Avant de quitter l’Égypte il nous reste quelques heures à passer en transit au Caire. Qui ne rêverait de voir le grand musée du Caire ? 20 de construction, don inauguration est chaque fois reportée, celle du 1er juillet ne fait pas exception. Elle vient d’être annulée à cause des graves tensions entre l’Iran et Israël. Pour autant, il est ouvert au public et l’exposition permanente est accessible. Bien entendu la nouvelle salle du trésor de Toutankamon n’est pas visible, une grande partie dont le masque étant encore au musée historique du Caire. Le grand musée est installé sur le plateau de Gizeh, en face des pyramides. Il est immense, grandiose, moderne, propre ! Le design extérieur et intérieur rappelle des formes pyramidales. À l’entrée, une immense statue de Ramsès 2, disposée de telle sorte que le rayon du soleil levant illuminent son visage les jours de son anniversaire et de son couronnement, en même temps que le même phénomène dans Abou Simbel. Un vaste couloir dessert à gauche la partie des visites et à droite la partie boutiques, bars, restaurants. Côté visite, un escalier majestueux en granit rose, orné de statues de Pharaons récupérés lors de fouilles ou dans des temples monte jusqu’à la salle d’exposition permanente. Du haut de cet escalier, on peut admirer la vue sur les pyramides. L’exposition permanente est organisée en ordre chronologique. 12 salles se succèdent pour passer de l’Égypte pré-dynastique à la 3ème dynastie. De l’Égypte souveraine aux conquêtes des grecs, des romains, des chrétiens, des arabes. On y trouve des statues mais aussi des objets de la vie ou des rites funéraires. Un passionné peut passer une journée dans chaque salle. Entre les salles, on peut regarder des mises en scène vidéo, des hiéroglyphes animés, ou des temples. C’est très beau. En bas, de l’autre côté de l’entrée, les bars, les boutiques, de luxe ou moins luxe, mais ni souk ni harcèlement.
Tout est neuf, clinquant, moderne, propre. Beaucoup de personnels surveillent, nettoient. Une autre Égypte ! Quand on ressort de ce havre de propreté, on retombe sur la station de métro en construction, la grande route et la saleté.. Misère !
Après avoir vu toutes les merveilles de l’Égypte antique, que penser de l’Égypte contemporaine ?
Ce que j’en ai vu. Des villes sales, des bâtiments partiellement construits et particulièrement habités. De la pauvreté, des faubourgs le long des canaux avec les ânes garés devant comme des voitures, sans aucun véhicule à moteur. Des tas d’ immondices jetés au bord et dans les canaux et le nil. Des routes empruntées à la fois par des charrettes tirées par des ânes, des piétons, des moto attelées à des remorques, des taxis collectifs, des voitures et des camions. Des femmes voilées partout mais absentes de la vie commerçante et touristique. Pas une vendeuse dans les souks, pas une femme dans le service du bateau. Je ne suis pas très aventurière, mais ici, impossible de sortir boire un verre ou promener en ville. On est tout de suite harcelés pour 1E, on se sent comme des vaches à lait dans cette misère. Du coup, on ne consomme pas chez eux, tant pis pour leur manque à gagner. Question sécurité, la police est partout, contrôle tout. En même tant ça sécurise, en même temps c’est un peu flippant. Pour le reste, ce ne fut pas des vacances reposantes. Rien n’est fait ici pour le confort du voyageur. Rentabilité first ! Levés aux aurores, enchaînement des visites parfois sous un soleil de plomb, garage des bateaux les uns sur les autres, tous moteurs allumés sans arrêt pour les clim. Bref, dormir peu et mal. Puis courir sous le soleil, s’alimenter mal en évitant les crudités, boire le plus possible de l’eau en bouteille mais être malade forcément. Être harcelés en permance pour donner 1e pour tout et pour rien, pour utiliser les toilettes sur un site de visite, pour se faire fourguer des bibelots inutiles et sans qualité, pour se faire prendre en photo quand on n’a rien demandé. Impossible de regarder quoi que ce soi, même du coin de l’œil, dans un souk ou une rue sans se faire sauter dessus. Même si on achète quelque chose, ils ne vous lâchent pas. On est émus forcément par la misère des gens qui n’ont que ça pour vivre, mais au bout d’un moment, trop c’est trop. Impossible alors de rencontrer vraiment la population, rencontrer une classe moyenne qui doit bien exister. Où peuvent bien passer les richesses de l’Égypte ? L’or, les pierres précieuses, le pétrole ? Qui en profite ?
Ce qu’on m’en a dit: l’espérance de vie est de 75 ans (10 ans de moins que chez nous). Le président veut tout faire pour l’Égypte d’abord, pour les égyptiens ensuite. Drôle de slogan…. Il y a un grand projet d’extension des zones de vie en dehors des rives du nil. Déjà des villes nouvelles sortent de terre sur le haut des collines où dans le désert. Des choses commencent à être faites dans le sud pour diminuer la pauvreté. Gratuité des écoles, aide de 200e par an pour les familles pauvres. Un grand projet aussi pour la santé. Éradication de l’hépatite C. Soins gratuits pour certaines maladie, camions de soin, assurance santé gratuite en cours d’élaboration. Bien sur, pas d’aide chômage et une retraite qui existe, mais je pense limitée aux fonctionnaires.
Alors, malgré le contexte politique compliqué, j’espère qu’ils pourront un jour se sortir de cette pauvreté trop importante. Que les femmes pourront retrouver leur liberté de vivre. Que ce peuple si grand et si en avance autrefois, retrouvera sa splendeur d’antan. Je sais que c’est utopique. Dans 3000 ans peut-être ?. Ce grand écart entre la splendeur de ce peuple si en avance, la liberté des femmes autrefois, et la saleté, la pauvreté et la soumission des femmes aujourd’hui est insupportable et ne donne pas envie de revenir.
