La voix de Graine

No stress, Lilie, tu es en vacances à présent…C’est vrai qu’on se met souvent en pilotage automatique car il y a trop de choses à penser et à faire et pas que des choses passionantes… Idéalement, soyons présents aux moments heureux car ce sont nos madeleines pour demain.

Encore une journée d’orage aujourd’hui sur Paris, orage que nous prenons cet après-midi quand nous sommes en train de rentrer suite à notre promenade avec nos polyhandicapées. J’espère qu’elles n’ont pas pris froid. Nous étions allés boire un coup sur les quais de seine. L’orage menaçait. Nous sommes repartis 5 mn trop tard. Nous avons bien trouvé un abri sous un immeuble, mais il pleuvait très fort et le vent poussait la pluie…Une mésaventure. Peut-être une madeleine pour elles aussi. Elles avaient l’air ravies.

Ce soir, nous avons petit-fils. Les parents sont de sortie. C’est mon mari qui l’endort. Il s’en tire très bien, mais, il est déjà 23 h.
Le petit est content de venir chez nous. Il nous fait la fête, sort toutes les casseroles. C’est lui le chef d’orchestre en quelque sorte. Et nous, on profite, de sa joie de vivre et de son dynamisme.

Demain, j’ai un CA de mon association jacquaire. Je dois faire un point sur le site, sans accès internet. Je sens bien que ça va être facile de mobiliser les troupes.

La voix de Lilie

Une journée difficile. Mon père ne va pas bien du tout. Il ne peut plus se lever ni manger. Il ne supporte plus ses médicaments. C’est inquiétant. Très. Ma nièce m’aide beaucoup et peut être devrons nous l’hospitaliser plus tôt que prévu. Nous déciderons demain matin en fonction de son état.

Le matin j’ai reporté mes congés d’une semaine car je pensais que les prochains jours allaient être calmes. Je ne sais pas si ça va être le cas ni comment je vais gérer… Ça devient compliqué et je me demande quand je pourrai rentrer chez moi.

J’assiste impuissante à la déchéance de mon père. Lui sportif, bricoleur, indépendant, flétrit un peu plus chaque jour. Ses beaux yeux bleu ciel, sa voix persistent dans ce corps douloureux qui lui échappe. Il ne parle pas. Rien à dire. La souffrance prend toute la place. Je fais du mieux que je peux.

Je rentre fatiguée de cette pression.