La voix de Graine

Aujourd’hui, c’est le retour du gris. Mais il n’est pas question que je me laisse envahir par la grisaille. Malgré une envie molle, encouragée par mon mari, je prends mon sac à dos, et je pars pour une randonnée de préparation dans le bois de Vincennes.

Je prends mon temps. Je pars un peu tard.

Les talibans de retour en Afghanistan, le tremblement de terre en Haïti, le rapatriement en métropole des antillais en réanimation pour cause de Covid….L’actualité n’est pas vraiment gaie, pour ceux qui la reçoivent, mais c’est pire pour ceux qui sont concernés. Je pense aux femmes afghanes. Elles ne vont pas être à la fête. Question bonnes nouvelles, c’est le calme plat.

Il fait un temps agréable pour marcher. La température a chuté de 10° depuis hier. J’ai même droit à quelques petites averses fines qui m’obligent à ouvrir ma cape de pluie et à la ranger aussitôt. Je marche sans conviction et sans beaucoup d’entrain, mais je marche, c’est l’essentiel.

Pour rentrer, je fais un crochet par le fin fond du 20ième près de la Porte des Lilas pour retirer un colis qui vient d’être livré, une nouvelle pédale pour ma machine à coudre. C’est le mois d’août, les points de livraison se font rares.

Je rentre tard, très tard. J’ai faim et et je n’ai pas envie de me faire à manger. Je mange sur le pouce, en regardant la suite de la mini série que nous avons regardé hier soir « Enigme de Flatey « . La série se passe en Islande. Je ne suis jamais allée en Islande. J’ai envie d’y aller. C’est un pays sûr, peu peuplé, avec une nature magnifique.

En fin d’après-midi, repassage, cuisine, il faut bien reprendre le rythme du quotidien.

La voix de Lilie

Le vent s’est levé et la température a chuté ici aussi de 10 degrés. Le soleil brille encore. La semaine commence par le vidage d’une armoire dans le garage. Autrefois cette armoire trônait dans la chambre de mes parents, elle abritait leurs vêtements, un tiroir au milieu contenait des boutons de manchette et boites à bijoux. Aujourd’hui elle n’a plus de pieds et git ainsi dans le garage. A l’intérieur point de bijoux et encore moins de boutons de manchette, ça ne se fait plus, seulement un ramassis vêtements de travail, vestes de pompiers bleux de chantiers, kimonos de judo, casquettes, ceintures, draps que l’on emballe pour le secours populaire. Encore faudra-t-il les emmener sachant que l’on repart bientôt.

J’ai réservé notre hôtel spa à Lyon pour jeudi soir, signe de notre prochain retour sur la région parisienne. Je n’ai pas envie, l’idée de la grisaille me terrifie. Je sais bien qu’il faut rentrer mais je n’arrive pas à me réjouir de revoir ma maison. Je suis bien ici. J’ai eu la chance cette année de pouvoir rester très longtemps ici, grâce si l’on puit dire, à la maladie de mon père.

Le soir nous sommes invités chez des amis que nous connaissons depuis des décennies. Nous avons vu naître et grandir nos enfants, nous parlons de nos petits enfants. Nous vivons les mêmes étapes de vie. Vie qui passe de plus en plus vite, bobos en tout genre qui commencent à se manifester ça et là.

Ils ont deux poules en liberté dans leur jardin. Elles animent, mettent de la vie à les regarder picorer ça et là, et leur donne 2 oeufs chaque jour. De plus en plus de gens ont leur propre poules, je me demande si l’idée n’est pas à suivre pour mon jardin.