La voix de Graine

Aujourd’hui, je poursuis mon déconfinement. J’ai rendez-vous à la permanence avec mes deux compères de l’association jacquaire qui sont en charge avec moi de la mise à jour du site. Cette fois-ci, c’est moi qui les forme. Pour être plus modeste, je leur montre ce que je sais faire et dont ils peuvent avoir besoin. Ils sont contents. De faire ensemble en échangeant, en se voyant, c’est tout de même plus sympa qu’en visio. Sur certains points, je tâtonne, je cafouille. Le site ne réagit pas tout à fait comme le nôtre. Et le fait d’être bridé par un cadre et une feuille de style très stricts sur lesquels nous n’avons pas la main, ce n’est pas du tout évident.

Je déjeune d’un sandwich au jardin du Luxembourg en compagnie d’un de mes collègues de travail du matin. Nous parlons du chemin. Il a fait celui que j’envisage de faire en septembre avant la pandémie, partiellement avec sa fille. En sortant du parc, je louche sur les affiches d’expositions de peinture. A quand la prochaine exposition?

Cette matinée conviviale m’a fait du bien. Elle m’a permis de me sortir de mes problèmatiques personnelles, de penser à autre chose.

En ce début d’après-midi, la chaleur est étouffante. Il fait très lourd.

En fin d’après-midi, mon cours d’Arts plastiques. J’ai acheté une toile que j’ai recouvert de Gesso, puis barbouillé d’une première couche de peinture acrylique. Je veux peindre un champ de coquelicots. A l’huile. En partant d’une photo que m’a envoyée ma petite soeur.

Courage, Lilie. Je vois que tu as pris les choses en main: télétravail à la campagne, démarches administratives… Ton père sait qu’il est dans de bonnes mains. Assurément, il a plus confiance en toi que dans les médecins. Et il a bien raison.

La voix de Lilie

Télétravail, téléphone, petit fils et pizza chez ma fille. Voici en style bloc note, un résumé de ma journée.

Petite, j’ai commencé plusieurs fois un journal. Que j’ai tenu quelques jours. Il me reste dans mon tiroir de souvenirs quelques extraits, 10 jours à 12 ans, 15 jours a 16, 1 mois à 18. Et quelques agendas, 1 page, 1 semaine, remplis en mode steno comme je viens de le faire. Malgré qu’il n’y ait que des faits, rien qu’à les feuilleter j’arrive à capter mon état d’esprit de l’époque. Et j’en conclus que j’écrivais chaque fois que j’allais mal, sans écrire que j’allais mal.

J’ai eu des périodes où j’ai eu envie d’écrire toute ma vie. Je voulais noter le plus de souvenirs possibles. Par peur d’oublier ? Pour mes enfants ? J’ai souvent commencé, jamais continué. Pourtant je sais combien on oublie de sa vie. Certaines photos nous montrent même des situations que l’on a vécues et totalement oubliées.

Finalement ce blog a ce mérite de poser nos ressentis et aussi notre vie sur un support. C’est certainement pour cette raison que je ne veux plus l’arrêter.

Comme toi Graine, j’ai été enchantée de voir la beauté des champs de coquelicots un peu partout cette année. Avantage, s’il en est un, de ce printemps pluvieux.