La voix de Graine

Un dimanche en Espagne, loin des miens. Je passe l’après-midi à faire la sieste. Je commence à ressentir la fatigue de la marche quotidienne, la lassitude des chemins qui se ressemblent, du sac qu’il faut à nouveau remettre sur le dos après une nuit médiocre dans un hébergement chaque jour différent. J’ai eu les miens au téléphone et sur whatsapp. Mon fils et son petit, ma fille et sa petite et mon mari bien sûr. Les petits me réclament. Ils me manquent. Je peine à échanger avec mes grands. Que se dire. Mon quotidien ici est tellement différent de ce que je vis à Paris, de la vie à Paris. Marcher, mais pourquoi?

Mon retour se profile. Réendosser mon rôle de mamie, d’épouse, de femme au foyer, c’est pour très bientôt. Prendre un peu l’air m’a fait un bien fou. Il faut savoir partir, mais il faut savoir revenir, en gardant cet air du large, cette légèreté nécessaire au pélerin, ce regard élargi sur le monde et sur la vie. Ici la légèreté vient du dénuement. Pour toute maison, nous avons notre sac sur le dos. Il y a peu. Et si tout le reste était superflu? Chaque jour, je lave mes vêtements pour les remettre le jour suivant. Ma trousse de toilette est quasiment vide et je m’en moque. Il me suffit d’avoir un.peu se savon pour me laver et laver mon linge.

Manger, dormir, marcher, regarder, échanger, rêver…des jours entiers centrés sur la satisfaction de ces besoins essentiels, un luxe dans nos quotidiens qui débordent, de biens de consommation, d’activités..

Merci Lilie, merci Michelle d’avoir sauvé notre blog!