La voix de Graine

Difficile de refermer ce journal après tant de jours passés ensemble…

Ce jour d’après où les terrasses s’ouvrent, mais où le quotidien est tout à la fois le même et tout à la fois différent.
Je n’ai pas pu m’offrir ma 1ère terrasse aujourd’hui. D’une part, le temps ne s’y prêtait pas. Et d’autre part, au moment où j’aurais pu en profiter, pendant que la petite était à la danse, j’avais oublié mon masque. Demain peut-être, ou pas.
En fin de journée, ma fille s’est précipitée dans le monoprix d’à côté avec sa petite pour dévaliser le rayon des petites filles. C’était nécessaire. Les enfants grandissent vite.

Ce soir, j’ai mon fils sur whatsapp. Il rentre de Bretagne. Ses premières vacances depuis bien longtemps. Demain matin, il m’amène le petit et il repart pour 3 jours en Normandie avec son épouse.

J’ai une pensée pour les soignants qui doivent être épuisés après cette course de fond sans fin contre le covid. Quand pourront-ils partir en vacances et souffler un peu? Je ne comprends pas pourquoi la situation sanitaire reste encore aussi fragile alors que le nombre de personnes vaccinées progresse rapidement. Je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur… que ça recommence.

Beaucoup de pluie encore aujourd’hui. Ce devrait être mieux demain. Je l’espère. Ce serait bien de pouvoir aller au square avec le petit.

Le confinement et le couvre-feu ne vont pas me manquer, Lilie. Le blog, si.
Prend bien soin de ton Papa et de tes proches, Lilie. Tu as bien sûr raison. Quand nous pouvons faire du bien à nos proches, pourquoi s’en priver. Qui d’autre pourrait le faire? Et comme toi, je crois à la contagion du bien et de la générosité.

La voix de Lilie

Un journal se referme pour en ouvrir un autre. Comment vivre sans maintenant ?

Le soleil est là ce matin et la ville s’éveille de son grand sommeil. Les terrasses des cafés sont envahies de monde, les magasins sont ouverts. Toute une vie qui avait disparue réapparaît soudain. Du jour au lendemain, une ville endormie, une ville grouillante de vie. Voir autant de monde, aux terrasses, dans les rues, entrer sortir des boutiques impressionne. Un an de sommeil a endormi nos souvenirs et il me semble n’avoir jamais vu autant de monde. Pourtant ce n’est que la vie d’avant qui renaît.

Ce midi nous allons comme beaucoup, profiter de ce regain pour aller au restaurant au bord de l’Ardèche. Un repas simple, un bon dessert. Se faire servir le repas. On goûte à tous ces plaisirs que l’in ne remarquait pas auparavant. Combien de temps durera cette grâce de la liberté retrouvée ? Combien de temps pourra-t-on conserver cette liberté. Bien sûr je fais confiance au vaccin, mais comme toi Graine, j’ai peur des variants, peur que la pandémie reprennent le terrain perdu. De tous temps l’homme a su éradiquer les maladies qui l’ont menacé, ou les rendre presque inoffensives. Cela prendra du temps, mais j’en suis certaine, nous y arriverons. Ensemble. Ceux qui cherchent, ceux qui soignent, ceux qui protègent les autres, ceux qui se protègent.

Cette première journée a été une bouffée d’air pour moi après la terrible journée d’hier. Les médicaments agissent et mon père ne souffre presque plus. Le temps de reprendre notre souffle pour affronter la suite…

Comment se passer de ce jounal ? D’ailleurs, pourquoi devrait-on s’en passer ?

Bonjour, Graine, embarquons pour la vie d’après.