Dernière journée. Après une matinée de navigation pendant laquelle on reste sur le pont profiter de la vue et de la relative fraîcheur d’une petite brise, le bateau rejoint Louxor. L’après-midi est consacré à la visite des temples de Karnac et du temple de Louxor. Par 40 degrés à l’ombre…. Karnac, le plus grand site de prière au monde. 2000 ans de construction, chaque Pharaon y a fait ajouter son temple. A Karnac tout est grandiose. La salle hypostyle comporte 134 colonnes, les 12 premières faites par Ramsès, les 122 autres par son fils. Il y avait aussi 9 obélisques, il en reste 2, qui appartiennent à Hatchepsout. Hélas il a servi aussi de carrière….même entre Pharaons ils se sont volé des pierres, ou des statues comme cette statue de Ramsès qui est en fait une de Toutankamon. En 2024, les couleurs de la salle hypostyle ont été restaurées. En 2021, c’est l’allée des sphinx qui a été dégagée. Enterrée sur 3km de long, un village au dessus. Sur 300 sphinx, ils en ont retrouvés 100 entiers. L’allée relie Karnac à louxor pour que le dieu AmonRe rejoigne sa femme Moût. De même qu’on avait trouvé une cachette avec 30 momies à côté du temple Hatchepsout, ici aussi on a trouvé des cachettes avec des trésors comme des cartouches en or d’Hapchetsout et Toutmosis3.
Impossible de décrire ce site tellement il y a de choses à voir. L’entrée est bordée d’une double allée de statues de Bélier avec corps de Lion. Un des portiques construits à posteriori, coupe cette allée et les béliers suivants ont été réinstallé de part et d’autre de la salle à ciel ouvert. Les portiques se succèdent, les chapelles aussi. On va visiter la chapelle d’Hapchetsout où toutes ses représentations ont été martelées, effacées par son successeur et beau fils. Puis un peu à l’écart, la chapelle rouge qu’elle a fait édifiée, elle aussi tellement différente des autres. On remonte jusqu’au lac sacré qui existe depuis 4000 ans, la porte suivante montre 2 statues côte à côte, une de Ramsès 2 et une d’Hapchetsout. Inutile de dire qu’on a eu très très chaud pour visiter. On se repose un peu au frais en découvrant comment on fabrique le papyrus puis on part continuer nos visites.
Le temple de Louxor, est dédié a Mout. Il a été créé par Amenophis3. C’est le 2eme temple d’Égypte après Karnac. Malheureusement, les romains ont utilisé les pierres pour bâtir leur forteresse. A l’entrée on trouve l’obelisque voisin de celui de la concorde. Et le socle du deuxième. L’entrée est à la fin de l’allée des sphinx que l’on peut emprunter de là. Il fait très toujours très chaud, la fatigue se fait sentir et le cerveau ramollit ! Voilà les statues de Ramsès 2, dont une volée à Toutankamon. Les colonnes immenses en alternance avec les colonnes. Dans la salle du fond, les stigmates de l’utilisation par les chrétiens. Le cartouche d’Alexandre le grand qui s’est fait représenter en Dieu sur la paroi d’une salle. Je crois qu’à part la beauté et la grandeur des statues et des colonnes, je n’ai plus retenu grand chose… La chaleur a eu raison de mon cerveau ! Alors on termine la visite par un bon jus de fruit frais à la buvette avant de repartir vers le bateau pour la fin du voyage.
Ce matin, un petit bateau à moteur conduit par un vieux Nubien nous emmène promener. Il traverse le nil pour rejoindre l’île de Kitchener où se trouve un très joli jardin botanique. C’est relativement calme malgré les enfants et adultes qui nous harcèlent pour vendre leurs babioles. Les allées sont ombragées par les palmiers et les grands arbres provenant du monde entier plantés ici. Une promenade ombragée de chaque côté de l’île et une allée centrale permettent de le visiter tranquillement et au frais. Il y a des bancs ça et là pour se reposer. Les jardiniers arrosent, entretiennent, c’est assez propre. Un joli moment passé dans le jardin et nous reprenons le bateau pour accoster sur l’île elephantine qui doit son nom aux rochers en forme d’éléphants qui la bordent. Il y avait là une ancienne forteresse et des villages Nubien. On peut visiter un musée en décrépitude où sont exposés les objets trouvés ici. Les touristes vont rarement sur ce site, le gardien ne trouvait pas la clé pour ouvrir le musée ! Même en ayant payé l’entrée, le pseudo guide et son suiveur ! attendent leur pourboire. Ici on paye tout le temps pour des services que l’on n’a ni demandé ni voulu… On peut ensuite sortir promener dans l’ancienne forteresse, le temple et le village antique. Les vestiges semblent être en train d’être restaurés. Tout à côté un village Nubien très pauvre, très sale qui donne vite envie de revenir sur ces pas…surtout que le pseudo guide nous emboite le pas pour nous faire la visite. On repart sur le bateau qui termine le tour de l’ile où l’on peut apercevoir d’autres village et hélas l’immense hôtel qui a investi la moitié de l’île. De retour sur le bateau de croisière, il est l’heure de quitter Assouan et de commencer à remonter le nil. Qu’il est agréable de voguer paisiblement en regardant le paysage défiler depuis la cabine ou depuis le pont et la piscine. Toujours cette surprenante configuration d’une langue de verdure sur les rives du Nil avec des palmiers, des villages cachés de la rive, des enfants qui se baignent et le désert derrière. Les Égyptien habitent 10% de leur territoire. Il y a un projet gouvernemental de créer 4 millions d’acres, avec des villes nouvelles dans le désert comme on a pu voir hier. Le bateau file tranquille et on se baigne en regardant ce paysage. En arrière plan, les gaz d’échappement recrachés par les bateaux, les nappes de fuel sur le nil, les déchets jetés par dessus bord par l’équipe de pilotage, tout ça nous fait culpabiliser de participer à cette pollution. On est loin de chez nous et de nos considérations écologiques…
Partir voir les temples d’Abou Simbel depuis Assouan est une épopée de 300km et 4h de route au milieu du désert. Les derniers km se rapprochent du lac Nasser et permettent d’apercevoir quelques zones de cultures en rond. Du blé entre autres. Une ligne de tgv est en construction en partenariat avec la France. Dans le futur ce sera plus rapide. En attendant, le départ du car est à 4h30…on aurait pu partir plus tard, mais l’idée est de visiter avant les grosses chaleurs, sachant qu’il fait déjà plus de 30 degrés à 8h du matin. Alors on somnole dans le car. L’entrée de la route d’Abou Simbel, elle s’appelle comme ça, est contrôlée par la police. Puis tout droit sur 300km avec seulement une station au bout de 200. Il ne faut pas tomber en panne ici ! Au bout d’une heure de trajet, entre 2 somnolences, on peut admirer le lever du soleil sur les dunes du désert. On aperçoit au loin la nouvelle ville de Toshka construite en plein désert. Encore plus loin, on commence à apercevoir un peu de verdure rabougrie sèche et un peu de vie (surtout des stations de travaux) sur le bord de la route. Puis des tumulus de terre un peu partout, et enfin les premiers champs cultivés et quelques oasis en s’approchant du lac. Puis la route repart vers la gauche et le désert. Le lac n’est pas si loin mais la végétation n’arrive pas jusque là. Désert, tumulus de terre, arbrisseaux jusqu’à l’arrivée.
