La voix de Graine
Une belle journée ensoléillée pour ce premier jour de printemps. C’est aussi le 1er jour de notre 3ème confinement. Un confinemement curieux qui n’en est pas vraiment un. Nous sommes invités à aller dehors, mais dissuadés de revoir famille et amis. Et nos sorties doivent se faire dans un périmètre restreint, un cercle d’un rayon de 10 km. Pour les randonnées, il nous reste le bois de Vincennes!
Les bords du canal St Martin étaient blindés en fin d’après-midi quand je suis rentrée en vélo de mon atelier d’écriture. Un atelier « Printemps des Poètes ». Cette année, le thème du printemps des poètes, c’est le désir. Masqué ou démasqué, le désir? Tout faire pour qu’il reste vivant. Sinon, que reste-t’il? C’est bien le désir qui donne sens et relief à la vie. Ecrire à plusieurs en présentiel, c’est quelque chose que je n’avais pas fait depuis longtemps. Ma plume est gauche, maladroite, malhabile, mais j’aime écrire. La présence des autres tout à la fois m’inhibe et me stimule. C’est un exercice salutaire.
Une fois la pandémie terminée, saurons-nous nous réadapter à une vie sociale normale? Demain, nous recevons ma copine. Ou plutôt c’est elle qui nous reçoit chez nous. Cela me fait presque peur d’avoir du monde à la maison. Cela fait tellement de temps que nous vivons reclus.
Il y a une semaine, nous étions à Deauville devant un plateau de fruits de mer. Un vrai bol d’air, marin et chaleureux. Merci aux graines qui ont organisé l’escapade. Il ne fallait pas traîner. Durant les 4 semaines à venir au moins, nous ne verrons ni la mer, ni la montagne, et pour nous parisiens, pas la campagne non plus.
La voix de Lilie
Petit fils arrive dans notre chambre à 7h15. Pas possible pour moi de me lever si tôt. Il y a des leve tôt et des lèves tard, qui vont en général avec les couche tot et les couche tard. Ça se déclare très tôt, et ça perdure toute la vie. Je n’ai jamais pu me coucher le soir, ni me lever facilement le matin. Petite je lisais dans mon lit au rayon de lumière qui filtrait de la chambre de mes parents. Si les portes avaient été pleines et en bois au lieu d’être en verre, est-ce que je serai une couche tôt ? Je laisse mon mari descendre avec son petit fils et je me rendors une heure.
Je les retrouve en bas. Petit fils est dans la pate à modeler. Il y a longtemps qu’il n’avait plus joué avec. Loto, coloriage, vélo. La matinée est déjà finie. Nous le ramenons après le déjeuner car l’après midi est chargé pour nous.
Nous commençons par suivre une formation sur le compostage. Très intéressante et au delà de la méthode pour réussir son compost, des conseils pour redonner vie à la terre de nos jardins. Demain j’irai analyser l’état du compost et forte de cette formation, je pourrai rattraper le trop ceci ou trop cela selon ce que je vais trouver.
Ensuite nous filons à la réunion de l’association contre le bruit de l’aérodrome. Nous avons hésité à y aller suite au nouveau confinement, mais l’envie de de rencontrer a été la plus forte. Nous sommes une dizaine, masqués et nous faisons la réunion pour partie dehors, puis quand nous sommes frigorifiés, dedans, fenêtres ouvertes.
Ma formation s’est faite avec zoom, la formation compost avec teams, l’association fonctionne avec discord, au travail c’est skipe, en famille whatsapp …. On devient tous polyglottes numériques ! C’est le malheur de notre société, avoir des choix pléthoriques pour tout, d’un paquet de pâtes à une lessive en passant par les outils numériques ou pas. Si on s’allégeait un peu ?
Nous rentrons pour le couvre feu. Aussi nébuleux que peut l’être ce confinement dont on ne comprend plus la consistance. 18, 19, avec ou sans attestation, 12 choix possibles.
Je suis fatiguée, finalement je ne me suis pas tellement reposée cette semaine. Du coup, soirée télé. Calme.