La voix de Lilie
Nous prenons notre temps ce matin car nous avons une étape courte aujourd’hui. Cette semaine est particulièrement prisée par les vacanciers aussi, impossible de trouver un gite plus loin. De toute façon, c’est mieux pour tester la reprise.
Le chemin démarre par la route, traverse le tarnon et longe la mimente par le haut. Nous traversons une forêt de chênes blancs et de châtaigners. Enfin il devient sentier et serpente dans la forêt, croisant quelques ruisseaux qui descendent vers la mimente. Le profil de la marche d’aujourd’hui est essentiellement en montée, pour autant on ne peut éviter quelques descentes. En général assez courtes et légères, il n’empêche que je stresse chaque fois. Est-ce que le genou de M Lilie va tenir ? Je ne dis rien, et pour l’instant lui non plus. Le sol est jonché de feuilles de châtaigners et de bogues des châtaignes de l’automne dernier. On commence aussi à voir des fougères, il n’y en avait pas jusqu’ici. Des deux côtés du chemin, la pente est ardue. Descente à pic à gauche, montée à droite. Je comprends ce que veux dire Stevenson qui cherchait en vain un terrain plat pour dormir et éviter de tomber dans le ruisseau pendant la nuit. Même pour trouver un endroit pour s’arrêter déjeuner s’avère compliqué. Enfin on aperçoit un petit promontoire sur le bord du chemin qui nous servira de chaise et de table. L’endroit est très joli, très escarpé et bien ombragé. On y reste un grand moment pour se reposer de la marche du matin.
Après le repas, il reste seulement 2km à parcourir jusqu’au gite, le chemin descend bien maintenant. J’angoisse un peu, tout va bien. Pour accéder au gite, nous prenons un chemin qui grimpe très abrupt. J’imagine déjà la redescente demain…
Nous arrivons dans un magnifique endroit. Le rêve des Graines. Un quartier de village avec une maison qui fait office de salle à manger commune, cuisine, réception, une autre pour la buanderie, d’autres pour les chambres, un grand jardin ombragé par un tilleul centenaire avec un pied ressemblant à uns pate d’éléphant, des salons de jardins au soleil, et au bout une piscine.
Voilà notre village. Juste un peu loin de tout pour faire les courses !
Nous dormons dans une roulotte à l’entrée du domaine. Impression de la conquête du farwest ! Il ne me manque que les bottes et le Stetson, trop lourds dans le sac !
Je passe l’après-midi au bord de la piscine et dans un fauteuil autour d’un verre pour écrire cet article.
Tout s’est bien passé aujourd’hui, je croise les doigts pour demain et après demain, les 2 dernières étapes, longues et avec du dénivelé négatif.
Je vois que de ton côté la randonnée commence à s’allonger aussi, j’espère quand même que tu n’as fait 4km8 avec tes béquilles. Bientôt nous repartirons ensemble. Bientôt, pas tout de suite !
La voix de Graine
Je suis contente, Lilie, que ta journée se soit bien passée. Je te devine soulagée et M. Lilie soulagé aussi. Ceci dit, il va falloir rester prudent dans les étapes qui vous restent. De fait, ces deux jours de repos ont été bénéfiques.
Pour moi, aussi, la journée a plutôt été bonne. Ma première sortie dans la cour, je l’ai faite avec une seule béquille. Je m’en suis aperçue en bas de l’ascenseur. Même si le kiné ne me conseille pas de marcher avec une seule béquille, j’ai fait avec, je n’ai pas eu le courage de remonter.
Plus tard, dans la matinée, j’ai failli poser un lapin à l’infirmier. Je partais faire des courses complémentaires pour le déjeuner. Au dernier moment, je me suis resaisie. Et j’ai attendu le passage de l’infirmier.
C’est mercredi aujourd’hui, tu te souviens Lilie, le jour des enfants. Le pli est pris à nouveau. Ma petite fille vient manger à la maison. Je ne vais tout de même pas la chercher à l’école, c’est son papa qui me l’amène. Mais pour les courses et la cuisine, c’est moi, avec le support de mon mari qui télétravaille! Rassure-toi, Lilie, je fais simple: Steak avec de la purée de pommes de terres et de carottes, du pamplemousse – découpé en lamelles en entrée et une glace en dessert.
Après une bonne pause post déjeuner, je vais m’acheter des revues. J’ai l’intention de faire un collage. Je passe aussi chercher le pain et des surgelés.
Et de retour à la la maison, je feuillette, je choisis, je peins mon fond. Ce soir, je laisse mon mari faire la cuisine. Demain, je commencerais mon collage.