La voix de Graine

Un dimanche de confinement. Combien encore à venir?
Ce matin, nous partons jouer à la base de loisirs avec les petites, la nôtre et celle des voisins. Nous avons le temps. Nous n’avons pas de cuisine à faire. Ce midi, nous sommes invités chez nos voisins. Ensuite, un petit tour dans la campagne environnante, dans notre périmètre de circulation autorisé. Des éoliennes, un château, des vaches…Nous cherchons la maison perchée dans les arbres de Jean-Louis Etienne. Aucune chance de la trouver, nous ne sommes pas au bon endroit! C’est ce que me dit mon voisin et que me confirme internet.
Nous prenons l’apéritif dehors, mais nous mangeons à l’intérieur. Il fait encore bien frais aujourd’hui et il y a du vent. Nos premières grillades de l’année: saucisses, travers de porc.

A 17 h 30, juste après le café, nous partons dans la campagne pour aller ramasser des respounchous. Une véritable expédition: 2 poussettes, 2 vélos d’enfants, 1 nourrisson, deux petites filles et 4 adultes.
Les respounchous ressemblent à des asperges sauvages, qu’elles ne sont pas. C’est du tamier. On les appelle aussi l’herbe aux femmes battues car ses racines sont utilisées en cataplasme pour soigner contusions et hématomes. Très prisée dans le Tarn ou l’Aveyron, la cueillette des respounchous se fait au printemps dans les haies ou les sous-bois broussailleux.
J’adore aller ramasser des respounchous. C’est mon enfance qui remonte à la surface. Je montre à la petite comment faire.

Et voilà un dimanche qui se termine. Maintenant que tu es vaccinée, Lilie, je suis la seule graine à ne pas être vaccinée!

La voix de Lilie

Les frissons sont passés dans la nuit, remplacés par un mal de tête lancinant. J’ai envie de dormir mais la douleur m’en empêche. Je somnole. Finalement mon mari me dit qu’il y a des dolipranes dans la salle de bain à côté de la chambre. Si j’avais su plus tôt ! J’en prends un pour calmer ce mal de tête. Au bout d’un moment ça va mieux et je peux m’atteler à cette journée.

Après la semaine difficile que nous avons passée, un dimanche au calme nous fait du bien. Il y a beaucoup à faire dans la maison et je veux passer quelques coups de fil pour garder le contact avec ma famille.

Après le déjeuner, nous allons chez ma fille qui a laissé son chat pour partir chez ses beaux parents. D’accord, nous sommes en confinement. Sauf que ça devient long lorsqu’on ne fait que travailler et s’occuper de ses petits. Ma fille a besoin de s’aérer un peu. Et nous, nous gardons le chat. Nous aurons notre tour en mai.

Je profite de ce temps pour appeler ma nièce. Elle attend un petit garçon dans les semaines à venir. Elle me parle de son bonheur, de ses préparatifs, de ses craintes aussi. Des souvenirs de ce temps béni remonte en moi. La première grossesse, le premier enfant. Quelle merveilleux moments. Les plus beaux de toute un vie. Quand tout est bien…

Au retour j’appelle ma sœur – c’est la journée téléphone – puis ma mère. Finalement je n’ai vu personne mais j’ai beaucoup discuté. Magie des ondes !

Si on avait mis le poêle en route, j’aurais dit, soirée au coin du feu, là c’est plutôt soirée plaid canapé. Le dimanche se termine déjà et avec lui le week-end. Syndrome du dimanche soir. Pas envie de demain..