La voix de Graine

Ta voix ne fait plus écho à la mienne, Lilie, ta voix, nos échanges me manquent.

Les voisins font la fête: pendaison de crémaillère, les murs résonnent. Cela fait drôle après un mois passé dans des endroits déserts.

Paris, j’ai retrouvé Paris, j’ai retrouvé la ville. Hier soir, quand je suis rentrée après avoir été m’occuper de petit fils, j’ai croisé une queue de personnes qui faisait plus de 200 mètres. La réalité confirma mon intuition. La queue était devant un lieu de distribution d’aide alimentaire. « DURABLE » était qualifié le lieu. Je ne sais pas trop ce que signifie « durable » pour un tel lieu. Vu la longueur de la queue, on peut penser que c’est ce qu’il y a de mieux. Les gens dans la queue ressemblaient à des gens ordinaires, beaucoup de gens assez jeunes.

Je ne suis pas allée rejoindre les graines aujourd’hui. Trop de choses à faire et surtout je ne voulais pas rater ma visite à la maison des handicapés.

Cet après-midi, avec les handicapés, nous avons chanté: Claude François, Joe Dassin…Ils étaient contents. Après, j’ai participé à la création de leur nouveau tableau d’affichage des dates anniversaires.Le personnel est débordé. Il y a des absences pour des raisons médicales. Odile, ma copine n’était pas là. Elle était sortie pour aller voir sa Maman. Je l’ai aperçue quand je repartais. Elle fait une dépression saisonnière.

Ma petite fille dort à la maison ce soir, comme les deux derniers soirs.

Je reprends peu à peu mon quotidien parisien: Mamie en garde des petits, bénévole. Hier, pour dépanner ma belle-fille, j’ai laissé tomber mon cours d’arts plastiques. Mais j’ai bien précisé que c’était une exception.