La voix de graine
C’est la fête de la musique aujourd’hui.
Pour moi, avant tout, c’est lundi. Lessive, rangement. Je m’occupe de mon site jacquaire: Faire l’état des lieux financier, contacter l’équipe, proposer une réunion de travail…. J’achète les fournitures pour mon stage d’arts plastiques du mois d’août. J’achète un téléphone pour la campagne. De menues tâches sur un fond d’ennui. Il fait lourd. Le temps est gris. J’achète un ticket pour une exposition de peinture fin juillet sur Paris – Signac – au musée Jacquemart. J’aurais bien voulu y aller cette semaine, mais c’est complet. Je devrais faire des retouches sur ma dernière peinture, mais je n’y arrive pas. Je suis molle. Je manque d’énergie. Je m’ennuie. Vivement les vacances et le changement d’air.
En fin d’après-midi, je rejoins ma fille à l’école de sa fille. Elle a réunion à l’école primaire où est inscrite la petite. Eh oui, en septembre prochain, ma petite fille rentre au CP. Ils grandissent trop vite, les petits. Ils se construisent, prennent leurs marques, nous échappent. Rien à dire à ça, c’est dans l’ordre des choses. Quand je croise des nourrissons dans leur poussette, je m’aperçois que mon tout petit est déjà bien grand.
Ton père n’est pas gratifiant Lilie, c’est sûr. Le mien ne l’était pas non plus, notamment sur ce que je faisais côté pratique: cuisine, ménage…tâches qui me coûtaient pourtant. J’apprenais les qualités qu’il me reconnaissait par mes sœurs, bien entendu, ce qui engendrait des jalousies…Ce manque de bienveillance et de reconnaissance est générationnel, je pense. On ne félicite pas ses enfants. Ce qu’ils font est un dû. Mon père a changé sur la fin de sa vie. Il n’était toujours pas plus gratifiant sur les aspects pratiques de mon soutien – ça devait même l’énerver que je vérifie son frigo et ses placards, mais par contre il était touché et m’était reconnaissant pour ma présence.
La voix de Lilie
Merci Graine de pour le partage de cet expérience avec ton père. Ça me rassure. Nous ferons mieux pour nos enfants j’espère. Comme nous le faisons déjà, les aimer et le leur dire. Leur montrer que nous sommes fiers des belles personnes qu’ils sont.
J’ai repris le télétravail aujourd’hui. De chez ma cousine le matin, de chez ma mère l’après-midi. Et après ça je suis allée piquer une tête dans la piscine de mon père. Autrefois je disais chez moi…
Cet article porte le titre de fête de la musique, alors faisons honneur à cette fête du 1er jour de l’été. La ville à été barricadée pour la soirée. De gros blocs de béton empêchent toute intrusion de camion. Car il y a le covid, et il y a aussi ce souvenir et ces menaces d’attentats. Nous faisons la fête malgré tout, mais le temps de l’insouciance est derrière nous. On se protège, de tout. Pourtant ce soir, nous circulons en ville sans masques et le couvre feu est levé pour la première fois depuis tant de mois. Nous nous sentons libérés. Comme sortant d’un long sommeil. Ce soir la ville nous offre un parcours avec différents styles de musique au fil des places. Pour commencer, nous avons réservé une table en terrasse sur la place de la mairie. A cet endroit un groupe de trois musiciens joue du jazz manouche. Après une heure d’écoute nous partons vers la rue principale où se trouve un groupe de rock. 4 musiciens, dont un jeune très prometteur car excellent musicien et chanteur. Ils mettent une belle ambiance et nous restons longtemps à les écouter. Puis nous repartons vers un groupe de jazz soi disant new orléans. Plutôt fanfare dirons nous. Du coup on ne s’attarde pas et on retourne sur nos pas: rock puis jaze manouche en repartant. Il est déjà presque minuit lorsque nous reprenons la voiture pour rentrer nous coucher. Juste avant l’arrivée, un dernier spot de musique. Un groupe avec une chanteuse, l’ensemble plutôt âgé, joue des chansons des années 80. On écoute un peu et on rentre.
Nous avons fait honneur à la fête de la musique. L’an dernier elle a été très limitée et nous n’avons pas pu y participer. Cette année, je profite à fond de ma ville. Je la redécouvre. Vivante. Il faut dire qu’elle sort d’un long cauchemar de 12 ans de front national…. Sans faire de politique..