La voix de Lilie
Longtemps j’ai cru que cette phrase voulait dire, ensemble et rien d’autre. C’est tout, dans le sens j’ai mangé de la soupe, c’est tout. Aujourd’hui je comprends qu’ensemble c’est tout, dans le sens c’est la totalité, la seule chose qui compte. Être ensemble, partager. Voilà ce dont on a besoin pour vivre.
Les graines commencent à arriver, une par une, elles vont remplir mon panier de bonheur. Pendant la semaine qui vient, je vais leur faire connaître quelques uns des jolis endroits de ma région.
La canicule envoie son dernier assaut le jour, la lune pleine s’occupe d’éclairer les nuits. Et occasionnellement aussi de m’empêcher de dormir ! Je la regarde passer devant ma fenêtre, le ciel est blanc, on y voit comme en plein jour, ou presque. J’attends des heures que le sommeil vienne. Cette nuit encore, je dormirai 4 heures. Qu’à cela ne tienne, je ferai mieux la nuit prochaine.
Pour contrer la chaleur, rien de tel que l’altitude. Ici, le point culminant c’est le mont Ventoux et ses 1900 mètres, ou presque. 10 degrés de moins et nous sommes toujours en tee-shirt. Monter le Ventoux est un graal pour les cyclistes. Ils sont nombreux, malgré la chaleur, à pédaler dans la pente pour atteindre le sommet. Certains en famille, madame et les enfants en voiture les attendant dans un virage, soutenant leur champion. Du coup, pour les voitures, c’est gym cana entre les vélos.
D’en haut la vue est saisissante. 360 degrés. Le sol fait de cailloux très blancs, lui donne d’en bas un air de neiges eternelles et d’en haut un air de paysage lunaire. Il fait très bon, on respire un peu.
La redescente nous rappelle vite que miss canicule étend toujours sa chape de plomb. Vite vite rentrer se baigner et passer au farniente des après-midi d’été, on ressortira le soir.
D’ailleurs le soir, pour la première fois (et certainement la dernière fois) la chaleur ne tombe pas. Il fait une chaleur terrible, on transpire à grosses gouttes et on avale verre d’eau sur verre d’eau.
Ce matin, plus de verres d’eau. On fait la route des vins ! L’occasion de visiter de jolis villages, d’apercevoir les dentelles de Montmirail et de déjeuner sur une terrasse à l’ombre d’un grand platane.
En fin d’après-midi, une pluie tropicale s’abat sur nous. S’en est fini de la chaleur. Dès demain les températures vont baisser. Ce sera mieux pour tout le monde, mais le temps sera maussade juste le temps du passage des Graines… C’était couru. Chaque année au 15 août le temps se dégrade pour mieux repartir ensuite. Bah, on trouvera des choses à faire, ce n’est pas une petite ou grosse pluie qui va arrêter les Graines ! Ensemble c’est tout, mon bonheur.
La voix de Graine
Ensemble, c’est tout, profite de ce moment plein, Lilie, qui permet de recharger les batteries et le moral. Je ne suis pas avec vous physiquement, mais je suis heureuse de vous savoir ensemble comme si je ressentais d’ici la lumière et la chaleur d’être ensemble qui émane de vous.
Question chaleur, nous sommes servis aussi. Quand nous sommes rentrés hier soir vers 19 h, il faisait encore 35 ° avec un ciel de plomb tout gris. Nous avons bien fait de partir à la mer. Même s’il faisait chaud, il faisait moins chaud et il y avait de l’air. En 2 jours, nous avons tenté de nous faire une idée sur l’immobilier dans l’hérault. Très cher ou pas sexy à proximité de la mer, plus zen en prenant de la distance, mais toujours cher, il y a beaucoup plus de demandes que d’offres. Nous flashons sur une maison vendredi. Elle est dans l’arrière pays, du côté de Pèzenas. Elle est un peu chère, mais …Nous repassons hier dans l’après-midi en remontant chez nous pour voir l’environnement que nous nous n’avons pas eu le temps de voir la veille. La villa est certes magnifique, piscine, pas de vis à vis, conception contemporaine, bien entretenue, rien à faire, proche des vignes mais…le village à côté est laid et désert, traversé par la N9, et on ne peut même pas y acheter son pain. Pour moi, pour nous, c’est rédibitoire. Nous avons besoin d’avoir un lieu de vie agréable à côté. Les provinciaux ne vivent pas tout à fait comme nous, ça ne les gêne pas de prendre leur voiture, la marche à pied ou le vélo, ils ne pratiquent guère. Nous sommes déçus. Je suis rassurée aussi. Je ne me sentais pas encore capable de prendre une décision. J’ai besoin que ça mûrisse encore. Cependant petit à petit, nous cernons mieux ce dont nous avons envie.
Malgré le temps conséquent passé à circuler et à visiter, nous profitons de notre escapade pour découvrir des endroits que nous ne connaissions pas, nous nous baignions au Grau d’agde, à Agde, à Mèze sur l’étang de Thau , nous goûtons les spécialités du coin: la tielle à Sète, la seiche à la plancha, les huîtres de Bouzigues, crues et gratinées. Bref, ce sont des vacances au milieu des vacances. J’en fais plus que d’habitude et ma jambe me le rappelle, mais comment faire autrement?
Au retour chez nous, nous fonçons à la douche. Nous avons rendez-vous pour dîner avec des amis d’enfance de mon mari. Cela fait 50 ans qu’il ne les a pas vus. Ils habitent à 20 km de chez nous. Mon mari jouait aux boules avec eux à Pointe Noire en Afrique quand il avait 13 ans. Je suis étrangère à leur passé. Je les écoute partager leurs souvenirs. Les cheveux sont blancs. Le temps a passé. En bruit de fond, j’entends le karaoké et les chanteurs qui s’y essaient avec plus ou moins de succès.