La voix de Graine

Aujourd’hui mercredi, le rire des enfants a chassé la grisaille. « Laisse tomber, Mamie ». C’est la toute nouvelle expression de ma petite fille. Il y a un an, c’était « J’en connais un rayon ». Elle aime les mots. C’est un plaisir de l’écouter parler. Son enthousiasme, sa gaité, son énergie sont contagieux. Sur le chemin entre l’école et la maison, nous nous arrêtons devant toutes les vitrines. La magie de Noël. Elle a les yeux qui brillent. Elle s’est mise dans la tête qu’il nous fallait mettre une banquise avec des cristaux de neige. Rien n’est trop beau pour le Père Noël.
Pour midi, j’avais fait du risotto. Histoire de vider les placards. J’ai fait un tabac. Elle s’est resservi 3 fois. Hier, c’était purée mousline…

Après-midi confinée. Elle ne veut pas sortir. Collages, dessins, mise en place de la banquise.

Collage d’automne


Ce soir, avec ma fille qui est restée manger, nous jouons à chat glacé. Si le chat nous touche, on est glacé, on ne peut plus bouger. Pour éviter que le chat nous attrape, on peut se réfugier dans la maison magique. J’ai 10 ans ce soir.
Ma campagne me manque. Comme on dit dans le sud, Je « me languis »de ma maison. Les travaux de rénovation avancent. J’attends les photos avec impatience. J’ai envie de beau, j’ai envie de neuf, j’ai envie d’ailleurs. Mais d’un ailleurs doux et familier.
C’est la grande librairie ce soir. « De l’utilité de l’inutile » de François et Valentin Morel. Bien sûr, l’inutile est essentiel. Ne serait-ce que pour rire un peu! François Morel aime bien les boules à neige. Mais moi, j’adore!
Rire, c’est essentiel de rire. Encore mieux quand on est à plusieurs…
Rire et lire, pour élargir l’horizon. Pour cette fin d’année, la plupart de mes achats se fera …à ma petite librairie d’à côté.

La voix de Lilie

C’est le jour des petits enfants aujourd’hui. Ici, c’est bébé. Moins de discussion, plus d’observation. Elle s’éveille à la vie. Commence à bouger sur la musique, essaie sa voix dans des chants. Se met debout et demande qu’on lui tienne une main pour marcher. Toute sa journée elle apprend, elle s’obstine, jusqu’à ce qu’on corps comprenne et réponde à ses attentes. J’adore la regarder faire. Nous sommes tous passés par là, et nous avons oublié. Nous avons tous appris des autres, recommencé, insisté. Quand s’est perdue cette envie de toujours avancer, grandir, découvrir ? Cette faculté de trouver intéressant ce que l’autre fait et tenter de l’imiter ? Tant de personnes rejettent ce qu’ils ne connaissent pas au lieu de chercher à s’enrichir de l’autre. Cette année, voilà ce qui manque. S’enrichir des autres. A force de rester confinés entre nous, le champs des possibles rétrécit, notre monde se referme sur nous. L’autre est celui qui nous a fait grandir. S’en priver, c’est se recroqueviller.

Ton collage est magnifique Graine, j’adore. Comme toi, j’ai ceuilli des feuilles d’automne de toutes les couleurs et je les ai faites séchées. Mais j’en suis restée là. Je n’ai pas su comment faire. Un collage ? Un pastel ? Je ne prends toujours pas le temps… Un jour peut être.