La voix de Lilie

Le bateau a navigué de nuit pour atteindre Edfou. De premier abord, c’est une ville relativement propre, très sableuse, sans verdure à part quelques arbrisseau. Des calèches attelées d’un cheval sillonnent la ville pour promener les touristes.
Le temple d’Edfou est un temple grec de la période des Ptolemés entre -330 et -30 qui se termine avec Cleopatre 7. Donc il est plus récent que tous ceux qu’on a vu jusqu’à présent.
On a trouvé dans ce temple des vestiges portant le nom de Keops preuve qu’un temple datant de l’époque pharaon existait. Les grecs en construisent un au même endroit où ils se montrent (fresques) avec les dieux égyptiens. Les grecs ne se représentait jamais en homme, toujours en dieu ou en pharaon.
Là, ils voulaient montrer aux égyptiens leur supériorité, montrer qu’ils sont leur pharaon.

Le temple est très bien conservé.
Il était presque totalement ensablé. La terrasse servait de ville, les maisons étaient construites dessus.
Il est entouré d’un mur d’enceinte en brique modelées à la main.
C’est un immense temple, couvert de fresques en relief pour la plupart.
Il est constitué d’une place à ciel ouvert et 2 grandes salles hypostyles (à colonnes) ainsi que des pièces latérales.
Quelques traces de couleurs laissent imaginer ce qu’il a pu être.
Les temples abandonnés servait souvent de refuge aux chrétiens. Ils y ont martelé leur nom, effacé certains dessins.

Comme dans tous les autres, le Faucon Horus protège le temple. Il y a des copies de statues égyptiennes.
Il a fallu 6 ans pour faire l’immense porte d’entrée à 2 battants et autant pour la décorer. Elle ne servait que pour le roi. Les autres passaient par 2 portes latérales plus petites et devaient resté sur le côté où ils étaient entrés. Ils n’avaient pas le droit de traverser car cela coupait le chemin du roi ! Sur les murs on peut voir des cartouches vides. Elles avaient été prévues pour les successeurs qui voudraient améliorer le temple.
12 cryptes ont également été découvertes en dessous. Elles servaient à cacher les objets de valeur.
Au fond de la 1ère salle à ciel ouvert, un mur interne est construit entre les colonnes. Il sépare la cours de la salle hypostyle.
Les plafonds sont noircis, certainement par le feu des personnes qui se sont cachées. Ou pour alors cacher des plafonds astronomiques, mais c’est moins sûr.
Après l’entrée, il y avait une bibliothèque, et sur les côtés un laboratoire pour purifier les offrandes et une pièce de conservation.
On peut même lire les recettes pour fabriquer des huiles essentielles recettes sur le mur.

Dans les dernieres pièces latérales, un escalier droit d’un côté et un escalier colimaçon de l’autre.
Le droit servait à monter une statue à l’air libre, l’installer sur un autel pour qu’elle se recharge en energie au soleil. Puis on redescendait par le colimaçon.
Dans la pièce laterale du fond se trouve ce qu’on appelle la triade en Égypte: Horus le faucon, sa femme Hathor et l’enfant.
Il y a des trous dans les murs car certaines des pièces ont été transformées en écurie. Ils servaient pour accrocher les bêtes.
Tout au fond du temple, un tabernacle. Découvert par Mariette. Il servait à porter la statue du Dieu à l’extérieur du temple. Elle était conservée le reste du temps dans une niche en granit capitonné d’or.
Un couloir extérieur fait le tour. On peut y voir un Nilomètre. Il servait à mesurer la crue du Nil car les taxes se payaient en fonction de sa hauteur !

Après cette visite, retour sur le bateau pour un après-midi de navigation tranquille sur le nil. Villages, maisons en torchis, buffles dans l’eau, villageois qui se baignent.
Sur les berges du Nil on aperçoit une ancienne cité, des entrées de tombe, des colonnes.
Puis des palmiers d’un côté, des villages de l’autre. Des animaux qui se baignent ou descendent boire.
Le paysage défile. Juste une langue de verdure et le désert sec minéral sans le moindre brin d’herbe derrière.

Après quelques heures de navigation, le bateau s’amarre à Kom ombo. Le temple est au bord du Nil, on s’y rend à pied en traversant la nuée de vendeurs qui assaillent les visiteurs.
Toutes les pierres de ce temple étaient dispersées sur le site. Il a été reconstitué comme un puzzle.
Encore ici, il y a des preuves d’un ancien temple dédié à un pharaon avant, encore ici, tout était ensablé.
Il est batti par les Grecs sur le même plan que celui d’Edfou mais il comporte 2 entrées, car il est dédié à 2 dieux. Le crocodile Sobek et le faucon Horus. 2 frères, le méchant et le bon. Un côté du temple pour chacun, donc 2 couloirs. Il a fallu 400 ans de construction contre 200 pour Edfou qu’on a vu ce matin.

Dans la grande salle des colonnes, se trouve une grande scène de Baptême de Ptolemee par Thot le dieu de la sagesse et Horus.
Et aussi une scène de couronnement unique en son genre où les dieux sourient.
On peut voir également les deux Cleopatre 2 et 3 (mère et fille) mariées avec le même Ptolemee VIII.
Ce temple est très intéressant pour ses fresques qui donnent énormément d’informations sur les savoirs Egyptiens de l’époque antique.
En astronomie, avec le zodiaque, l’éclipse, les points cardinaux et les parcours de la lune et du soleil. En médecine, avec la méthode de momification, les médicaments, les instruments de médecin.
Sur les momies on a retrouvé des langues en or, des prothèses, des dents en or, des bridges…. Preuves de leurs grandes connaissances.
On trouve des dessins d’accouchement, d’allaitement.
A l’extérieur se trouve un nilometre intact.
Un musée expose plus loin des momies de crocodiles trouvées sur un site à quelques kilomètres de là.