La voix de Lilie
Dimanche. La journée démarre avec la pluie et finit avec la pluie. Entre les deux, soleil. Et une chaleur lourde lourde jusqu’à la pluie. On profite du dehors pour prendre l’apéritif malgré le bruit des avions, incessant depuis ce matin. On mange à l’intérieur et on revient dehors pour le dessert et le café.
Après le repas, nous partons en forêt pour chercher du muguet. Il commence enfin à fleurir. Nous promenons dans la nouvelle forêt, nous ne connaissons pas encore bien les coins et certainement peu de personnes les connaissent. Nous repartons avec un beau bouquet.
Notre ami se passionne pour la nature depuis le chant des oiseaux, et leur thème de discours, en passant par les plantes sauvages ou pas, les champignons, les arbres, les insectes. C’est un plaisir de passer du temps avec lui en forêt, on apprend à regarder autrement. L’averse nous surprend au retour et nous rentrons entre les gouttes.
Les petits gâteaux oubliés sur la terrasse en partant sont imbibés de pluie.. Retour à l’intérieur pour déguster de l’eau de rhubarbe, faite par notre ami. Il n’en est pas à son coup d’essai, on a goûté par le passé de la bière, une boisson moyennageuse à base d’herbe. Que nous avons plus ou moins apprécié. Là, on est sur du plus. La boisson est désaltérante et pas trop acide car la rhubarbe est encore jeune en cette saison. Il faudra que je donne la recette à une Graine qui a de la rhubarbe dabs son jardin. Le temps est passé vite, il est déjà l’heure de se séparer.
Je suis perturbée par le chat qui doit rester à l’étage avec sa collerette. Je crains que ça l’empêche d’aller dans sa caisse et qu’elle fasse une infection urinaire… Remède pire que le mal. De temps en temps elle arrive à enlever sa collerette et évidemment elle se lèche. Je me demande comment elle va pouvoir guérir comme ça. La nuit dernière, je n’ai pas eu le coeur de la laisser dormir avec la collerette. J’ai bien peur qu’elle en ait profité…
La voix de Graine
Le muguet commence à fleurir en région parisienne? Super, j’arrive, je vais pouvoir en cueillir! Je rentre sur Paris demain.
Journée maison aujourd’hui pour préparer le départ. Je n’ai même pas pris le temps de faire mon jogging ce matin. Cela fait cinq semaines que nous vivons à la campagne. Cinq semaines où nous avons pris nos marques, déployé nos affaires, entrepris des travaux. Ce matin, je mets la dernière couche de vernis sur mon meuble cérusé. Avant de déjeuner, je passe aussi un couche de vernis mat sur les poutres de ma cuisine.
Pendant que mon mari remonte le meuble, je vide mon frigo, prépare une quiche, une compote…Bref, tous les restes y passent.
Nous passons à la librairie du village avant de passer chez nos voisins de droite avec nos modestes présents. En cette période curieuse, il faut réduire ses exigences et se contenter de ce qu’on trouve. Notre tout nouveau voisin a mal au ventre. Il est bien uniquement quand il est lové entre les deux seins de sa maman ou quand il tète. Il a raison. La vie n’est pas un fleuve bien tranquille. Le giron de la maman, ça sécurise. Tant qu’il peut en profiter. La grande sœur de 18 mois réclame un gâteau, comme à chaque fois qu’elle me voit. Une gourmande bavarde qui me fait penser à mon petit fils que je n’ai pas vu depuis cinq semaines.
Il fait beaucoup de vent aujourd’hui, du vent d’autan. La pluie menace, mais ne vient pas. Dans le doute, je rentre le linge. De toute manière, je n’allais pas partir en le laissant dehors.
La journée devrait durer une semaine pour pouvoir faire tout ce qu’il me paraît indispensable de faire. Je ne ferais pas tout. Nous reviendrons. Nous allons juste faire en sorte que la maison soit prête à nous accueillir à notre prochaine venue.