Après 3h30 de route, et deux ou 3 postes de contrôle, on arrive sur le site des temples Nubiens. Abou Simbel a été noyé lors de la construction du grand barrage en 1960. En 1964 en partenariat entre l’Égypte et l’Unesco (je le fais court) Il été décidé de le sauver des eaux. Mais ces 2 temples, celui de Ramsès et de sa femme Nefertari, etaient accrochés à la montagne. Comme pour Philae, ils ont construit un barrage autour, ont installé des poteaux de soutènement et ont rempli les temples de sable pour amortir les vibrations. Puis ils ont découpé la roche à la scie et réinstallé les temples 120m plus haut. Une coupole servant à soutenir l’ensemble du rocher reconstitué. 3000 blocs coupés, 6mille tonnes. Déplacées. Il a fallu 4 ans de travail, de 1964 a 68. 20 pays ont participé, il a coûté 42millions de dollars payés pour moitié par l’unesco et par l’ Égypte.
Le haut de l’ancien emplacement inondé est visible en arrivant sur le site. L’ensemble est majestueux. Les 4 statues à l’entrée du temple de Ramsès 2 gigantesques et en même temps parfaitement réalisées. Leurs têtes mesurent 4m d’une oreille à l’autre, le nez 1 mètre.
La visite commence par le petit temple dédié à Nefertari. 4 statues devant l’entrée où la reine est représentée à l’égale du roi. Même taille. Une grande salle avec des pylônes carrés, entièrement recouvertes de fresques et dessins encore très colorés. On y voit des scènes de la vie, des scènes avec les dieux, des textes en hiéroglyphes. Même si on ne comprend pas la signification de tout ça, la beauté du lieu vous emporte. Les milliers d’années passées de ce temple jusqu’à nous forment un fil invisible qu’on semble sentir à chaque pas. Et puis c’est un temple dédié à une femme.
Le temple de Ramsès 2 est bien plus imposant que celui de sa reine. Passé le porche aux statues gigantesques, on débouche dans une salle de colonnes sur lesquelles sont adossée de très hautes statues. Puis des pièces en enfilade avec de chaque côté des petites chapelles magnifiquement décorées. Tout évoque Ramsès 2 dans son temple. Des épisodes de sa vie, la bataille de Qadesh où on le voit vaincre les itites à lui tout seul (l’histoire n’ayant jamais pu confirmer qui a gagné cette bataille !), la stèle de son mariage avec la fille du roi itite, gage de paix entre les 2 peuples. Sur toutes les fresques et les statues, Ramsès 2 se représente toujours comme un dieu. Tout au fond du temple la pièce où il est représenté en compagnie des dieux. Cette pièce est célèbre car le temple a été construit de telle sorte que les rayons du soleil levant éclairent la statue de Ramsès le jour anniversaire de sa naissance le 20 février et le jour anniversaire de son couronnement le 18 octobre. Avec le déplacement de 120m du temple, il y a un décalage de 2 jours. Après avoir admiré l’ensemble de ces chefs d’œuvre, fait un petit tour sur le site pour profiter de la vus sur le lac nasser, il est temps de repartir pour 300km….
Le bateau est arrivé dans la nuit à Assouan. Il est amarré en face d’une ancienne nécropole des nobles du moyen empire sur le flan d’une colline. Au sommet, la cabane des gardiens antiques a été transformée plus tard en chapelle pour les prêtres. Assouan est une grande ville de 1million 600 000 habitants. Très peuplée, populaire, des travaux de voiries un peu partout, des voitures de tous âges (Peugeot 504 rafistolées avec des moteurs de 305 nous a t on dit !). On passe également devant une grande Cathédrale copte orthodoxe. Assouan est une ville granitique. Il y a des carrières de granit, la plupart des monuments, escaliers, même les débarcadère sont en granit rose. Plus loin à été trouvée l’Obélisque inachevée de la reine Hatchepsout. (elle est morte avant que l’obélisque ne soit terminée).
Pour rejoindre les barrages, on passe devant l’Île elephantine (un rocher qui ressemble à un éléphant lui a donné son nom), et son jardin botanique. C’est une Île avec un village Nubien de 3000 personnes où l’on a trouvé des vestiges de l’époque des pharaons. Une communauté juive y a également vécu. Nous sommes ici en Nubie.
