La voix de Graine

Pour ma 1ère journée complète de 66ième année, le temps est gris et il fait froid!
Ce matin, ma soeur me rallonge mes rideaux. Moi, je mets des coudes en simili-cuir à mon pull-over usé. Puis nous partons toutes les deux pour une grande balade à proximité de la rocade tandis que les garçons restent à la maison. Le plaisir de marcher, le plaisir de parler, entre filles.
Nous rentrons chez nous pour déjeuner. Nous devons vider le frigo. Et, le télétravailleur doit reprendre son poste.
Cet après-midi, j’ai pris rendez-vous pour un massage. J’ai envie de prendre un maximum d’énergie avant de rejoindre Paris et ses contraintes. Le masseur habite une maison modeste dans un lotissement de la périphérie de Castres à proximité de petits immeubles. Ce type d’habitation me fait penser à mon père. Il habitait dans une maison sans confort et sans charme dans un lotissement analogue. Le quartier était sympathique. Les voisins se parlaient et se serraient les coudes. Un quartier de gens simples. Derrière la maison, un rectangle de terrain que chacun aménageait à sa manière: jardin potager ou jardin d’agrément…Le massage me fait du bien. Je suis cool, mais, je dois me dépêcher pour respecter le couvre-feu, trouver du pain pour ce soir …
Ce soir, lorsque j’étends mon linge, les voisins d’en face nous rendent visite avec un cadeau: des tubes de peinture à l’huile et une toile! Nous buvons le champagne. Ça tombe bien, le masseur a dit qu’il fallait que je boive!
Des photos de jonquilles et de lunes pleines, la vue d’un immeuble en flammes. Les copines sont là, toutes proches, même si elles sont loin. Vivement qu’on se retrouve pour de vrai.

La voix de Lilie

Voilà, ils sont repartis les chic-ouf-s ! Le calme est soudain revenu dans la maison. L’ordre aussi. Après 3 jours de grand chambardement. Aucune pièce épargnée, pas même notre chambre qui a hérité du lit de la petite. Et de la petite la nuit bien entendu. L’expérience de la première nuit nous a conduit à séparer les enfants ! C’est maintenant trop calme après du trop agité ! Je meuble le silence en rattrapant le retard accumulé du repassage, des mails à lire, des maisons à chercher. J’appelle ma filleule et nous discutons pendant un long moment.

Les Graines envoient des fleurs de soleil, les premières qui osent pointer leur nez à la fin de l’hiver, et des photos de pleine lune. Partout la même pleine lune, même au bout du monde. Elle nous relie les unes aux autres. C’est émouvant de savoir que la même pleine lune est en face de chacune d’entre nous, aussi loin que nous nous trouvions. Comment est-ce possible ?

Les Graines rentrent de congés, il est temps d’organiser une rencontre. Le temps nous est compté, le mot confinement revient de plus en plus souvent dans les bulletins d’information.

Le 1er janvier, nous étions tous plein d’espoir. Le temps passe, la situation reste la même qu’en 2020. Le vaccin est là, pourtant il reste encore trop discret pour avoir une réelle influence. Il nous faut encore de la patience. Si ça se trouve, nous allons commencer une saison 3 dans ce journal sans déconfiner entre la saison 2 et la 3.

Je te prend au mot Graine, vivement que l’on se retrouve en vrai !