La voix de Graine

Ce matin, nos amis repartent, vers 9 h. Ils vont avoir chaud, heureusement, leur voiture est climatisée comme quasiment toutes les voitures aujourd’hui. Ma fille a rendez-vous au garage, pour une révision en principe. Je la suis à quelques minutes et je la ramène pour sa journée de télétravail. Sitôt rentrée, je repars. J’ai rendez-vous pour un massage à Castres, un moment détente, un moment pour moi. Le masseur prend son temps. Il voit que j’en ai plein le dos, il me chouchoute. Cela fait déjà plusieurs fois que je vais le voir. Il est à l’écoute. Il me fait du bien.

Je rentre pour le déjeuner. Sur l’insistance de mon mari, nous mangeons dehors. Il fait déjà chaud, très chaud. C’est une chaleur orageuse difficile à supporter. Temps d’orage, énervées, les mouches attaquent.

Après le repas, je prends le café et je me repose à l’intérieur pendant que les télétravailleurs bossent. Entre deux pauses, je réserve pour ce soir le repas et le spectacle dans notre café au village, celui-là même où nous étions l’autre après-midi pour la répétition d’un concert. Il reste trois places pour le spectacle et deux places pour le repas. Nous aurons deux repas sur trois? Tant pis, j’ai envie de profiter du beau temps et de sortir.

Des mises à jour à effectuer sur mon site jacquaire, de l’ail à trier, l’après-midi passe vite.

Ce soir, c’est un groupe franco brésilien qui assure le spectacle. Sur les rythmes brésiliens, nous passons une super soirée. Le repas est bon et diététique et nous avons bien chacun notre repas. Les vacances se terminent. Demain, c’est notre dernier jour de campagne. Cette nuit, nous allons avoir l’orage, c’est sûr.

J’ai une pensée pour toi Lilie, et à cet été bien particulier que tu vis.

La voix de Lilie

J’ai dormi dans ma chambre de petite fille. La maison est pleine de mon père. Des meubles anciens très laids à mon goût ont remplacé ceux de ma jeunesse. Les odeurs ne sont plus les mêmes. Je retrouve mes marques mais je ne suis pas tout à fait chez moi comme avant. La maison me semble presque hostile. J’ai l’impression de ne pas avoir tout à fait le droit d’être là.

Ma sœur me rejoint et après un déjeuner rapide chez ma mère puis une baignade rapide pour nous raffraichir chez mon père, nous partons pour l’hôpital où notre père a été transféré. Les soins y seront meilleurs car plus spécialisés. Ma sœur est très choquée par l’état de mon père. Il demande à ce qu’on ne fasse plus de traitement. Il n’y en a pas en fait, que de l’antidouleur. Chaque fois que je vois son corps dans cet état continuer à vivre malgré tout, je me demande pourquoi. Pourquoi continuer à fonctionner lorsque les fonctions de vie ne sont plus possibles, pourquoi tant de douleurs, tant de temps. Qui orchestre cette torture ?

Nous finissons la journée par un diner improvisé chez ma nièce. Elle a installé un coin cosy dans son jardin, allumée la piscine pour le décor. Nous passons un agréable moment en sa compagnie puis nous rentrons à la maison familiale.

Ma sœur pleure dans la voiture, elle décharge le trop plein d’émotions. Moi c’était hier. Ce soir j’essaie d’être plus calme. Sauf la nuit… Je sais qu’il va partir, je ne sais pas quand. Cette nuit, demain ? Quelle importance. Ce sont ses mots pour dire qu’il ne s’est pas rasé hier. Lorsque nous sommes sorties de la chambre il nous a demandé si on allait revenir demain.

Qui aurait dit à le voir tellement en forme l’an dernier que nous allions vivre une telle année…. L’été meurtrier.

Profite de tes derniers jours de vacances Graine, du soleil, de la chaleur. Emmagasine des souvenirs pour te tenir le cœur au chaud.