La voix de Graine
Journée au radar. Normal après une nuit quasi blanche. Trop de pression, trop de tension, j’ai tellement peur du clash avec mon mari! A la fin, ce n’est pas tenable d’être toujours sur le qui vive, de ne pas oser dire, de ne pas oser faire, de ne pas oser vivre. Je n’en peux plus. Cela me gâche ces journées de lumière que j’aime tant. Le quotidien pèse une tonne.
Ce matin, de bonne heure, comme tous les lundis, mon enchaînement habituel: Yoga, respiration, méditation. Ma tête est ailleurs, mon corps est raide, mes pensées sautent dans tous les sens et même à contresens.
Dès que je peux, je me mets à la peinture. Juste des retouches. La couleur m’apaise lorsque je suis à cran. C’est mon carré de chocolat noir.
Sortir faire les courses, faire la cuisine, la lessive…Il y a de quoi faire dans une maison. C’est ce qu’il me faut. Pour moi, rester inactive est le pire des remèdes. Je me coucherais tôt ce soir.
Après le repas, je bulle en écoutant l’émission « La terre au carré » sur France Inter. Le thème du jour: « L’archéologie du genre à la recherche de la domination masculine ». Pour résumer, les archélogues tentent de trouver l’origine de la domination des hommes sur les femmes. C’est une femme qui parle. Elle a écrit un bouquin. Ce que j’ai compris, c’est la capacité des femmes à enfanter qui provoquerait chez l’homme ce besoin de dominer …Pas vraiment de conclusion, juste des conjectures. Ce que j’ai appris et qui est drôle, c’est que les archéologues tatônnent pour déterminer le sexe d’un squelette du néolithique, et potentiellement se trompent.
J’appelle mon fils. J’appelle ma soeur. Je m’occupe de mon site jacquaire.
La journée s’étire gentiment. Il fait vraiment beau. C’est agréable.
La voix de Lilie
La vie à 2 cascade comme un fleuve qui descend d’une montagne en roulant sous les pierres. Des rapides, des tourbillons, des eaux calmes parfois entre 2 sauts. Quelques fois on se demande bien comment sortir la tête de l’eau. S’accorder toute une vie est un exercice bien compliqué. Les femmes sont plus fortes, plus réfléchies, les hommes plus langoureux et plus vite satisfaits. Nous portons la charge mentale quand ils exécutent. Avec le temps nos envies divergent, l’un de tranquillité, l’autre de mouvement. Les hommes deviennent plus dépendants. On perd l’envie de faire plaisir à l’autre, par lassitude, flemme, par sens unique, que sais-je. Comment adapter encore le couple pour qu’il persiste ? Que chacun trouve sa place sans imposer sa vision à l’autre ? Vaste sujet. Tu as besoin de ces escapades Graine, c’est vital pour toi. Le besoin de t’avoir près de lui heurte ton besoin de moments de solitude. J’espère que ça va aller pour vous 2.
De mon côté, départ vers chez mes parents pour m’occuper de mon père. Peut être arriverai-je à avoir un diagnostic dans les 2 ou 3 semaines que je vais passer ici.
Je suis fatiguée après ces dernières semaines à me débattre entre les médecins et mon père. Ma tension ce matin était très basse, j’ai mal au dos, des aphtes, des boutons…. Et les nerfs à fleur de nerf !