La voix de Graine
Pour nous aujourd’hui, c’est jour de transhumance. Le départ en vacances. Nous nous transportons de Paris jusqu’à la campagne, en voiture, pour prendre l’air. Nous avons prévu d’y passer 4 semaines avec une escapade à la mer entre deux. La vraie transhumance, celle des bouchons et et des queues interminables, ce sera à partir de la semaine prochaine, quand les petits seront en vacances. Bien heureusement, ce n’est plus pour nous.
Nous avons de la pluie, mais heureusement pas d’orage. Un faisons un trajet sans encombre. Nous nous arrêtons pour boire un coup et manger la pizza au village avant de nous installer dans la maison. Aucune mauvaise surprise cette fois-ci. L’herbe a poussé dans la cour, bien sûr, mais nous avons l’habitude. Cela me fera de l’occupation pour demain. Mon mari n’est pas tout à fait en vacances. En préalable, il a trois jours de télétravail.
Après nous être installés, nous partons faire un petit tour dans la campagne. La nuit tombe. Il bruine. Rien ne nous arrête. Nous mettons le Kway, prenons le parapluie. La récolte de l’ail a démarré. Nous glanons quelques gousses qui n’ont pas été ramassées.
Profite bien de ton Papa, Lilie, et d’Avignon qui est une bien belle ville, quoique chaude en été.
La voix de Lilie
Ce matin, cap sur le palais des papes. Avant la visite, nous prenons un café face à cet immense édifice construit pour abriter la papauté de 1535 à 1594. Le masque est obligatoire pour la visite. Les visiteurs sont comptés. Et fouillés. Covid. Attentats… Passés les contrôles, on nous distribue des tablettes audioguide. Finies les visites guidées, les anecdotes d’un amoureux du lieu. Chacun le même parcours, les mêmes phrases. Encore un métier perdu. Le palais des papes se prépare pour le festival qui démarre dans 2 semaines. La cours d’honneur est transformée en scène et gradins pour les futurs spectacles. Nous cheminons entre cours, escaliers, salles, jardins, chambres, galeries. Plafond en voute, en poutres, mur de pierres ou peints. Le palais vieux de Clément V, le palais neuf de Clement VI. L’édifice est immense, seule une petite partie est ouverte aux visiteurs.
En sortant nous allons jusqu’au pont d’Avigon, on y danse, on y danse. Pont Saint Benezet, traduction provençale de Saint Benoît. Le site a été bien restauré et il est devenu payant. Ce pont enjambait le Rhône et les royaumes. Celui du roi, celui du comte de Provence. A chaque crue du Rhône, il était partiellement détruit. Il coûtait une fortune en entretien. Il a finalement été abandonné. Il n’en reste qu’une petite partie et deux chapelles.
Après toutes ces visites, il est temps de déjeuner. Ma nièce nous rejoins avec son mari et leur bébé. Nous déjeunons en terrasse à l’ombre d’un grand ficus. Le temps passe vite lorsque nous sommes ensemble. Déjà il est l’heure pour moi d’aller retrouver mon père à l’hôpital.
Il se lève aujourd’hui, en trainant la valise reliée à son drain. Quelle misère de le voir si maigre dans cette robe d’hôpital se trainer avec cette valise. 25 ans nous sépare, c’est si peu maintenant.
Le soir nous allons manger dans une guinguette au bord du Rhône. Parenthèse tranquille.