L’ancien barrage, en granit rose, source d’électricité à l’époque où il n’ y avait que 40m d’habitants ne sert plus maintenant qu’à laisser passer l’eau du Nil. Il a été construit dans les années 1885 avec les anglais. Il a supprimé définitivement la crue du Nil. Pour rejoindre le grand barrage, il faut emprunter le pont neuf d’Assouan. Le grand barrage a été construit en collaboration avec les soviets. Il mesure 3,8 km de long et fait plus de 110m de haut. Il a fallu 10 ans pour le faire, sa production d’énergie couvre encore le tiers de l’Égypte. Le reste est couvert par d’autres stations de productions, des champs de panneaux solaire ou d’éoliennes. Il est gardé en permanence par l’armée, les photos au zoom sont interdites. L’eau du nil est cruciale pour l’Égypte. D’ailleurs tout barrage construit sur le nil doit avoir l’approbation de l’ensemble des pays qui le bordent. Le lac nasser créé par la retenue d’eau est profond de 180m et long de 500km dont 350 en Égypte. Dans ses eaux nagent les plus grandes perches du Nil, qui peuvent peser jusqu’à 6kg, et les crocodiles (il n’y en a plus au nord du barrage). Seulement 6 bateaux croisent sur le lac contre 300 bateaux de croisière sur le nord du Nil.
De là nous rejoignons le site du temple de Philae. C’est un temple de la nubie sauvé des eaux. A partir de la construction de 1er barrage en 1885 il est resté sous l’eau (90ans), on ne voyait que le haut. Quelques colonnes restées sur place en montrent l’emplacement exact sur son île d’origine Philae. Il y avait un village, au pied du temple, sur l’île de Philae et c’est le seul temple au milieu du Nil. C’est aussi le dernier sauvé. Pour le récupérer ils ont construit un barrage, rempli de sable et pompé l’eau. Puis ils ont dû dégager le limon sur le temple, prendre des photos, et trouver une île pour l’abriter. Ils l’ont alors reconstitué pierre par pierre. 40 000 pierres, numérotées. Tout ça a pris 10 ans. De 1970 à 1980.
On accède au site par un petit bateau. Il y en a des centaines, preuve de la fréquentation en haute saison. En juin il fait très chaud mais il y a moins de monde.
C’était à l’origine un temple dédié à isis. Encore en service au début de la chrétienté puis abandonné lorsque la religion chrétienne est devenue la religion officielle. La salle des colonnes a été transformée en église. Toutes les époques ont laissé leurs traces sur ce temple. La partie grecque, l’époque romaine, l’époque chrétienne. Même Napoléon y a gravé son passage. On trouve plusieurs styles d’écriture, hiéroglyphes, la croix copte, romaine…. Lorsqu’ils ont transformé la salle en église, les chrétiens ont effacé des pans entiers de fresques et de hiéroglyphes pour ne pas se tromper de culte… Il y avait 2 obélisque à l’entrée qui sont partis, en Italie à ce que nous dit le guide. Sur le côté du temple, face à une branche d’une île se trouve le kiosque de Trajan. Pour le retour, le bateau navette fait ensuite tout le tour de l’ile, ce qui permet de voir le site en entier depuis le nil.
Bien sûr le tout accompagné de dizaines d’hommes accrochés à nos pas pour nous vendre leurs babioles….
Le bateau a navigué de nuit pour atteindre Edfou. De premier abord, c’est une ville relativement propre, très sableuse, sans verdure à part quelques arbrisseau. Des calèches attelées d’un cheval sillonnent la ville pour promener les touristes. Le temple d’Edfou est un temple grec de la période des Ptolemés entre -330 et -30 qui se termine avec Cleopatre 7. Donc il est plus récent que tous ceux qu’on a vu jusqu’à présent. On a trouvé dans ce temple des vestiges portant le nom de Keops preuve qu’un temple datant de l’époque pharaon existait. Les grecs en construisent un au même endroit où ils se montrent (fresques) avec les dieux égyptiens. Les grecs ne se représentait jamais en homme, toujours en dieu ou en pharaon. Là, ils voulaient montrer aux égyptiens leur supériorité, montrer qu’ils sont leur pharaon.
Le temple est très bien conservé. Il était presque totalement ensablé. La terrasse servait de ville, les maisons étaient construites dessus. Il est entouré d’un mur d’enceinte en brique modelées à la main. C’est un immense temple, couvert de fresques en relief pour la plupart. Il est constitué d’une place à ciel ouvert et 2 grandes salles hypostyles (à colonnes) ainsi que des pièces latérales. Quelques traces de couleurs laissent imaginer ce qu’il a pu être. Les temples abandonnés servait souvent de refuge aux chrétiens. Ils y ont martelé leur nom, effacé certains dessins.
Comme dans tous les autres, le Faucon Horus protège le temple. Il y a des copies de statues égyptiennes. Il a fallu 6 ans pour faire l’immense porte d’entrée à 2 battants et autant pour la décorer. Elle ne servait que pour le roi. Les autres passaient par 2 portes latérales plus petites et devaient resté sur le côté où ils étaient entrés. Ils n’avaient pas le droit de traverser car cela coupait le chemin du roi ! Sur les murs on peut voir des cartouches vides. Elles avaient été prévues pour les successeurs qui voudraient améliorer le temple. 12 cryptes ont également été découvertes en dessous. Elles servaient à cacher les objets de valeur. Au fond de la 1ère salle à ciel ouvert, un mur interne est construit entre les colonnes. Il sépare la cours de la salle hypostyle. Les plafonds sont noircis, certainement par le feu des personnes qui se sont cachées. Ou pour alors cacher des plafonds astronomiques, mais c’est moins sûr. Après l’entrée, il y avait une bibliothèque, et sur les côtés un laboratoire pour purifier les offrandes et une pièce de conservation. On peut même lire les recettes pour fabriquer des huiles essentielles recettes sur le mur.
Dans les dernieres pièces latérales, un escalier droit d’un côté et un escalier colimaçon de l’autre. Le droit servait à monter une statue à l’air libre, l’installer sur un autel pour qu’elle se recharge en energie au soleil. Puis on redescendait par le colimaçon. Dans la pièce laterale du fond se trouve ce qu’on appelle la triade en Égypte: Horus le faucon, sa femme Hathor et l’enfant. Il y a des trous dans les murs car certaines des pièces ont été transformées en écurie. Ils servaient pour accrocher les bêtes. Tout au fond du temple, un tabernacle. Découvert par Mariette. Il servait à porter la statue du Dieu à l’extérieur du temple. Elle était conservée le reste du temps dans une niche en granit capitonné d’or. Un couloir extérieur fait le tour. On peut y voir un Nilomètre. Il servait à mesurer la crue du Nil car les taxes se payaient en fonction de sa hauteur !
