La voix de Graine
Ce samedi 2 septembre, je prends l’avion pour Madrid. De Madrid, je me rendrais à Salamanque, en train ou en bus, je ne sais pas encore. Et lundi matin 4 septembre, je reprendrais la Via de la Plata là où je l’ai quittée, à Salamanque.
Chaque chemin est différent car chaque chemin s’inscrit dans un contexte différent. Ce qui est toujours d’égale intensité, c’est le besoin impérieux de partir, l’urgence de prendre le chemin.
A part le billet d’avion et la réservation d’une chambre à Madrid pour samedi soir, je n’ai rien péparé.
Mon mari et ma petite-fille sont repartis ce matin en voiture pour Paris. Une fois la maison rangée et la lessive lancée – il est 11h 25 – je prends le chemin, de chez moi, avec le pique-nique, pour ma première marche préparatoire. J’étrenne mon sac à dos neuf offert par mon mari pour Noël.
Je ne trouve pas ma casquette, j’en prends une autre. Je règle mes bâtons que j’oublie…Classique
Lenteur, douceur et bienveillance sont les mots qui me viennent à l’esprit en prenant le chemin. Ce ne sont pas des compétences acquises pour moi. Je ressens le besoin de les développer.
Je me fixe un objectif de 20 km. C’est beaucoup, car je n’ai pas marché depuis longtemps, mais je n’ai que 3,5 jours de préparation…
Il fait bon pour marcher, ni froid, ni chaud. Les maïs sont grillés sur pied. C’est la première fois que je vois ça. Ils n’ont pas supporté la canicule de la semaine dernière. Les tournesols brûlés se prosternent face au soleil, voilé aujourd’hui. Comment se fait la récolte des tournesols? En fait, je ne sais pas. La pluie s’invite. Je déballe ma cape, mes guêtres. C’est un vrai temps de pèlerin. Il faudrait que je ré-imperméabilise ma cape. Je le ferais à Madrid.
Je m’astreins à faire 10 km avant de m’arrêter pour manger. A la pause, je n’ai plus d’eau. Je n’en ai pas pris assez. La pause me fait du bien. Je reprends le chemin en sens inverse avec entrain. Que c’est long, le chemin n’en finit pas. Je rencontre un randonneur qui termine sa balade. Il a fait près de 50 km. Nous ne jouons pas dans la même cour. Je lui conseille le chemin de Compostelle, celui d’Arles passe tout près. « Je n’ai que 3 semaines de vacances »… »J’ai 4 gosses »… Et alors, lui ai-je répondu. Je suis sûre que l’idée va faire son chemin dans sa tête.
Ouf, je suis arrivée …Malgré la fatigue et les courbatures, je suis heureuse d’avoir mené à bien cette première étape de préparation. J’ai fait 21 km.