La voix de Lilie
Lundi. Le palais pointe des poulains. 19km.
Il fait doux ce matin, la pluie annoncée n’est pas là, les conditions sont excellentes pour marcher. Le départ du chemin se fait par la traversée de la citadelle. Après le pont de bois qui marque la sortie, part un vieil escalier de pierre sur la droite qui descend le long de la côte. On a un peu l’impression de partir dans les oubliettes du château, mais non, on ressort dans le chemin.
Le chemin passe de plage en colline, descend (souvent et beaucoup), monte (aussi souvent et beaucoup !). Cette étape est notée difficile, on comprend pourquoi… On se croirait dans les 25 bosses de Fontainebleau. Les pentes sont très raides, heureusement assez courtes, mais avec la répétition c’est très fatigant. Heureusement le paysage est magnifique. La couleur de l’eau, opaline, translucide. On traverse des bosquets de châtaigniers d’abord, puis arrivent les pins, puis quelques violettes en fleurs, en octobre…, des genêts aussi avec quelques fleurs.
Après quelques kilomètres, un champ de ruines apparait sur le côté. On dirait un ancien casernement, recouvert par la végétation et par les graffitis. Il s’agit en fait d’une partie du mur de l’atlantique.
Le chemin passe de plage en plage, de montées en descentes jusqu’à apercevoir la ville de Sauzon. Elle est en face du chemin mais il faudra longer le bras de mer sur 2km avant de pouvoir traverser et repartir dans l’autre sens pour la rejoindre. C’est très frustrant ! Je fatigue, l’arrière d’un de mes genoux me fait très mal dans les descentes. Un comble, c’est moi qui a mal au genou ! L’endroit n’est pas superbe, mais je préfère m’arrêter pour reposer ma jambe.
C’est extraordinaire, il y a eu des dizaines de plages plus belles les unes que les autres. Mais lorsque j’ai dit, à la prochaine plage on s’arrête déjeuner, il n’y a plus eu de plage. Rien que ce bras de mer à marée basse que l’on longe depuis presque 1h… Ça m’arrive très souvent cette situation. Comme si quelqu’un jouait à se moquer de moi. Alors on s’arrête là et on rejoindra la ville après.
Sauzon, autour de son port, est un peu animée, à cette heure de la journée, quelques bars ouverts pour prendre un verre ou un café et se reposer un peu.
Le chemin repart ensuite en longeant le port, puis reprend son rythme, monte, descend, de criques en colline. La côte est plus déchiquetée maintenant, des rochers se sont détachés du littoral et forment des arches, des grottes, des amas au bord de l’eau.
Au loin, la pointe des Poulains de détache avec son phare. Encore quelques km à parcourir. Une pluie fine commence à tomber. Elle n’empêche pas d’avancer. Le phare de la pointe des Poulains se trouve sur un ilot accessible à marée basse. Justement c’ est marée basse. On passe par la plage pour y accéder, mais on n’en mène pas large, on fait le tour à vitesse grand V. D’autres se sont faits piéger et on dû rentrer à la nage ! Le site est splendide, la mer l’attaque de tous côtés, souffle, crache. Des grottes se sont formées au bord de la plage.
Un peu plus loin, se découpe la maison de Sarah Bernard. Elle fait face à un rocher énorme et au côté déchaîné de la mer. Un musée est installé dans une des maisons qu’elle a fait construire pour ses invités, la maison de l’environnement est installé dans l’autre.
Voilà la fin de cette première étape, 20 km en tout. Il est temps de rentrer à l’hôtel et de prendre un repos bien mérité. La navette vient nous récupérer. Le soleil pointe le bout de son nez, le coucher de soleil sera très beau ce soir encore.
Nous finissons la journée comme hier, dans une crêperie !
Après le chemin de Stevenson en juin, Minorque en septembre, te voici à présent en Bretagne à crapahuter dans les îles! Moi, je me nourris de tes escapades, gentiment, au chaud, chez moi. Je n’y crois pas, moi qui me targais d’être une marcheuse!
Profitez-en bien!
Merci de me faire respirer l’air du large.