Après cette visite, retour sur le bateau pour un après-midi de navigation tranquille sur le nil. Villages, maisons en torchis, buffles dans l’eau, villageois qui se baignent. Sur les berges du Nil on aperçoit une ancienne cité, des entrées de tombe, des colonnes. Puis des palmiers d’un côté, des villages de l’autre. Des animaux qui se baignent ou descendent boire. Le paysage défile. Juste une langue de verdure et le désert sec minéral sans le moindre brin d’herbe derrière.
Après quelques heures de navigation, le bateau s’amarre à Kom ombo. Le temple est au bord du Nil, on s’y rend à pied en traversant la nuée de vendeurs qui assaillent les visiteurs. Toutes les pierres de ce temple étaient dispersées sur le site. Il a été reconstitué comme un puzzle. Encore ici, il y a des preuves d’un ancien temple dédié à un pharaon avant, encore ici, tout était ensablé. Il est batti par les Grecs sur le même plan que celui d’Edfou mais il comporte 2 entrées, car il est dédié à 2 dieux. Le crocodile Sobek et le faucon Horus. 2 frères, le méchant et le bon. Un côté du temple pour chacun, donc 2 couloirs. Il a fallu 400 ans de construction contre 200 pour Edfou qu’on a vu ce matin.
Dans la grande salle des colonnes, se trouve une grande scène de Baptême de Ptolemee par Thot le dieu de la sagesse et Horus. Et aussi une scène de couronnement unique en son genre où les dieux sourient. On peut voir également les deux Cleopatre 2 et 3 (mère et fille) mariées avec le même Ptolemee VIII. Ce temple est très intéressant pour ses fresques qui donnent énormément d’informations sur les savoirs Egyptiens de l’époque antique. En astronomie, avec le zodiaque, l’éclipse, les points cardinaux et les parcours de la lune et du soleil. En médecine, avec la méthode de momification, les médicaments, les instruments de médecin. Sur les momies on a retrouvé des langues en or, des prothèses, des dents en or, des bridges…. Preuves de leurs grandes connaissances. On trouve des dessins d’accouchement, d’allaitement. A l’extérieur se trouve un nilometre intact. Un musée expose plus loin des momies de crocodiles trouvées sur un site à quelques kilomètres de là.
Aujourd’hui direction la rive gauche du Nil près de Louxor. Premier arrêt pour admirer les 2 colosses de Memnon (le nom d’un dieu grec) qui devaient être l’entrée d’un temple. Deux immense statues qui représentent Amenophis3 avec sur chaque côté en incrustation, sa mère et sa femme la Reine Tilly. Son temple devait être le plus grand de tous ceux des pharaons.
Le temple dédié à un Pharaon servait à faire la prière avant l’inhumation dans la vallée des rois. Puis à se recueillir ensuite chaque année pendant des millions d’années, d’où leurs noms, temples des millions d’années. A partir de la deuxième période, le site d’inhumation a été sciemment éloigné du temple pour empêcher les voleurs de le trouver. Malheureusement, plus tard, les pierres des temples ont servi de carrière pour construire d’autres temples et d’autres villes. Des fouilles sont toujours en cours qui découvrent de nouveaux temples ou tombeaux.
Nous partons ensuite visiter le temple de Medinet abou, du nom de la ville chrétienne battie à côté du temple lorsqu’il était ensablé. C’est le temple des millions d’années de Ramsès 3, fondateur de la 20eme dynastie dans la période des ramseides. C’est le plus grand des temples de la vallée des rois. Il y a des hiéroglyphes écrites en profondeur (creusées) pour eviter qu’elles ne soient effacées et recouvertes par un autre pharaon ! Autre hypothèse, cela évite d’utiliser les couleurs, résines etc… Le temple était enfoui dans le sable, on ne voyait que le haut. Maintenant, remis au jour, il est grandiose. Toujours debout même si les succèsseurs de Ramses ont récupéré des pierres et des statues et que le christianisme les a laissé à l’abandon. On a pu voir sur sa momie que Ramsès 3 a été égorgé (par sa femme dixit le guide). En entrant, après le porche au 2 montagnes, il y avait une porte immensément haute, à 1 battant en bois de sycomore recouverte d’or et incrustée de pierres précieuses. Bien sûr disparue depuis. Le temple est couvert de hiéroglyphes dont certains sont encore colorés. Par exemple le vautour déployé au centre du plafond. Il reste des couleurs sur les fresques murales. Elles racontent la vie et montrent la puissance du pharaon. Un temps les chrétiens ont utilisé une partie du temple pour faire une église et ont laissé des traces de leur passage sur les pierres. Comme les français de Napoléon… Ce temple est impressionnant de grandeur même encore aujourd’hui. C’est un émerveillement.
On entre ensuite dans la vallée des rois. Vallée entre 2 montagnes de calcaire, creusée on ne sait comment, vu qu’il n’y a pas d’eau… C’est un site magnifique, même si en cette saison il y fait excessivement chaud. Elle abrite les tombes des rois du moyen empire de -1500 à-1050. Actuellement 64 tombes ont été trouvées. Les fouilles, toujours en cours, pourront certainement en dévoiler de nouvelles. Elle abrite aussi sur ces flancs extérieurs les tombes des artisans. Toutmosis 1er à choisi ce site car la cime ressemble à une pyramide qui facilite la montée de l’âme du pharaon. Il a aussi créé le village des artisans dédiés à la construction des temples et des tombes royales. Des Ostracas (sortent de brouillons de scribe) racontent leur travail. On y a retrouvé des informations sur les conditions de vie et de travail des artisans, des plans de temple (Ramsès 4 par ex), de salles etc. Le quadrillage des fresques, par exemple, était fait au fil rouge. On en a même retrouvé. Les bougies qui éclairaient les tombeaux étaient faites avec de l’huile de sésame pour éviter la fumée. La durée de construction des tombes n’est pas connue. Les tombes inachevées sont celles de pharaons morts prématurément.
