La voix de Lilie

Toutes les portes des grilles de l’hôtel sont gardées en permanence par des vigiles qui ouvrent et ferment aux clients depuis leur cahute. Les toilettes sont en permanence nettoyées et surveillées par une femme dont c’est à priori la seule tache. Vraiment, il n’y a pas à se plaindre de nos conditions de travail.. Quel ennui, enfer, ce doit être d’attendre en permanence dans une cahute ou devant des toilettes….
Un peintre repeint les potaux intérieurs de l’accueil, un laveur de carreaux en équilibre sur une échelle, elle même en equilibre sur une corniche au dessus de l’entrée nettoie les vitres à 7 ou 6 mètre du sol. L’hôtel est en permanence briqué, c’est impressionnant.
Il y a moins de vent aujourd’hui, mais j’ai attrapé un gros rhume. On fera avec.
Matin, balade le long de la corniche jusqu’à la ville. Chaque mètre on se fait arrêter par des vendeurs à la sauvette. Bijoux, cailloux, vetements, henné, aumône, musique tout y passe, à la fin, c’est pénible..
Pot en terrasse avant le retour par le bord de mer, les pieds dans l’eau, sans être dérangées.

Après midi, a pied jusqu’à la medina construite en 1980 au sud de la nouvelle ville.
Une fois franchie la zone touristique et ses hôtels nous passons progressivement d’une zone pavillonnaire avec de très belles maisons, à un terrain vague jonché de détritus, à une zone commerciale moderne puis une allée de cocotiers splendide qui passe devant une zone militaire. Allée bordée d’un champs d’eucaliptus dans lequel on aperçoit des chameaux et des chevaux pour ceux qui aiment la balade à dos d’animal. Enfin le dernier tronçon du chemin est un dépotoir à ciel ouvert. Tout est sec, et sale jusqu’à l’arrivée à la Médina.
Je me demande comment les salariés qui font le ménage dans l’hôtel sans discontinuer peuvent rentrer chez eux le soir dans cette saleté. Que doivent ils penser ?
Revenons à la medina. Construite entre 1992 et 2000 pour redonner une medina à Agadir qui n’en avait plus depuis le séisme. Le mécène dont j’ai oublié le nom a installé sur place tous les corps de métier – bois, pierre, cuir, architecture, tissus, mosaïque etc… et la medina a été intégralement construite sur place.
Le résultat est splendide, un peu artificiel bien sûr mais très beau. Elle se visite plutôt comme un musée. Il y a des riads, palais, places, restaurant, bar, jardins et les ateliers des artisans. Le mécène rêvait de la rendre vivante. Pour ce faire il avait installé les artisans à demeure. Hélas pour lui, la vie ne se décrète pas et sans vrais habitants, impossible de recréer l’ambiance d’une vieille ville et son passé perdu.


Après la visite, retour en taxi.
4 personnes en charge alors qu’il n’a le droit que pour 3, téléphone au volant, sens interdit… Un sketch… Au retour, le thé à la menthe nous attend. C’est le café national. Les serveurs en apportent matin, midi, après midi et soir ! Il est loin le temps où le thé à la menthe était très très sucré. Maintenant il est sans sucre, donc très amer… Bien sûr il y a le folklore du service, mais fini le sirop de menthe !
Puis ce sera l’heure des mouettes. D’ailleurs l’une d’elle s’est soulagée au dessus de nous et de nos cafés !