqu’à ce que l’on voit le tarif…. Le miel est bien plus cher qu’en France et sans mentir, il n’y a pas un oranger à la ronde, encore moins autour des ruches qui sont derrière la palissade. Et puis on ne voit pas de certificat d’authenticité sur les pots d’huile d’argan.
Deux femmes montrent comment on casse les amendes d’argan à la main et pourquoi on ne peut le faire mécaniquement. L’idée est d’obtenir des amendes entières, sans impureté. Ce travail est réservé aux femmes par décret de la reine du maroc pour leur permettre de survivre si elles n’ont plus de mari… pour le reste, on ne saura pas vraiment où est fabriqué cette huile.
Bon…partons dans les gorges. La route serpente à flanc de collines sèches avec très peu de végétation. Arrivés en haut, on aperçoit l’oasis en bas dans le lit de l’oued avec sa verdure et ses palmiers. La route descend et s’enfonce dans la gorge. Chaque fois que l’oued fait une vasque d’eau, si petite soit elle, on trouve des échoppes avec des tables et chaises les pieds dans l’eau. Tout au bout, le chauffeur arrête la voiture sur un promontoire. Le reste se fait à pied.
Un guide local prend le relai pour nous piloter dans l’unique chemin qui va descendre le long de l’oued. Visiblement il ne vit que de ça, donc on se sent un peu obligé… Les échoppes occupent tout le long du parcours de l’oued. C’est fait de bric et de broc mais c’est joli, coloré. Nous longeons ce qui reste du cours d’eau et même un peu après la source actuelle. L’endroit pourrait être charmant même sans eau s’il était bien aménagé… En plus le guide nous presse car le chauffeur veut rentrer…. Pour autant sur le retour nous faisons une petite pause pour déguster un jus de fruits pressés les pieds dans l’eau.
Que dire, à part qu’il ne reste rien du paradis des hippies car l’eau manque, rien de la vallée du miel car ce qui se vend ici vient d’ailleurs quand il n’est pas coupé.
Le chauffeur nous ramène ensuite vitesse grand v à l’hôtel.
Nous ne sommes pas contents de cette prestation qui ne correspond pas à ce que nous avions demandé. Le chauffeur, à peine francophone n’a fait que le taxi et n’a pas respecté l’horaire convenu. C’était l’arnaque du jour…
Du coup, il reste l’après-midi à occuper car le vent se lève comme chaque jour vers 14h et il fait trop frais pour se baigner.
Décision est prise de prendre un taxi pour aller visiter Taghazout la nouvelle ville touristique en plein essort à 20km au nord d’Agadir.
En face de l’hôtel, les chauffeurs de taxi attendent les clients. L’un d’eux accepte la course au prix demandé. Il nous dépose et attend sur place pour nous ramener.
Pendant ce temps nous visitons l’intérieur de la ville. C’est un dédale de petites ruelles bordées de loueurs de planche de surf. Ce doit être la spécialité du coin. Pourtant il me semble qu’il y a moins de vent ici qu’à Agadir. D’un côté de la rue principale, les ruelles sont entièrement défoncées car en cours de rénovation, de l’autre elles grimpent jusqu’au sommet de la ville. Comme un peu partout, il y a beaucoup de chats errants, d’un autre côté on ne voit pas de rats…
En bas une promenade a été aménagée pour descendre sur l’immense plage le long de laquelle pousse les nouveaux hôtels.
Un bar panoramique domine la plage. L’occasion de prendre un verre en terrasse avant de revenir à l’hôtel.
Dépaysement, beaux paysages, et ….que vont devenir ces gens une fois le tourisme parti par manque d’eau!
Dure réalité
Profitez bien!
C’est pour cela qu’il y a cette politique de l’eau et la priorité risque bien d’etre donnée aux secteurs d’importance, agriculture, tourisme…