La visite commence en descendant dans la tombe de Ramsès 4. Elle a servi de refuge aux chrétiens. Elle fut terminée, le grand couloir carré qui descend est entièrement décoré, les couleurs subsistent encore. Tout au fond, la pièce avec le sarcophage.
La plus grande tombe de la vallée des rois est celle des 120 enfants de Ramsès 2, en face de sa tombe à lui. Elles sont très abîmées, des pierres tombées, elles ne se visitent pas.
La Tombe de Meremta, presque terminée, un grand couloir plus pentu, un peu plus long aussi et largement décoré. Le sarcophage et son couvercle en statue couchée.
Enfin la tombe de Ramses 3 dont le couloir fait un coude pour contourner une autre tombe. Là encore des niches décorées, des salles et des plafonds recouverts de fresques et de hiéroglyphes.
On s’arrête là pour les tombes pour se promener un peu sur le haut de la vallée des rois, où elle se rétrécit en forme de gorge.
La dernière visite du jour sera pour le Temple d’Hapchetsout, la reine pharaon. Épouse et soeur de Toutmosis2 Régente de Toutmosis3 puis pharaonne. Elle se représentait en homme, couleur rouge, chapeau bleu de la guerre, postiche barbe, pas de poitrine. On a longtemps cru que Toumosis3 l’avait empoisonnée jusqu’à ce que de récentes analyses de sa momie démontrent qu’elle est morte à 55 ans des suites d’un cancer et de diabète.
Le site est grandiose, le temple majestueux, au fond d’un cirque, sur le flan extérieur de la vallée des rois. Sur 3 étages avec une rampe centrale, il est très Innovant en son temps. Au 2ème niveau, la chapelle d’Athor à gauche, celle d’Anubis à droite. Au 3ème niveau, la terrasse qui avait été transformée en couvent par les chrétiens.
Les reliefs concernant Hatchepsout ont été grattés par Akenathon et son nom effacé par la 19ème dynastie celle des Ramsès (car femme). Il subsiste néanmoins 2 sphinx à l’entrée et d’immenses statues sur la terrasse qui la représentent. Ce temple est très particulier et encore en très bon état grâce à une restauration. La tombe d’Hapchetsout dans la vallée des rois est pile en face sur l’autre flan et communique avec le temple à travers la montagne. Une particularité de plus.
Sur cette merveille, il est l’heure de repartir au bateau qui va nous faire remonter le nil jusqu’à Edfou via l’écluse d’Esna.
Il a fait très très chaud aujourd’hui, un peu de repos nous fera du bien.
La vie de l’Égypte se concentre le long du Nil. 100 millions de personnes, sur 10%? du territoire, 25 millions au Caire. Le Caire, cette ville immense, sale, minérale, des immondices partout, des travaux partout, finis pas finis allez savoir. Traversée par d’immenses autoroutes à 10 voies, empruntées par les charrettes, piétons qui attendent le bus ou même traversent, voitures et camions lancés à vive allure, arrêtés seulement par endroit par des dos d’âne ou plutôt de chameaux tellement ils sont hauts ! Agressés dès qu’on fait un pas dehors pour nous soutirer un peu d’argent. Payer toujours pour une porte tenue, 2 morceaux de papier toilette, tous services que l’on n’a pas demandé. Et les femmes au foulard, voire plus, partout dans la ville. Une expérience grand écart entre la ville, la saleté, l’agression permanente, l’hôtel, havre de propreté et de tranquillité et les merveilles de l’antiquité.
Il est l’heure de quitter le Caire pour prendre un avion pour Louxor. C’est un petit avion à hélice qui nous y emmène. On survole l’Égypte, des quartiers d’immeubles et des îlots de verdure disséminés dans le désert de pierres sèches. Des formes géométriques très jolies et très surprenantes pour des quartiers de vie. Rosaces d’immeubles, jardins arrondis. Puis très vite on ne survole plus que du désert. Pas un arbre, pas une once de verdure. Sec. Unicolore dans les tons de beige. On est passé de la pierre au sable. Peut-être le nil est-il au dessous de nous mais on ne le voit pas. Enfin la ville apparaît et un peu de vert fait son apparition dans le paysage. On franchit le nil, large à cet endroit et la ville entière, immense se dévoile sous nos pieds. On aperçoit la langue de verdure de chaque côté du fleuve qui forme la plaine du Nil, au fond, le désert. Avec autour de 6800 km, le nil est le 2ème plus long fleuve du monde après l’amazone. Louxor, c’est Thèbes sous l’antiquité. Après 25mn de voiture et par un chemin de terre, on pénètre dans notre bateau en en traversant 3 autres. Il fait sombre, il est bas de plafond et tous les rideaux sont tirés car on est entre 2 bateaux. C’est une sensation étrange de déjeuner à la lumière des lampes en plein jour. On découvre ensuite nos cabines. La nôtre est une suite avec un grand lit et un coin salon. Au dernier étage, une petite piscine et des sofas. Dans l’ensemble, ce bateau 5 étoiles est défraîchi et assez salé. 2 bateaux garés en avant du nôtre nous crachent leur gasoil…. 63 personnes travaillent sur le bateau, ils restent invisibles. On passe l’après midi à se prélasser à la piscine sous 41 degrés.
