La voix de Graine

Annonce par le 1er ministre d’un couvre-feu généralisé à 18 h à partir de samedi. Ouf, nous ne sommes pas confinés une nouvelle fois, pour l’instant. Et au quotidien, le temps galope. Je n’ai le temps de rien. A la retraite, quand on téléphone, on prend le temps. Il n’y a pas le prétexte d’une réunion après.
Ce matin, je me suis levée tôt, pour faire ma respiration, de 7 h à un peu plus plus de 8 h. La fin de la matinée est arrivée: j’avais juste donné deux coups de fils!
Après le repas, je prends le temps de lire un peu. J’ai fait le plein de livres à Noël. Juste le temps de me remettre dans le circuit du site de mon association jacquaire, il est déjà l’heure de partir à mon cours d’Arts plastiques. Le ciel s’est un peu éclairci. Il ne pleut pas. Je choisis de partir à pieds en faisant même une halte à la mercerie. A mon arrivée, bien tardive, Ils sont tous attablés autour de la galette. Hum, c’est bon. Galette maison avec compote, frangipane et noisettes. Le besoin de partage et d’échange prime sur notre envie de dessiner. La convivialité nous manque à tous. J’ai envie de dire à toutes… Un seul homme ce soir, mais le masculin l’emporte…Je revois des têtes que je n’ai pas vues depuis longtemps. Ce soir, les Arts plastiques ont la part pauvre. Je dessinerais à la maison. Même si je suis arrivée tard, je repars avec les copines. Dehors, la pluie, à nouveau. J’ai bien fait de marcher pour venir. Avec ce couvre-feu à 18 h, notre quotidien se retrécit un peu plus. L’idée pourtant, c’est de ne pas rater une occasion de mettre un nez dehors sans prendre de risque. Pas de bol, le temps est exécrable. Un week-end froid avec pluie ou neige est annoncé.

La voix de Lilie

77 jours. 77 seine et marne. Nous rentrons dans les départements d’ile de France ! Et on ne plaisante pas, notre temps est compté. On taille un peu plus samedi dans notre périmètre de liberté. Vite vite organiser une rencontre avant que la ceinture ne se resserre encore plus…

Parlons pratique. Chaque fois que l’on sort un peu longtemps, lorsqu’on promène dans une ville, dans un parc, nous les filles, maintenant que les bars sont fermés, où peut-on aller faire nos petits besoins ? Drôle comme ça, pourtant un vrai problème. On n’a plus qu’à commander le système des alpinistes femmes et faire pipi comme les hommes le long des arbres !

Ce soir j’ai regardé le film « selfie » , qui traite des dérives de notre monde tout digital. Très bien fait, trop réel quelquefois. Les personnages sont pris dans les mailles des réseaux et autres intrusions dans leur vie. A la fin, un piratage de données dévoile à qui veut les messages, photos de tout un chacun. Le chaos. La vie privée à la vue de tous. Est-ce une fiction ? Quand on voit comment nous sommes pris en otages à devoir accepter n’importe quelles conditions générales pour pouvoir continuer à utiliser les applications. Jusqu’où vont ils pouvoir aller avant que les usagers ne se rebellent ? Est-ce que le grand manitou des gafa a été trop loin cette fois ci ? Où est-ce que les moutons vont continuer à l’utiliser malgré ses paragraphes innommables sur le partage de données. L’avenir proche va le dire. Le réseau se maille, grossit comme le boeuf, s’étale, nous mélange tous dans sa mélasse. Plus notre univers rétrécit, plus le réseau semble grandir. L’humanité virtuelle communique mieux que l’humanité réelle. Aura-t-elle bientôt son coronavirus ?