La voix de Graine

Des inondations dans le sud-ouest. Comme si la pandémie, ça ne suffisait pas!
Pour moi, une journée bien dense. Qui commence tôt, par ma séance de respiration à 7 h. Ensuite, on enchaîne. Le déjeuner puis les incontournables tâches ménagères. Je lève le camp vers 10 h, direction la mairie du XIième où je dépose des vêtements pour bébé et des objets de puériculture. Une collecte organisée par les restos du coeur bébé qui se termine demain. Le tri des affaires, j’ai commencé à le faire dès le début de la semaine. En accord avec ma fille. Une petite barboteuse que ma soeur m’avait offert pour mon fiston réintègre mon sac. Je n’ai pas réussi à m’en séparer.
Après la mairie, direction le XIIième pour un don de sang. Je n’ai pas pris rendez-vous. Ils m’acceptent tout de même.
Je rentre à la maison vers 12 h 30. J’ai passé une bonne partie de la matinée dehors, j’ai donné un peu de temps, un peu de matériel, un peu de sang; ma manière à moi d’être un acteur social; ça m’a fait du bien. Un vrai booster d’énergie.
L’après-midi est plus prosaïque: Je me bats avec le site de mon opérateur internet. Et j’y arrive enfin, après deux séances de tchats. Je paie mes factures, je saisis mes textes, j’essaie de créer…
Les graines me manquent, les copines me manquent, mes soeurs me manquent, les sorties me manquent. Je me languis, comme on dit dans le sud, de toutes ces absences.

La voix de Lilie

Le train train étend sa toile sur mes journées. Levée, séance de sport, télétravail, repas, télétravail, repas, télévision, lit. Chaque jour ressemble au précédent. Je me laisse peu à peu envahir par les réunions skipe. Il faut que je mette un frein. Je me noie dans ces journées qui ne m’apportent plus rien. Grises comme le temps. Sans objectif, sans sortie, sans envie.

Cet après-midi j’ai pris du temps pour regarder le site de la retraite. Le montant annoncé me désole. Tout ça pour ça. La marche est bien basse ! Je compte les mois qu’il me reste à travailler parce qu’avant tout, j’aspire à passer à autre chose.

Ce soir, après mon travail, j’assiste à la réunion de copropriété encore en skipe. Ce qui fait plus de 8h avec un casque sur les oreilles. Ces relations à distance deviennent épuisantes. On passe son temps à discuter avec des personnes qui ne sont pas là. A entendre des voix desincarnées. Plus besoin de s’habiller, de se maquiller, de se coiffer. Personne ne nous voit et on ne voit personne. On entend seulement. Illusion d’être entourés. Le monde entier tient dans un smartphone. C’est notre lien. Nos familles, nos amis, nos collègues tiennent dans notre main…