La voix de Graine

Le soleil est revenu et avec le soleil, la douceur. Le moral, c’est bof, ma seule réponse possible, c’est de m’occuper la tête, le plus loin possible de la pandémie. Le soleil qui inonde le salon, ça fait du bien aussi. Aujourd’hui, j’ai encore à faire sur mon site. Une réunion ce matin sur whatsapp. Cet après-midi des échanges téléphoniques avec les deux personnes qui vont mettre à jour le contenu du site avec moi. Elles n’arrivent pas à se connecter.

Je m’éclipse une bonne heure cet après-midi pour prendre l’air, acheter du pain. Il fait très beau. Dans les squares, les arbres sont en bourgeons ou en fleurs. C’est magnifique. La nature se relooke, fait peau neuve. Et c’est gratuit.

La nouvelle secrétaire de l’association est inquiète. Nous avons laissé la permanence ouverte deux jours par semaine. Sommes-nous dans la légalité? Je ne sais pas lui répondre. Ce n’est pas à moi de lui répondre. Et le président fait la sourde oreille. Pour moi, de m’occuper du site, c’est déjà beaucoup.


En fin d’après-midi, je rappelle ma Tatie. Elle a 93 ans aujourd’hui. Elle est en pleine forme. Elle fait ses 4 ou 5 km de marche par jour, et sa soupe. Quoiqu’il en soit, sa fille ainée, ma cousine, que j’ai eue hier au téléphone, s’en occupe beaucoup. C’est nécessaire pour la gestion des médicaments, des ordonnances, les grosses courses…


Tout le long de la journée, je suis en contact avec mon maçon tailleur de pierre et le plombier, un nouveau que je connais pas. Remettre une couche de badigeon, installer des nouveaux tuyaux de raccordement pour la machine à laver la vaisselle que nous voulons déplacer, changer les robinets grippés des radiateurs…Savoir que ma maison à la campagne s’aménage peu à peu me rassure, me fait du bien.

En fin d’après-midi, ma séance de yoga.

La voix de Lilie

Il fait beau aujourd’hui. Le soleil nous passe par le velux. J’ouvre la fenêtre pour profiter de l’air extérieur pendant mon télétravail. Ce matin, de nouveau, j’ai pu faire ma gymnastique sur la terrasse. Comme l’an dernier, le confinement permet d’avoir le calme. Très peu d’ avions peuvent voler. Les membres de l’association sont à fond sur la recherche d’argument et d’actions à mener pour diminuer le bruit. Le confinement est pour l’instznt le meilleur remède ! Si je résume la situation, que d’argent public dépensé en commissions, rapports et autres interventions de prefet, maires. Tout ça pour les doléances atterrissent toutes in fine à la direction de l’aviation civile, qui jette le tout aux oubliettes.

A midi mon fils vient déjeuner avec nous. Il ne devrait pas être là puisque nous sommes en confinement. L’an dernier il ne serait pas venu. On voit bien que ce confinement est peu suivi… Quel vz être le résultat dans quinze jours ? Pourquoi la vaccination n’a-t-elle toujours aucun effet sur le nombre d’hospitalisation en réanimation ? Nous changeons de sujet pour passer à des choses plus agréables. Nous parlons de ce petit en devenir qui va bientôt agrandir notre famille. Fille, garçon, les paris sont ouverts. Lundi prochain, l’heure de vérité. Le principal c’est qu’il aille bien.

En début d’après-midi, nous installons le jaccuzzi. Le moteur fonctionne bien, je suis contente de moi. L’eau est à 11 degrés. Il est 14h. Je pense qu’on se baignera demain ! 😜 On sent bien que l’hiver est terminé quand on commence à préparer les activités en plein air, laver le mobilier de jardin, remplir le jaccuzzi, parler pique nique.

Le sapin dans le jardin est en train de mourir. La pointe est déjà toute desséchée. On aperçoit le nid de que les pies avaient habité l’an dernier, vide maintenant et trop exposé. Il n’y a presque plus d’épines sur les branches. Les racines se soulèvent. Il penche de plus en plus. Depuis 2 ans, il est devenu trop grand. On devine qu’il va falloir l’ététer et on s’y est toujours refusé. C’est notre dernier sapin de Noël. Planté tout petit dans le jardin il y a presque 25 ans déjà. L’an dernier nous avons taillé quelques branches en bas, du côté opposé où il penchait, peut-être qu’il a été déséquilibré ? Dans une forêt il aurait pu vivre plus de 100 ans, grandir infiniment. Peut être qu’aujourd’hui il comprend que l’on ne veut pas le couper, alors il se saborde tout seul…J’ai de la peine, c’est mon arbre. Je l’ai planté. Comme moi il a vieilli, il s’étiole, il ne se projète plus, il ne veut plus aller plus loin.

Dans 10 ans, sauf miracle, j’aurai vu mes parents mourir, mon chat mourir, et je serai vieille. Sans mon sapin. Quelle idée saugrenue de continuer.