La voix de Graine

Lever à 5 h, départ pour l’aéroport à 6 h, enregistrement à 7 h 45, décollage à 8 h 15, atterrissage à 9 h 40.
Mon petit sac est humide…l’éludril, mon désinfectant pour les dents a coulé. Passage aux toilettes dès l’arrivée pour rincer tous les produits, enfermer la trousse coupable.
J’en profite pour me déshabiller, il fait 25 °, ça change de Paris.
Il n’y a presque plus personne devant l’arrivée des bagages…ma valise arrive. Ouf
A présent, direction la gare St Augustin. La zone aéroportuaire, ce n’est pas fun, mais il fait beau. Des travaux partout. Je suis obligée de demander ma route pour trouver la gare.
La gare est fermée et 2 automates sur 3 ne fonctionnent pas. Il y a la queue devant l’unique automate. L’automate n’est pas convivial, je tâtonne, je ne trouve pas la gare que je cherche, la queue s’allonge, je me sens bête. Tant pis, j’indique la gare suivante.
Habituellement, je ne suis pas très futée et le manque de sommeil n’arrange rien. Hier soir, je ne trouvais pas le sommeil, l’excitation du voyage sans doute.
De fil en aiguille, le trajet pour rejoindre le centre me prend plus de temps que prévu! J’arrive au centre vers 12 h 30 après quelques montées de marche. Cap d’Ail est à flanc de montagne. La gare est en bas, le centre où je fais le stage est en haut. J’arrive en nage, mais j’y suis et malgré l’heure tardive je peux déjeuner sur place. Il fait soleil et Je suis en vacances.

S’installer sans sa chambre, aller chercher sur le compte de la sécu le certificat de vaccination qui va bien qui va bien, prendre une douche et se poser…

L’arrivée d’une nouvelle particpante est l’occasion de descendre au centre ville, minuscule, de prendre un verre pendant que la dernière arrivée déjeune, de descendre sur la plage prendre un bain. Le bain fait du bien, l’eau est bonne même s’il y a du vent et des vagues.

Après la descente,, il faut remonter…Je suis vannée. Les participantes arrivent, s’installent, prennent leurs marques.

Le site est magnifique. Ce soir, les jeunes en stage la semaine dernière font un concert dans le théâtre Jean Cocteau du centre. Le théâtre, avec vue sur la mer, a été décoré par Jean Cocteau, restauré par notre professeur d’Arts plastiques.

Vite se coucher pour être en forme demain pour bien démarrer le stage.

La voix de Lilie

Bravo pour ce voyage réussi malgré quelques couacs. Tu vois bien que tu n’es pas si nulle que ça Graine. La plupart d’entre nous, les femmes, avons tendance à nous croire incapables de faire les choses seules. Surtout celles comme nous mariées depuis longtemps. La vie à deux nous fait oublier que l’on peut fonctionner seule. Puis on s’imagine ne plus savoir faire et on n’ose de moins en moins. Pourtant toi, qui marche seule très loin, très longtemps, tu devrais te sentir forte. Maintenant que te voilà arrivée à bon port, passe de bonnes vacances et profite bien de ton stage.

De mon côté, le soleil étant revenu, petite marche (à deux) le matin pour se dégourdir un peu les jambes et tenter de limiter la casse au niveau du poids. Les repas ici sont trop longs, trop riches, trop arrosés. Lorsque nous mangeons en compagnie, nous avons tendance à manger plus. A la campagne, dans son quartier, l’anonymat n’est pas de mise, tout se sait. Pendant notre marche, nous croisons une vieille tante, puis un cousin. Qui pourront raconter que nous marchons le matin.

Le midi nous partons déjeuner avec ma mère et mon frère dans une guinguette au bord de l’Ardèche. Brochette, frittes, glace au menu. Puis nous restons un moment sur la plage, à regarder la rivière. Comme chaque fois, je m’ennuie. Je ne sais quoi dire, de quoi parler. Il me semble que je me renferme de plus en plus. Je ne sais plus trouver de sujet de conversation, je n’ai rien à raconter. Je ne trouve rien d’intéressant à dire. Peut-être que ma vie est trop terne pour en tirer quelque chose qui puisse intéresser les autres. Peut-être que rien ne m’intéresse plus et donc je n’ai plus rien à dire. Je somnole sur ma serviette de plage en réfléchissant à ça. Ma mère est à côté de moi. Je devrais en être heureuse pourtant je reste sur mes gardes. Je crains ses sautes d’humeur. Je suis triste de ne pas pouvoir être plus proche d’elle.