Départ pour la visite des pyramides de Gizeh. Comme hier, il y a dans l’air un brouillard de pollution qui atténue les couleurs du ciel, sans parler de nos poumons ! L’immensité du parking devant l’entrée est impressionnante, heureusement il est presque vide ce matin. La Pyramide est la 4ème forme de sépulture des sphinx après la tombe dans sa maison pour l’anti dynastique, le mastaba puis la pyramide à degré pour les 2 1eres dynasties, et la romboide pour la 3ème. Toutes les sépultures se trouvent sur la rive gauche du Nil, dédiée à la mort car c’est le côté du coucher du soleil, la vie se concentrait sur la rive droite. Encore aujourd’hui les cimetières se trouvent rive gauche (j’ai pas vérifié !). Le site se visite en bus. Surtout lorsqu’il fait chaud comme aujourd’hui. Le bus dessert les sites principaux. Un 1er arrêt pour le panorama sur les pyramides. Elles restent dans le brouillard et en contre jour à cette heure. Ce qui n’empêche pas de faire de belles photos. Le 2ème arrêt se trouve entre les pyramides de Keops et Kephren. C’est grandiose. On fait le tour de Kephren. Elle a conservé le haut de sa couverture lisse blanche. L’entrée est condamnée depuis 2 ou 3 ans. On peut la toucher, ce qui hélas peut abîmer les pierres. De là, on part à pied vers la pyramide de Keops 146m en référence aux 146 millions de m entre la terre et le soleil. L’entrée en hauteur, on peut la voir, avec sa forme pyramidale. Elle n’est pas accessible. L’ autre entrée, juste en dessous à été creusée par un roi pour la piller. On peut l’emprunter pour descendre vers la chambre funéraire, 10mn courbés dans un boyau. On décline.. Claustro. Mais on monte sur la Pyramide pour jeter un œil. C’est impressionnant de voir tous les touristes dessus, ils ne craignent pas qu’elles soient abîmées… On continue pour aller voir les pyramides des reines, 3 petites pyramides à côté de chaque grande. Elles sont les sépultures de la mère et des femmes des pharaons. Sur l’une de celles à côté de keops, des chiens font la sieste à l’ ombre. On peut entrer dans celle dédiée à Anout tien (une femme de Keops). 15m de boyau, on le tente. Il fait extrêmement chaud dans la Pyramide. Après la première descente, on est prié par un homme de descendre groupe par groupe dans la chambre funéraire. Vide. Il nous fait carrément entrer dans le tombeau vide de la reine pour nous prendre en photo. Bakcich…. C’est un peu glauque comme approche, un peu irrespectueux de la reine morte… On ressort. Ouf. On part à pied vers le sphinx. Le sphinx c’est Kephren. Il sert de protection à sa pyramide. Il combine la force du lion et la sagesse de l’homme. Pour le nez 3 hypothèses: les mulsumans contre l’adoration des idoles, un soldat français pendant la campagne d’Égypte, l’érosion naturelle sachant qu’il était enfoui dans le sable jusqu au cou. Le temple de Kephren en granit rose permet de rentrer sur le site lui-même et de faire un vœux qui doit se réaliser ! Certainses pierres qui le constituent pèsent plus de 80 tonnes. Il y a beaucoup de monde sur le site. Heureusement on est arrivé par l’arrière et on a pu faire le tour là où il y a moins de monde avant d’entrer. De face il est parfaitement placé pour protéger sa pyramide juste derrière lui. Même abîmé il reste majestueux. A l’origine il était coloré, portait la barbe postiche. La visite est maintenant terminée, le bus nous raccompagne à l’entrée du site. On en a pris plein les yeux. Un rêve qui se réalise, être au pied des pyramides. Incroyable. On fait ensuite route vers Sakkara le long d’un canal qui amène l’eau du Nil. Peu de verdure pourtant. Des Mandiants au bord, en plein soleil. Salé partout, des échoppes épiceries le long. On arrive dans le quartier des palmiers, créé par le canal. Il fait extrêmement chaud. Il y a une oasis à droite. Le reste est minéral. On visite le centre du site (le site entier fait 7km sur) où se trouve la 1ère pyramide à degré. On y accède par une enceinte dont l’entrée est d’origine et subsiste depuis 5000 ans. La porte d’entrée est en pierres, les gongs aussi. Porte Symbolique ? Le site date de 2800 avant jc. Après la porte, une colonnade sur 2 rangées en forme de plante de papyrus entre chaque colonne, une niches pour les statue des dieux (vides maintenant). 42 colonnes pour les 42 régions de la 3ème dynastie. Puis une grande place ouverte au bout de laquelle se trouve la pyramide de Djoser aïeul de keops. Sa tombe se trouve à 30m de profondeur sous la pyramide à 6 degrés. On descend debout, il y fait frais. Le trou est impressionnant, au fond le caveau royal. Puis on va descendre dans la pyramide plus récente (sic) du roi Teti. Dans cette pyramide sableuse, on descend courbé dans un boyau jusqu’aux chambres funéraires décorées des hiéroglyphes. Comme chaque fois, un type au fond veut faire des photos et réclame de l’argent…. Après ça, sous une chaleur terrible, pause repas dans un restaurant tout près qui nous accueille en musique. Au menu, un brasero et ses légumes et sauces. Excellent repas. Kefta. La dernière visite de la journée est à Memphis, 1ère capitale d’Égypte. On passe par la ville pour arriver sur le site. C’est très sec, sableux et ça semble très pauvre avec des ânes, des carioles dans les rues. Sur le site antique de Memphis ont été retrouvé, entre autres, un sphinx Hatchepsout, une statue debout de Ramsès 2, des colonnes royales, et surtout une immense statue de Ramsès 2 couché. Elle est presque complète, pour autant semble inachevée sur un côté et de dos. C’est une merveille de sculpture dans un seul bloc de calcaire, sûrement scuplté à même la montagne. Sur cette merveille, s’achève notre journée.
