La voix de Lilie

Ce matin un épais brouillard enveloppe l’île. Il fait toujours très doux mais on ne voit pas à 10m. La preuve, arrivée au point de départ, à la pointe des Poulains on ne distingue pas le phare ni l’îlot. Changement de décor par rapport à hier, le chemin passe au bord de hautes falaises et tortille en fonction des aspérités des rochers. Au début, la végétation est assez dense, fougères, épineux, quelques genêts. Le vent souffle de la terre vers la mer. Puis la végétation descend d’un cran, bruyère, quelques touffes de tamaris pas plus haut qu’un mètre, puis encore un cran, lichens, bruyères rases. Ce côté de l’île forme un plateau immense, découpé, déchiqueté sur les bords par la mer. En contrebas, quelques belles plages. Le chemin reste la plupart du temps au bord du plateau. A un endroit, au milieu de ce plateau, un immense trou. La mer au fond. Le morceau s’est effondré. Ce qui veut dire que sous nos pieds ce n’est pas forcément de la roche, peut-être une excavation de la mer…ça fait un peu froid dans le dos. On retrouvera plus loin un autre de ces trous. D’ailleurs le chemin est très balisé pour interdire d’approcher trop près du bord ou de certains endroits fragiles. Le chemin descend quelques fois vers une plage puis remonte sur le plateau. Entre le vent et la brume, on se croirait dans un paysage de fin du monde. C’est tout de même magnifique. Et je fais de belles photos des couleurs de la mer au fond et des falaises. Le soleil émerge de cette brume vers 13h. Enfin on peut découvrir au loin les grands espaces que l’on a traversé le matin.
Au détour d’un virage, voici une plage immense de sable d’or. C’est magnifique. Elle est entourée d’une immense dune recouverte d’une végétation toute neuve et précieuse. Belle île fait tout ce qu’elle peut pour restaurer la flore originale de l’ile. Cette dune n’a rien à envier à celle du pila ! Le chemin côtier nous la fait escalader et contourner dans un rail balisé pour ne pas abimer la végétation. Derrière une deuxième très belle plage, le sable et la mer forment comme un miroir vue d’en haut. Je profite de ce magnifique endroit pour me tremper les pieds. La mer est si belle, je ne peux resister.
Il reste maintenant 4km pour aller jusqu’aux aiguilles de port coton, but de la journée. Toujours sur le plateau, aux herbes rases. Curieusement parsemé de crottes de lapin (peut-être), de trous de terriers et bizarrement pour un endroit sans arbres ni végétation, parsemé de champignons. Certains ressemblant à des champignons de Paris, d’autres très gros et grignotés peut-être par les lapins !

Le site des aiguilles de Port Coton est grandiose. Du haut du plateau, la mer au fond entre les parois vertigineuses. Des pans entiers de roches se sont détachés et gisent au milieu. On dirait une cathédrale et des pyramides à l’intérieur.

L’endroit est touristique, il y a même un parking pour garer les voitures. Mais comme partout ici, pas de bar, pas de boutique ! On attendra de rentrer pour aller boire une bière ou un cidre.


Le soir, après le repas (moule fritte pour moi, hamburger pour M Lilie, c’est pour Graine qui adore que l’on mette le repas !), nous allons écouter un musicien qui fait de la « folk alternative ». Sûrement très alternative ! Derrière moi, une dame décrit très justement, une musique pour dépressifs ! Elle me fait rire. C’est vrai que ce jeune garçon gagnerait à ajouter à son répertoire des chansons entrainantes !