La voix de Graine

Quand on est en vacances, un jour de week-end se distingue peu d’un jour de semaine, mais pour ma fille qui télétravaille, c’est grasse matinée jusqu’à 10 h. Et petite fille se lève aussi à 10 h. Mère et fille sont synchro. Il est vrai que nous sommes rentrés bien tard hier soir. Un ciel étoilé magnifique nous accueille à la maison, malgré cela, nous nous sommes précipités au lit. Les grands avaient bu un peu trop de vin. Petite fille avait abusé du bain.

Ce matin, on se la joue cool. Il est prévu de voir la petite fille de nos voisins aujourd’hui ou demain, mais nous n’avons pas de nouvelles. Comme il fait beau, nous décidons de partir nous baigner dans un lac. Ce n’est pas ce qui manque par ici, les lacs pour la baignade. Sur le conseil des voisins, nous optons pour le lac des Montagnes. Cest un bon choix. Il fait frais, le lieu est agréable et tranquille. La dernière fois que je suis venue ici, mon fils avait l’âge de ma petite fille, et nous avions déjeuné avec mon père dans un restaurant près du lac. Mon père avait commandé un cassoulet. Il avait trouvé des morceaux de verre au milieu des haricots. Le bocal avait dû casser!

Comme nous sommes partis tard, nous commençons par le pique-nique, puis direction la plage pour le bain. Pour ma part, je reste sur la berge et ma fille aussi. Nous sommes dans la Montagne noire à 700 m d’altitude.

Après le bain, le goûter, crêpe et glace, nous nous dirigeons vers le parcours d’accrobranche qui est tout à côté. Pas de chance, j’ai mis une robe, et du coup, je zappe aussi l’accrobranche. Mon mari et ma petite fille sont équipés de baudriers et de mousquetons. Les voilà partis, avec ma fille nous les encourageons de la voix. Ils passent successivent d’échelles de cordes aux tyroliennes. C’est un parcours pour les petits, mais il est relativement long et assez difficile. Je suis épatée de voir ma petite fille faire. Même pas peur. Elle se débrouille très bien avec le parcours et l’utilisation de son matériel. Juste un petit fléchissement en fin de parcours: les deux dernières tyroliennes son haut perchées et elle est fatiguée. Mais pas question d’arrêter. Mon mari s’est râpé le doigt. Je ne me moque pas. Je ne suis pas sûre que j’aurais fait mieux.

Nous rentrons tard. Une pizza nous fait bien envie, mais non, ce n’est pas possible, nous aurions dû réserver…Nous nous contentons de pâtes à la maison, que tout le monde mange avec très bon appétit.

La voix de Lilie

Ici c’est toujours l’automne. Il fait gris, il pleut, il pleut, il fait gris. Comme dans ma tête. Il fait gris. Je n’arrive plus à avancer. Moi aussi j’ai mal partout. Epaule depuis 5 ans, hanche, genou, doigt. Je pense que ça vient des cachets que je prends contre le cholestérol. Déjà 3 fois que je change de traitement, rien n’y fait. Il me semble aujourd’hui que les médecins ne s’occupent pas de la douleur. Petite ou grande, on reste avec. Trouver le bon spécialiste est un parcours du combattant. Quelquefois, pas toujours, un diagnostic est posé. Pour autant, aucun soin efficace n’est proposé. Alors, comme nos mères avant nous, et nos grands mères, nous souffrirons. Plus ou moins en silence. Ce corps qui se désagrège de plus en plus me désespère. Devoir subir sa tyrannie jusqu’à l’ultime souffrance m’effraie au plus haut point. Pour tenter de freiner dans la descente, je fais des seances de streching. En ce moment, j’ai peu de temps pour moi alors les séances s’espacent.

Aujourd’hui j’ai acheté du ruban pour faire un fuseau avec les brins de la lavande du jardin. Je l’ai fait avec mon souvenir de petite fille, lorsque ma grand-mère m’apprenait. Ses fuseaux étaient toujours magnifiques, le mien un peu biscornu. Les gestes reviennent, il manque une ou deux astuces oubliées. Un petit tour sur Internet fera l’affaire. On y trouve tout, même les gestes d’autrefois. Pour autant, je suis assez fière de moi. Même si la lavande est moins odorante que celle du midi, je suis contente, et je l’ai pendu dans mon armoire. C’est un redoutable anti mites.

En dehors de ce moment de grâce, cette journée n’a été que grisaille, dedans, dehors.

Ce soir, les petits dorment à la maison. Les parents sont de sortie. Petite fille dans le petit lit, petit fils avec moi. J’écris ce blog comme une voleuse, dans le noir, petit fils endormi à côté.