La voix de Graine
La pluie est revenue. Avec mon short léger, je me sens décalée, presque nue. Heureusement, j’ai pris le parapluie et la veste de pluie, ce qui m’évite de prendre froid. La température en a pris un coup. J’ai bien peur que l’été ne soit définitivement fini. La pluie, c’est bien, la terre en a besoin, nous avons eu si chaud cet été! Mais le gris du ciel, c’est dur. On sait quand ça commence, on ne sait pas quand ça finit.
Ce matin, j’ai rendez-vous chez ma masseuse. C’est la première fois que je me fais masser depuis mon accident. J’ai grande confiance en ma masseuse. Je la connais depuis 20 ans. C’est une personne très bienveillante. Elle me fait beaucoup de bien et physiquement et moralement. En fin d’après-midi, j’ai rendez-vous chez le rhumatologue. Après les radios, je dois à présent aller faire un IRM. J’en ai pas terminé avec le médical. Entre mes deux rendez-vous, je fais la pause, indispensable après un massage, puis je passe une petite heure dans ma maison d’handicapés. Ils sont en train de peindre, enfin, deux d’entre eux.
Les métros sont bondés. Je passe la journée masquée.
Tous les matins, je regarde les photos de soleil et de mer avec de belles maisons blanches qu tu m’envoies, Lilie, je me promène à l’ombre des ruelles ou des murs pour me protéger du soleil, je me perds dans les plages, celles qui sont inaccessibles, celles qui sont bondées, celles qui sont paradisiaques. Les noms ne m’évoquent rien …Je prends plaisir à cette escapade matinale. Curieusement, la chaleur ne m’insupporte pas.
Repartir marcher, quand est-ce que je pourrais repartir marcher?
Tu repartiras, Graine, avec du temps et de l’entraînement, tu y arriveras. Peut-être moins longtemps, peut-être moins loin, et encore pas sûr, je te connnais !