La voix de Lilie
Il flotte comme une odeur de fin de vacances, de fin d’été. Les graines sont parties, la température a baissé, le vent s’est levé. Ma todo-list se remplit de choses de l’après, je regarde la météo de ma ville pour me préparer en douceur.Heureusement elle annonce du beau temps. Prevois de charger le téléphone du bureau pour lire mes mails dans le train. Bientôt nous viderons la piscine et nous fermerons la maison pour un grand sommeil d’une année. L’an dernier, nous ne l’avons habité que 15 jours en octobre, et pas sûr que que nous le fassions cette année.
L’heure du bilan. L’objectif de vendre les voitures est à moitié atteint. Il en reste une. J’ai rencontré beaucoup de monde autour de ces voitures, et finalement vendu des pièces anciennes par ci par là. Pour les meubles et objets de brocante, aucun amateur. Pas plus pour les capsules de champagne ou les paris match. J’ai vendu des objets que je n’aurai jamais imaginer vendre et pas vendu ceux qui me semblaient plus évidents. Mystère.
Pendant ce mois, j’ai pu m’imprégner de tout ce qui se trouve dans la maison, je commence à y voir plus clair. Mais s’occuper vraiment de vendre demanderait une présence constante. Un mois c’est trop peu pour prendre des contacts et faire aboutir les projets.
Il a fait si chaud que les randonnées et le sport ont été abandonnés. La famille, puis les Graines ont égayé nos journées et nos soirées, même pas eu le temps ni l’envie de partir un jour ou deux au bord de la mer. Tant de choses prévues pour si peu de faites ! Et pourtant je n’ai pas arrêté. Je n’ai pas beaucoup dormi non plus, j’essaie de me rattraper ces dernières nuits.
Alors comme toi Graine, il me reste un grand week-end pour fermer la parenthèse de l’été, la parenthèse de liberté et ouvrir celle de la rentrée.
Ce sera ma dernière rentrée.
Mais avant de plonger totalement dans l’automne et le travail, il me reste une dernière petite semaine de voyage. Voyage à Minorque où je pourrais voir la mer que je n’ai pas eu le temps de voir cet été.
Je n’ai pas vu le temps passer.
Je suis heureuse de bientôt retrouver mon chat. Elle m’a manqué. Ma maison, non….
La voix de Graine
Dernière journée de vacances, c’est le moment de ranger et de faire les préparatifs de départ.
Ce matin, c’est encore la grasse matinée. Nous nous sommes couchés tard hier soir. Nous petit-déjeunons dehors en entendant les enfants de la maison mitoyenne jouer et discuter. Pour moi, c’est la qualités d’une maison de vacances: on a la place de se poser, de manger dehors, mais les voisins ne sont pas bien loin, on les entend vivre de l’autre côté du mur. Ma voisine de gauche passe une tête en nous proposant d’aller marcher. Mon mari veut en être aussi, et finalement, nous partons à 4. Derrière la maison, nous passons par dessus la rivière qui est à sec, longeant le champ de soja – nous avons vérifié ce que c’était la dernière fois avec le téléphone. Le pigeonnier dans le haut du champ a été retapé. Il a perdu son aspect d’origine, c’est dommage, mais certainement gagné en solidité. Nous rejoignons le chemin du train, et nous en écartons en prenant un chemin à droite où a été installé une corde. Avec ma copine, nous sommes des exploratrices, curieuses de voir les maisons et les coins que nous ne connaissons pas.
Nous nous aventurons derrière une maison en suivant une route qui se transforme en chemin. Nous découvrons en contrebas un jardin et son propriétaire. La discussion s’engage. Le monsieur est très sympathique. Mon voisin et lui se découvrent de la même famille et du même lieu d’origne. A partir de son nom de famille, nous passons de l’arbre généalogique aux guerres de religion. C’est un monsieur cultivé et intéressant. Il nous indique les chemins pour revenir à notre hameau ou continuer notre route. Et bien sûr, nous continuons notre esploration malgré les fils électriques et les clôtures. Les hommes râlent, nous tenons bon.
Après avoir traversé la route, nous traversons les champs pour retrouver notre fameuse voie verte. Mes jambes ont suffisamment marché.Il est temps de rentrer. Sur la pièce d’eau derrière chez nous, le niveau d’eau est très bas. Les hérons et les aigrettes viennent se désalterer. Nous aperevons un poisson mort. L’eau manque d’oxygène.
Au retour dans le hameau, nous bavardons avec les voisins tandis que mon mari va chercher le pain. Je suis fatiguée. J’ai besoin de me poser. Hier j’ai couru et fait du vélo, et aujourd’hui c’est la marche. J’ai besoin d’une sieste.