La voix de Lilie
Ce matin nous partons visiter la maison de Jim Thomson. C’est un Américain qui s’est installé là, et qui a remis en fonction le tissage manuel de la soie dont le savoir faire s’était perdu. Il est tombé amoureux des maisons en bois Thaïlandaises, s’en est faire une sur un terrain qu’il a acheté au bord d’un canal. Il l’a faite construire tout en bois avec leur savoir faire couplé à une disposition de pièces à l’européenne (nous a-t-on dit). Il a également récupéré 4 petites maisons dans une province de Thaïlande et les a faites rapporter dans son terrain. Il a disparu lors d’un voyage et on n’a jamais retrouvé son corps. Il avait tout légué à la ville à condition d’en faire un musée. Dont acte. On visite ses maisons dans lesquelles on trouve des oeuvres d’art Thaïlandaises et le musée de la soie. Son oeuvre perdure puisque des créateurs dessinent encore des nouveaux motifs et la production de pièces de soie continue. La boutique est une vrai merveille. La soie est d’une finesse extrême. Toutes les pièces sont signées Jim Thomson.
En sortant de là, nous longeons le canal sur un quai large d’une personne bordé par un quartier extrêmement pauvre. Les maisons comportent une pièce sombre, ouverte sur le passage d’où on aperçoit l’intérieur, et les habitants. Tout est fait de bric et de broc. En même temps, c’est assez propre. C’est très beau pour nous, pourtant, vivre là ce doit être terrible. Chaud, lourd, un ventilateur tout au plus. On arrive à une passerelle, on change de quai et on continue sur presque 1km. C’est incroyable, comme partout, il y a au milieu de ces maisons, des échoppes de bouffe. Certains arrivent aussi en scooter sur ce minuscule quai car on en voit de garés. Au bout du quai, on arrive dans un cul de sac. Impossible de sortir de là. Une dame nous aperçoit et nous fait signe pour nous indiquer la sortie.
On reprend des petites routes au bord d’un autre canal, on croise un temple au passage et on rejoint une plus grande artère pour prendre un touk touk qui nous emmène à la montagne dorée. C’est un temple en hauteur auquel on accède par un grand escalier. 344 marches annoncées. Aie ! Petites marches, on les monte 2 par 2, donc pas si terrible ! En haut, une magnifique vue à 360 degrés sur Bangkok et un temple dont la stuppa dorée est hélas en rénovation.
En redescendant, on passe devant un mémorial très dérangeant. C’est une scène en sculpture représentant des vautours mangeant un cadavre humain. Il fait référence aux épidémies de choléra dans les années 1800, où il y avait tellement de morts qu’on les laissait hord de la ville à cet endroit et les vautours faisaient le reste… Maintenant le temple est dédié à cette histoire, et se trouve en pleine ville.
De là, on prend un touktouk pour aller à china town. L’arnaque des touktouk consiste à vous dire que l’endroit où vous allez est fermé, mais qu’il connaissent un endroit où vous pouvez manger…. Celui là nous affirme que China town est fermé jusqu’à 16h ! Ben voyons. Donc on y va quand même. On arrive dans une rue où il n’y a que des mécano. Des montagnes de morceaux de moteurs et de boulons. Ils refont des pièces à la main, liment, scient, soudent, frappent sans aucune protection ! Puis on arrive dans le cœur de China town. Des rues, des ruelles bondées, des vendeurs de bouffe partout. On s’est arrêté pour déjeuner dans un tout petit restaurant, il n’y a même pas de cuisine, on commande, le mec appelle un ami qui fait les plats, sûrement dans la rue, les lui livre et il n’a plus qu’à dresser les assiettes ! Inutile de dire que pas terrible ! Mais il faisait si chaud, si lourd qu’il fallait qu’on prenne un peu le frais.
On repart se perdre dans ce dédale de rues, de vendeurs de tout, de fabriquant de bouffe. Dans cette chaleur, des gamelles pleines d’aliments non identifiés trempant dans des jus de couleurs douteuses. Il y aussi le stand insectes, scorpions, vers grillés. Tout semble dégoûtant et pourtant ils le mangent…
L’après-midi tire à sa fin, on repart en bateau sur le fleuve jusqu’à notre hôtel.
Après un bon moment de repos avec une heure de détente à la piscine, nous partons manger une moucata dans un restaurant repéré hier soir.
Un hall immense, bruyant, télé à fond, plein à craquer. Que des locaux. La moucata, c’est un brasero avec de l’eau tout autour pour faire griller de la viande et bouillir pâtes de riz, légumes, herbes. Un mixte plancha, fondue chinoise. On vous sert un grand plat avec plusieurs viandes et poissons, crevettes, calamar.
C’est délicieux et très convivial. On finit par une glace, c’est la tradition après la moucata. Et ça coute une misère.
Voilà encore une très belle journée qui s’achève en beauté !