La journée commence par la visite du musée des antiquités dans le centre ville, tout près de la place tarir, celle de la révolution de 2011. Il y a beaucoup de monde, on se faufile vers les pièces les plus importantes car il faudrait des jours et des jours pour tout voir. Près de l’entrée se trouve la Pierre de rosette. Qui a permis à Chapollion de décoder les hiéroglyphes en comprenant que cette pierre portait le même texte écrit en 3 langues différentes dont le grec ancien qu’il maîtrisait. Puis la Palette de Narmer, la plus ancienne statut au monde. Narmer, fondateur de la 1ère dynastie. Au fond d’une salle du rez de chaussée, la statue d’Amenophis 3 et de la reine Tilly avec une de leurs petites filles. C’est la plus grande statue connue en Égypte. Chaque statue de pharaon porte le Double cartouche de Naissance et royal (du couronnement). Une autre grande statue, celle de Ramsès 2 en grès rose faite de son vivant (en position de marche, une jambe en avant). 60 ans de règne, 50 femmes, plus de 100 enfants. Pour les Statues faites après la mort, les jambes sont au même niveau, les bras croisés et le bout de la barbe relevé. On s’arrête devant de fausses portes de tombeau, des morceaux de fresques ou de sol magnifiquement décorés et qui ont pu conserver leurs couleurs d’origine. Puis devant la statue de Djeser fondateur de la 1ère dynastie. Grand père de keops. Keops, dont la seule statue trouvée est minuscule, 5cm. La statue de Kephren, son fils, en durit verte. Avec horus le faucon en protection derrière sa tête. Celle de la reine Pharaon Hatchepsout, seule femme à être enterrée dans la vallée des rois. 2 Statues fascinantes aux yeux vivants faits de cuivre, de pierre blanche et de cristal de roche. Leurs yeux, brillent, on jurerait qu’elles nous regardent. Enfin, à l’étage supérieur se trouve une partie du trésor de Toutankhamon. Il a été trouvé intact car il était recouvert de sable (et à donc échappé aux pillages et au commerce d’antiquités). Il est encore visible ici car le nouveau musée construit sur le plateau de Gizeh n’ouvrira qu’en juillet. Les sarcophages d’or, les bijoux et bien entendu le masque d’or si connu. Le cercueil lui même comportait 4 tombeaux imbriqués puis 4 ou 5 sarcophages puis la momie. Dans la salle suivante se trouvent les 2 momies d’un couplé (parents de la reine Tailly) retrouvés intact et ouverts. On peut voir l’état de conservation des corps momifiés au bout de 5000 ans… Je trouve triste de voir exposés ses corps à la vue de tous. C’est comme une profanation. Après cette très belle visite, nous partons pour le quartier Copte. Entre parenthèse, ce mot est l’origine du mot Égypte. Dans le quartier Copte se trouve l’église suspendue. Construite sur l’ancienne forteresse de Babylone retrouvée en dessous. Elle est la plus ancienne église d’Égypte. Du 4 ème siècle. Puis tout à côté, la plus ancienne synagogue. Qui est en fait une église vendue à un rabbin pour payer les impôts. Enfin, l’église St Serge qui a été battie sur la Crypte où s’est cachée 90j la sainte famille pendant son exode en Égypte. Un petit arrêt buffet et c’est reparti pour la visite de la citadelle de Sala El din, construite en 1164. Il fait très très chaud, heureusement une voiturette nous transporte de l’entrée jusqu’à la mosquée mohammed Ali. Construite en 1805, elle est grandiose et magnifiquement décorée avec une immense coupole entièrement décorée. Près de l’entrée se trouve le tombeau de Mohammed Ali. Depuis l’extérieur de la forteresse, il y a une vue panoramique sur le Caire, la ville au mille minarets. En face de la mosquée blanche (car sa coupole est blanche), se trouve la Mosquée verte (pour la même raison). Construite en 1235 et transformée en prison sous Napoléon. On a d’ailleurs visité l’autre partie de la prison et la taille des cellules fait vraiment mal au cœur. Tous les sites religieux qu’on a visités aujourd’hui sont maintenant dédiés au tourisme et ne servent plus à la prière. La journée se termine par un tour dans le grand souk du Caire. Lui aussi construit au 13e siecle. Comme dans tous les souks, les vendeurs essaient de nous alpaguer dès qu’on jette un regard. On monte à l’étage dans un coin plus calme, puis on redescend prendre une boisson fraîche dans le bar Omkzltoum du nom de la chanteuse égyptienne très connue. Joli bar, bien décoré, calme, au frais de la clim. Repos bien mérité.
Debout 3h du matin, ça pique ! Une douche, un café et nous voilà dans le uber pour Orly. Dépose des bagages, formalités en tout genre, à Orly le voyageur face aux machines s’occupe de tout… Ne reste aux professionnels que la fouille au corps ! Décollage à 7h15 pour un vol de 4 h. Le temps de somnoler pour tenter de rattraper la courte nuit qu’on vient de vivre. L’avion survole l’Italie, la Grèce et enfin l’Égypte, le delta du Nil et surtout juste avant l’atterrissage, le survol des pyramides de Gizeh. C’est splendide, on en prend plein les yeux. À la descente de l’avion, il fait très chaud, il est midi 30 heure locale (1h de plus qu’en France). Un guide nous aide pour les formalités de douane ce qui nous permet de ne pas perdre de temps et de récupérer rapidement nos valises. Une navette (climatisée) nous attend pour le transfert à l’hôtel à 1h de route. En chemin on longe les nouveaux quartiers qui se construisent sur le désert, puis les anciens quartiers pauvres. Le paysage est désertique, minéral. Du sable, de la roche, pas un brin d’herbe sur des kilomètres. La route longe le site des pyramides, on en reprend dans les yeux. Puis le bus nous arrête dans un restaurant, buffet à volonté pour 10e mais petite bouteille d’eau 2e ! On s’essaie à quelques plats légumes, viandes grillées, sauces froides à base de sesame, pain, dessert égyptiens. Il faut faire attention et éviter les crudités, les glaçons. On termine enfin la route en arrivant à l’hôtel. Moderne, propre. Piscines, spa. Sans la vue sur les pyramides, tant pis. Il est temps de se poser un peu avant d’aller se baigner. Il fait très très chaud, plus de 30 degrés, heureusement ici tout est climatisé, sauf le bord de la piscine !