La voix de Graine

Nous nous habituons à vivre avec la pandémie. Je déteste cette idée, et pourtant, n’est-ce pas le cas? Espérons que tu dises vrai, Lilie, que cette habitude peut disparaître en deux jours…Et si notre blog doit en faire les frais, tant mieux. Il renaîtra sous une nouvelle forme, s’il doit renaître. Je déteste ces habitudes qui nous sclérosent.

Ce matin, je vais chercher mon frère et je l’amène chez ma soeur. La nuit dernière, l’établissement où vit mon frère a été cambriolé. Vols d’ordinateurs, de tablettes, forçage du coffre-fort et vol des liquidités. Qui peut imaginer ça! « C’est fréquent, ce type d’établissement est à présent la cible de cambriolages », me dit la responsable de service.

Ce midi, je suis invitée. Je n’ai pas de cuisine à faire. J’appelle ma soeur aînée. J’appelle mon fils. Le sourire de mon petit fils sur la caméra à 700 km…c’est tout de même sympa la technologie.
Il pleut sur Albi. Après-midi cocooning sur le canapé pendant que ma soeur joue avec la petite.

Nous devons partir tôt, ramener mon frère d’abord, puis amener la petite chez moi au village où elle a rendez-vous chez la coiffeuse.
Il fait beau chez moi. Il n’y a pas eu de pluie de la journée!

A peine rentrée avec quelques courses, la voisine toque à la fenêtre. Nous partageons une bière qui dure. Convivialité. Son mari est parti dormir chez sa Maman, 95 ans. Demain, la vieille dame rentre à la maison de retraite du village. C’est elle qui l’a décidé. La vieille dame a un cancer. Elle ne quitte plus son lit. « Est-ce que ce n’est pas une bêtise de la mettre en maison de retraite », se questionne ma voisine?

La voix de Lilie

Pas de réveil ce matin. La nature fera son travail. En guise de nature, la société de jardinage tond les espaces verts et taille les haies à 8h du matin. Exit la grasse mat. La machine à café affiche un nouveau voyant. Recherches faites, il s’agit du détartrage. Je verrai ce soir, là je veux juste un café !

Notre objectif du matin, aller à la mairie refaire nos cartes d’identité qui se périment dans un mois. La procédure est presque entièrement dématérialisée. Il faut faire une pré déclaration sur internet. Faite il y a 2 semaines. Des photos. Hier. Un justificatif de domicile, ah zut j’ai oublié de le joindre à la demande. Pas de modification possible. Impression du document. Et prendre rendez-vous dans une mairie. On va sur place, croyant que ce sera plus simple. Erreur. Les rendez-vous se prennent par téléphone. On appelle. La dame nous dit, rendez-vous le 18. Nous sommes le 22. Le 18 quoi ? Le 18 mai. Pas de chance nous serons en congés, ce sera donc le 27. Nos cartes se periment le 25 ! Même combat dans la mairie d’à côté. Nous sommes sidérés. Un mois de délai pour montrer son visage et signer. Période covid ? Est-ce que toute la population de la ville refait ses papiers en ce moment ? Ou surtout comme dans toutes les entreprises le personnel est en sous effectif et réalise des activités diverses et variées… Sur cet échec 😜 nous partons chercher quelque chose à manger dans l’hypermarché du coin (il n’y a rien d’autre alentour). L’endroit est désert. Le parking habituellement bondé est vide aux 3/4. Nous déjeunons sur la terrasse chez ma fille en gardant le chat.

A 16h, comme ta petite, Graine, j’ai rendez-vous chez la coiffeuse. C’est une nouvelle coiffeuse toute jeune qui vient de reprendre le salon. Elle est mignonne et bavarde comme une pie. Couleur, coupe. Se refaire une tête présentable, à notre âge, ça devient un véritable challenge. Tu vas dire que j’exagères (je veux et j’exige, à répéter 10 fois sans langue fourcher !) mais je trouve difficile d’apprivoiser ce visage tombant, terne, à l’air désagréable qui est devenu le mien au fil des ans.

Au retour je me lance dans ce fameux détartrage de la machine à café. Je pense qu’il faut être ingénieur pour suivre le déroulé des opérations. Puis dans le repassage.

Bref, inutile de dire que je n’ai pas vu passer la journée. J’ai oublié de me reposer, comme d’habitude. Il me reste un peu de temps pour lire avant de dormir malgré l’heure tardive. Comme tous les soirs, je vais me coucher trop tard.