Ce jour là, le jour des Mamans, je l’ai détesté, longtemps.
Préparer le repas, faire bonne figure. Bonne mère, bonne épouse. Une femme à sa place. Près des siens, près des fourneaux. Qui se préoccupait de savoir ce que moi, j’en pensais, ce dont j’avais envie? Moi, je ne me sentais pas à ma place. J’étouffais. J’avais envie d’autre chose. J’avais envie d’être moi tout simplement, pas juste une Maman qui fasse bien sur la photo. Pour être tout à fait claire, j’aime mes enfants. Plus que personne au monde. J’étais et je suis toujours prête à faire beaucoup pour eux. Mais ce jour là, c’était le jour de trop. Le jour de la Maman parfaite. Et je n’étais pas, je ne voulais pas être cette Maman parfaite. Alors, je serrais les dents. J’essayais de sourire.
Le temps a passé. Les enfants ont grandi. Ils sont parents à leur tour. Je ne suis plus la Maman aux fourneaux. Recevoir mes enfants pour manger est un plaisir. J’accepte leur « bonne fête » avec émotion, comme un cadeau précieux.