La voix de Lilie
Il fait très très chaud aujourd’hui. La canicule est prévue pour 4 à 5 jours. Les nuits sont trop chaudes pour bien dormir. Même toutes fenêtres ouvertes, un mince filet d’air frôle mes jambes de temps en temps. Je me suis endormie tard, je me lève tôt.
Le voisin nous a donné des oeufs frais, et chaque matin je me fais un œuf coque avec des mouillettes au petit déjeuner. C’est délicieux, pour commencer la journée.
Avec cette chaleur, je passe beaucoup de temps dans l’eau ou au bord de la piscine. Je lis une revue ou 2. 2008, l’élection de Barack Obama, 40 pages spéciales, 1987, Isabelle Adjani dément les rumeurs de sida. Des publicités pour des voitures depuis bien longtemps parties à la casse ou des téléphones portables dernier cri, aux oubliettes. On devrait lire plus souvent ces anciennes revues qui montrent combien ses produits vantés sont dépassés et comprendre combien le seront aussi ceux vantés aujourd’hui.
Ce soir il y a un spectacle sur la place de la mairie. Nous avons réservé une table de 6 au restaurant sur cette même place pour faire diner spectacle. Au programme, un show de 2h30 sur les chansons des années 80, 90. Cette musique a le don de mettre l’ambiance et de donner la pêche. Malgré la chaleur, je vais danser un moment pour profiter pleinement de la musique. Je ne peux pas rester assise comme le font beaucoup de spectateurs. Cette musique se danse. Ensuite évidemment je suis en nage et je bois des litres d’eau. Nous rentrons vers 1h du matin. Le ciel est dégagé, je guette un moment les étoiles filantes, mais non, je ne vois rien. Peut-être aussi que ma vue a baissé.
Ce soir je pense beaucoup à mon père. Certaines images ont du mal à partir de ma mémoire. Je sens quelquefois sa présence. J’aurais aimé qu’il me dise qu’il nous laisse sa maison, je me serais sentie plus légitime, mais il n’était pas du genre à parler. Il n’a rien dit pendant tout ce temps où il s’est vu descendre vers la fin. Je sais ce que j’aurais à faire et à dire à mes enfants le moment venu si j’en ai le temps. Peut-être même que je l’écrirai d’avance, au cas où. Quelles idées bizarres avant de dormir. Sûr que ça va faire de l’insomnie ça.
La voix de Graine
Dernier jour de stage, j’en profite. Je m’installe dans le parc pour peindre sur une feuille emn format demi-raisin. C’est si beau ici.
il y a le bleu du ciel et de la mer, les pins parasols, les cyprès, les oliviers, les orangers, les agaves, les laurier-roses…Ce n’est pas en région parisienne que je vais retrouver ces couleurs, dominantes vert et bleu, avec quelques soupçons d’oranger, de rose, de rouge, et des gris aussi. J’aime les gris quand ils sont lumineux comme ici. Une dernière fois, je veux m’en mettre plein la tête. C’est compliqué de peindre dehors. Le soleil tourne sans arrêt, et se mettre à l’ombre est indispensable. Le soleil cogne fort ici encore plus aujourd’hui. La chaleur est écrasante.
Après le petit déjeuner, nous avons fait le choix des oeuvres pour l’exposition de ce soir avec notre professeur. Ce matin, et en début d’après-midi, elle fait l’accrochage avec l’aide de quelques-uns pendant que les autres, dont moi, dessinons ou peignons encore.
Une fois l’accrochage terminé, nous descendons à la plage toutes les deux, mon professeur et moi. La baignade nous rafraîchit, nous fait du bien. Nous remontons vite car nous avons rendez-vous au théâtre du centre avec le directeur. Il il nous explique la création du centre et du théâtre. Il nous parle du fondateur, Jean Moreau, de Jean Cocteau qui est l’initiateur et le concepteur du théâtre. Tous deux hellénistes éclairés, hommes de culture portés par leur envie d’éduquer et de faire progresser les jeunes, ont conçu et construit ce lieu magique. A écouter le directeur, nous sommes une majorité de seniors, question de jauge, les adolescents ne sont pas présents. Initialement, le centre a été crée pour favoriser la rencontre, le partage et l’éducation des jeunes. En fait, quand nous apprenons, nous restons jeunes.
Après le théâtre, nous nous rendons â la cantine où a lieu le vernissage. Du rosé et du jus de fruit nous accueillent. L’une d’entre nous fait un discours. Nos œuvres sont là, exposées sur le mur du fond de la cantine, au dessus des dessins inspirés de Cocteau.
Après le repas du soir, nous repartons au théatre assister à la représentation des stagiaires de l’atelier théâtre » La dispute » de Marivaux.
Après le spectacle, à nouveau, nous repartons en direction de la plage avec quelques uns. Je me contente de me mouiller les pieds, et en les écoutant nager, j’écris mon blog qui,comme le sable et l’eau sous mes pieds, glisse et s’évapore. Je n’ai pas dû publier correctement…A refaire, mais pas ce soir, il est vraiment trop tard et je suis épuisée de cette journée riche. Comme toi Lilie, les nuits sont courtes ici; il fait tellement chaud.