La voix de Lilie

D’avoir découpé une étape nous a finalement rapprochés de Stevenson. Il était arrivé à Langogne le lundi 23 septembre et nous le lundi 23 mai. Nous faisons, aujourd’hui mardi 24 mai, l’étape qu’il a faite le mardi 24 septembre. Pour autant elle sera très différente. Il s’est perdu car sa boussole ne fonctionnait pas à cause du magnétisme de l’endroit, nous suivons les indications du GR. Il a traversé des landes rases, nous traversons une forêt de sapins plantée peu après son passage.
Nous quittons Langogne et son pont de Peyre après avoir fait quelques courses pour midi. L’hôtelier nous a prévenu: il n’ y aura rien jusqu’à la fin de l’étape.
Le chemin passe au pied de l’hôtel et tourne dans la vieille ville pour nous permettre de la visiter. Il fait beau ce matin, un peu plus frais que ces jours derniers, pour marcher ce n’est pas plus mal. Nous quittons la ville sur une petite route qui monte pendant presque une heure. S’en suit un chemin de sable blanc qui serpente en montant. Nous traversons un hameau sans âme qui vive et reprenons une partie de route jusqu’au hameau suivant. Un nostalgique de l’époque des trains a recréé une gare tout de bric et de broc. Plus loin un théâtre certainement géré par des artistes annonce une représentation pour le 8 mars… Là encore, aucune âme qui vive. De là un chemin s’élève jusqu’au hameau de l’Herm. Nous faisons notre pause repas sur une table de pique nique installée à côté d’un arrêt de bus. Nous sommes mardi, le bus passe 1 fois le jeudi à 8h54 et une fois le samedi même heure !
La vue est splendide avec les montagnes au fond et les forêts de sapins qui donnent un vert profond aux collines.
Pendant notre repas nous voyons quelques habitants qui semblent rentrer chez eux, certainement du travail.
Après ce village, le chemin s’élève et le paysage change du tout au tout. Des gros rochers épars jonchent le sol, un peu comme à Fontainebleau. Ils sont éparpillés dans une forêt de sapins que nous traversons. L’un d’eux ressemble même à une Marianne avec son bonnet et sa cocarde ! Il n’y a plus de champs cultivés, mais quelques petites prairies ça et là où les vaches se reposent en ruminant.
Le temps s’est rafraichi d’un coup et nous accelérons le pas pour éviter d’avoir à sortir des vêtements de notre sac si près de l’arrivée !
Ce soir nous dormons en dehors du chemin, à 2km, car tous les hébergements étaient complets. Nous avons croisé pas mal de randonneurs aujourd’hui et certains se retrouvent comme nous dans cet hôtel.
Il y a eu pas mal de passages sur route aujourd’hui et essentiellement des montées, nous avons dit au revoir à nos deux jeunes hommes car c’était leur dernier jour de liberté.
Je pense que ce chemin de Stevenson m’a attiré à lui car il me correspond bien. Le savait-il ? L’ai-je senti ? Sans parler de la beauté des paysages, dormir comme j’en ai besoin, partir tard, traîner en chemin, pas trop de fréquentation, et rejoindre un hébergement où se reposer tranquillement sans personne dedans. Certainement pour la même raison Graine, tu as choisi Compostelle qui convient parfaitement à ton rythme et à tes besoins.

A te lire Graine, je vois que tu fais toujours beaucoup de choses pour t’occuper et que tu as de beaux projets. Pour répondre à ton invitation, bien sûr je viendrai. Fais bien attention à ta jambe quand même, elle doit bien se consolider pour que tu repartes vite à l’assaut des chemins. Je me souviens que le médecin t’avait dit un mois de souffrance et certainement avait il raison… Passe au CBD le soir ! Antidouleur et détente assurée !

Et parce que tu es toujours aussi gourmande le menu d’hier : assiette de charcuterie, salade aux lardons, truffade (pommes de terre sautées au fromage) très parfumée aux herbes de Provence, ile flottante. On s’est couché bien repus !

La voix de Graine

Je prends plaisir à te lire, Lilie. Je chemine avec toi, peste contre les routes goudronnées, admire les paysages, apprécie la solitude…Ce chemin là aussi m’aurait bien été, mais cette année, il n’était pas pour moi. Miam, la truffade, j’adore ça! J’en ai l’eau à la bouche. Tes photos sont magnifiques. Tu mets du soleil dans ma journée un peu terne de convalescente.

Oui, j’ai de beaux projets, mais je bute sur les nuits. La nuit dernière, je n’ai pas eu mal. Je n’en ai pas dormi plus pour autant, même moins. Ce matin, l’infirmière passait pour la prise de sang. Je devais être réveillée et prête à l’accueillir pour 6 h.

Elle est passée à 7 h. Après son passage et après une bonne douche – quel plaisir, la douche, je l’apprécie comme je ne l’ai jamais appréciée – je me suis re-couchée et j’ai enfin dormi. Grasse matinée jusqu’à 9 h 15.

Entre cette nuit agitée et ce réveil tardif, je n’ai pas été très vaillante aujourd’hui. En fin d’après-midi, avec mon mari, nous sommes allés faire quelques courses et j’ai préparé une tarte aux légumes poireaux/ feta.

Cet après-midi, j’ai oscillé de la chaise au canapé, regardé un bout de film, passé des coups de téléphone, appliqué des poches de glace, joué au solitaire, fait quelques exercices…J’ai zappé la sieste pour mieux dormir cette nuit. Pas sûr que ça marche pour autant.

Il fait frais sur Paris. Je m’astreins cependant à faire mes tours de cours 3 à 4 fois par jour, mais pas plus. S’il continue à faire froid, je vais devoir troquer mes shorts – moi aussi, je suis en short, na – contre des pantalons, reste à savoir comment je vais réussir à les enfiler et si je vais réussir à rentrer dedans.